L'Abandon d'enfant est un fait posé comme acquis, dans notre société. S'appuyant sur des usages sociaux fortement ancrés, la France est l'un des rares pays à l'avoir organisé de telle manière que l'identité de " l'abandonné " fait l'objet de toutes les manipulations possibles et imaginables.
Depuis vingt ans, les abandonnés, qu'ils aient été adoptés ou non, manifestent, à travers diverses associations, leur revendication de pouvoir exercer une citoyenneté qui ne soit pas entachée par l'effacement administratif et juridique de leur histoire.
Deux grands types d'action se développent :
Celles qui visent à réformer le système qui organise le statut actuel des pupilles et des adoptés, dans la mesure où il s'agit d'un système qui repose sur la dépossession des intéressés, par le jeu combiné des textes (lois et règlements) et des usages, professionnels ou non.
Celles qui visent à accompagner les intéressés dans l'appropriation de leur histoire personnelle : clarification de la demande, construction d'une démarche méthodologique appropriée, conseil et aide juridique, médiation avec les organismes concernés, accompagnement psychosociologique.
Les acteurs, au premier rang desquels la DPEAO (association du Droit des pupilles de l'Etat et des adoptés à leurs origines), sont, peut-être, aujourd'hui en mesure de faire valoir enfin leur parole, au plan des lois, et leur exigence dans la professionnalisation de l'accompagnement de ceux qui recherchent leurs origines.
Le livre " Droit d'origine, La Parole des acteurs " rend compte de cette réalité. Il associe la présentation de l'expérience clinique et les témoignages les plus divers sur ceux qui doivent faire face à l'abandon, quelles que soient leurs positions face à cette situation limite. Il prend position sur les questions qui vont se poser dans le cadre des modernisations annoncées du droit de la famille.

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