Ce livre présente l'étude d'une structure fondamentale dans la poésie grecque antique : celle qui unit dix éléments selon deux séries concentriques et emboîtées autour du cinquième élément, le dixième élément servant ici d'antitype. Cette structure, apparue, semble-t-il, au VIe siècle avant Jésus-Christ, mais sur des bases parfois anciennes (Homère), s'est développée à l'époque classique dans les œuvres dramatiques. Elle se laisse clairement distinguer dans le théâtre de Ménandre : une comédie à peu près complète comme le Dyscolos permet alors de voir dans de bonnes conditions la dimension numérique de la structure, dimension qu'il faut considérer comme un prolongement naturel de la métrique. On comprend mieux également la raison d'être de la division en cinq actes qui a suscité tant de discussions depuis la Renaissance. La dimension numérique permet de résoudre un autre grand problème de l'histoire littéraire : l'ordre des dix idylles bucoliques de Théocrite, dont le recueil est à l'origine d'un genre important dans les littératures européennes.

Dans l'ouvroir du poète - Structures et nombres dans la poésie grecque antique

Cet ouvrage, fruit de longues années d'enseignement et de recherche, fait le point sur ce que l'on peut savoir de l'un des auteurs les plus importants de la Grèce antique : le poète comique Ménandre, dont l'influence sur le théâtre classique européen a été considérable au moins par l'intermédiaire de Térence.
Car Ménandre fut longtemps une source cachée. Sa disparition à la fin de l'Antiquité constitue l'un des grands paradoxes de l'histoire littéraire : une explication est tentée ici. La redécouverte, partielle mais importante, du poète à l'époque moderne grâce aux papyrus permet donc - au-delà du plaisir que peut procurer la lecture ou le spectacle d'oeuvres jusque-là perdues - de mieux comprendre l'essence même du classicisme.
La formation de Ménandre s'est faite, selon une tradition qu'il n'y a pas lieu de démentir, au sein de l'École péripatéticienne : ses comédies constituent l'application pratique des principes esthétiques de l'École et permettent inversement de mieux comprendre certains textes théoriques d'Aristote, et de Théophraste. Comme autre grande avancée, on revendique ici une meilleure compréhension de la portée politique et éthique du théâtre de Ménandre.

Ménandre ; politiques, éthique et esthétique

À la pointe méridionale du plateau du Clermontois, le canton de Montataire s'est forgé, depuis le siècle dernier, l'image d'un lieu d'industries et d'un carrefour de communications. Il faut pourtant savoir qu'il est resté l'une des régions de l'Oise les mieux pourvues en monuments d'une exceptionnelle qualité. Son appartenance au riche comté de Clermont, puis au royaume capétien alors embryonnaire, comme l'exceptionnelle qualité de la pierre à bâtir que l'on y trouve, lui ont en effet valu d'être à la pointe de l'extraordinaire essor de l'architecture gothique aux XIIe et XIIIe siècles. Si l'immense prieurale de Saint-Leu-d'Esserent, dominant fièrement le cours de l'Oise, est représentative de toutes les étapes du Gothique - depuis ses débuts dans les années 1140, jusqu'à sa maturité vers 1220 - et constitue, bien entendu, le fleuron de ce patrimoine, il ne faut pas oublier pour autant les édifices majeurs, que sont les collégiales de Mello et de Montataire. L'une comme l'autre - on pourrait aussi y ajouter la complexe église de Saint-Vaast-les-Mello, ou le gracieux chevet de Précy-sur-Oise - prouvent que ce qui constitue, aujourd'hui, le centre géographique du département de l'Oise, était également au cour de la "révolution gothique". En s'attachant, dans un esprit de rigueur historique et archéologique, à faire mieux connaître ces édifices à ceux qui les cotoient régulièrement, comme aux visiteurs occasionnels, l'objectif de cette brochure, comme de toutes celles de cette collection, est de contribuer à rappeler que tous ont valeur de mémoire et, comme tel, méritent notre attention et notre respect.

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