Mon jardin

Panorama de la montagne

Voici enfin réédités le Panorama du Fleuve, de la Côte et de la Montagne d'Alexandra Exter que publia le Père Castor en 1937 et 1938. Constitué de six planches de format carré assemblées en accordéon, chacun de ces albums se déploie pour former une longue frise, accompagnée au dos de commentaires sensibles de Marie Colmont. Dans le premier de ces panoramas, l'enfant suit le cours d'un fleuve, depuis sa source parmi les monts jusqu' à son estuaire... Dans le deuxième, ce sont les bords de mer que son regard survole. Plages, criques, falaises, rochers, ville portuaire se succèdent, tandis qu'en des lieux plus sauvages, les vagues se brisent avec fracas contre les rochers... Des pics enneigés se profilent à l'horizon du troisième panorama qui surplombe la vallée et ses villages. En gros plan, un alpiniste escalade une paroi verticale tandis qu'un troupeau de moutons broute paisiblement l'herbe des alpages. À une vision uniquement pastorale, Alexandra Exter a préféré la modernité, celle-là que les livres russes pour enfants des années vingt avait exaltée : un pylône électrique, signe de progrès et de conquête de l'homme, impose sa présence au milieu du vaste paysage.

Panorama du fleuve

Voici enfin réédités le Panorama du Fleuve, de la Côte et de la Montagne d'Alexandra Exter que publia le Père Castor en 1937 et 1938.
Chacun de ces albums se déploie pour former une longue frise, accompagnée au dos de commentaires de Marie Colmont. Dans le premier de ces panoramas, l'enfant suit le cours d'un fleuve, depuis sa source parmi les monts jusqu à son estuaire. Dans le deuxième, ce sont les bords de mer que son regard survole. Plages, criques, falaises, rochers, ville portuaire se succèdent, tandis qu'en des lieux plus sauvages, les vagues se brisent avec fracas contre les rochers . Des pics enneigés se profilent à l'horizon du troisième panorama qui surplombe la vallée et ses villages. En gros plan, un alpiniste escalade une paroi verticale tandis qu'un troupeau de moutons broute paisiblement l'herbe des alpages. A une vision uniquement pastorale, Alexandra Exter a préféré la modernité, celle-là que les livres russes pour enfants des années vingt avait exaltée : un pylône électrique, signe de progrès et de conquête de l'homme, impose sa présence au milieu du paysage.
Alexandra Exter fut l'une des figures marquantes des courants avant-gardistes qui ont bouleversé la scène artistique russe des premières décennies du 20ème siècle. Ses tableaux furent exposés au fil des années aux côtés des oeuvres de Altman, Rouault, Matisse, Marquet, Bonnard, Goncharova, Braque, Malevitch, Kandinsky, Léger.Passionnée par la mise en scène, elle conçut des décors et costumes pour le théâtre ainsi que pour le film Aelita de Yakov Protozanov. Alexandra Exter appartient à la grande famille des artistes russes émigrés en France, lorsque les Soviétiques régentèrent les arts et les lettres. A la suite de sa rencontre avec le Père Castor, elle réalisa dès 1936, un livre de découpages et montages : Mon Jardin. Le style réaliste adopté pour les panoramas se démarque de sa peinture. On retrouve néanmoins son sens de l'espace dans la vision aérienne qu'elle propose et son intérêt pour la couleur. On se souviendra qu'elle avait dirigé aux Vhutemas de Moscou un atelier de « couleur dans l'espace ». Alexandra Exter s'est éteinte en 1949 dans l'indifférence générale à l'âge de 67 ans.
Michel Defourny

Ses oeuvres

Ses derniers livres