Fruit d'un dialogue intense et fécond entre des chercheurs de différentes disciplines – historiens, littéraires, sociologues, bibliographes –, et couvrant différentes aires culturelles et périodes de l'histoire du livre et de la lecture en Europe, cet ouvrage s'appuie particulièrement sur l'idée que l'acte de lire, la lecture, n'est pas un acte abstrait, pas un simple geste – ou une geste –, qui a traversé les siècles sans changer ; bien au-delà, c'est une pratique individuelle et collective qui a son histoire propre et diversifiée. Comme l'ont montré de nombreuses études inspirées par l'ouvrage de Cavallo et Chartier et d'autres qui ont suivi, du fait de l'intérêt pour la lecture d'une nouvelle génération de chercheurs venant également des sciences cognitives, l'histoire de la lecture a acquis sa centralité propre. Alors que plus de vingt ans ont passé depuis ces travaux fondateurs, la perception d'une autonomie de l'histoire de la lecture par rapport à celle du livre est particulièrement importante aujourd'hui où nous vivons en direct un changement radical dans l'évolution de la culture écrite et de sa transmission. L'ouvrage propose un bilan temporaire de l'histoire de la lecture vingt ans après, sans séparer la matérialité de l'écrit de l'historicité du lecteur, et en maintenant une stricte corrélation entre les textes, les formes et les lectures.

Lire en Europe - Textes, formes, lectures (XVIIIe-XXIe siècle)

Peut-on parler de filiation entre la publication artisanale d'ouvrages de la Renaissance et la pensée du livre dans l'édition contemporaine ? Aux deux époques considérées, les instances et intentions, les modalités et responsabilités de l'acte éditorial et ses finalités permettent de l'affirmer. Il apparaît ainsi comme un geste, théorique et critique, de lecture, d'interprétation et d'accomplissement de l'oeuvre littéraire. Une étude croisant Théorie littéraire et Histoire du livre.

L'acte éditorial ; publier à la Renaissance et aujourd'hui

Tout commence comme dans un rêve par une invitation à parcourir le jardin merveilleux : de superbes héros nommés maris et femmes évoluent avec grâce, harmonie et gaieté au milieu de parterres fleuris... Tout s'arrête aussi sur cette image idylique que les traditionnelles photos de mariage - flou hamiltonien sur fond de verte prairie - cherchent à fixer pour toujours. Après quoi la réalité reprend ses droits...

Férus d'antimatrimoniacalisme que nous sommes, nous ne voulons plus aujourd'hui de ce carcan conventionnel et le mariage, cérémonie fleur-bleue mise à part, n'a plus si bonne presse. Mais l'union libre n'a pas proposé de véritable alternative, et le couple d'aujourd'hui se chercher un statut, un modus operandi et peut-être même une morale dans des modèles plus parallèles que véritablement contradictoires.

Cohabitation temporaire ou durable, mariage à l'essai, chrétien ou républicain, divorce, remariage ou famille recomposée, compagnonnage de célibataires ou solitarisme forcé... c'est à perdre son latin.

Pourtant on s'aperçoit vite que si le scénario change, le mystère demeure. Comment rencontrer son conjoint ? Comment concilier la confiance, la durée, la sécurité et la liberté, l'épanouissement personnels ? Et s'il est désormais acquis, en théorie, que les bons comptes font les bons époux, quelle est la part encore de l'amour ?

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