Il existe un mystère Pynchon : aucun entretien, aucune apparition publique. Soit le lot commun des trois quarts de l'humanité. Pynchon voulait-il effacer son visage? son regard? ou simplement la crispation en une identité dépourvue de fondements, dont l'écriture cherche à se débarasser?. Invisible et libre, Pynchon a changé la littérature avec des romans comme V ou L'Arc-en-ciel de la gravité. A l'occasion de Contre-jour, son dernier roman, le collectif d'auteurs de Face à Pynchon revient sur son œuvre et les motifs qui l'irriguent, ainsi sur l'auteur, jusqu'ici sans biographe. Tous essaient de tracer, à leur manière, les contours flous de ce continent littéraire déraisonnable et jubilatoire. Avec la participation de Jelinek Pierre-Yves Pétition

Face à Pynchon

Traité pathologico-philosophique, n.m. : Gai savoir des choses tristes. Exposé sous la forme d'un dictionnaire, néanmoins assorti de multiples poèmes et courts récits, entre autres farcissures, et librement inspiré par l'illustre précédent du Dictionnaire du Diable, rédigé au début du xxe siècle par l'écrivain américain Ambrose Bierce. Depuis que ce dernier les énuméra pour son époque, en effet, les maux et les insuffisances qui font de la nature humaine l'échec affligeant que l'on sait, ont eu l'occasion de changer de parure, parfois d'améliorer leur modus operandi. Le progrès octroie incessamment à la bêtise de nouveaux moyens de diffusion et d'approfondissement de ses ressources intérieures. Le fort dispose de toujours plus de temps libre pour se distraire à exercer sur le faible sa capacité de nuisance et sa cruauté gratuite, et les technologies modernes l'aident de mieux en mieux à pallier son manque d'imagination et de pénétration. Les femmes, en outre, sont toujours en liberté.


Les temps sont différents, pas meilleurs.


Il nous a semblé sinon utile, du moins plaisant, d'en rééditer la clinique.

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