Selon certaines habitudes visuelles occidentales fixes, le fond s'opposerait à la forme ou à la figure, l'avant au fond, etc. Pour un tableau, une sculpture ou même pour l'architecture, le rapport entre le fond et la forme qui s'y découpe révèle un certain ordre du monde symbolique, du moins signifiant, ordre qui se voit précisément bouleversé au cours de la période qui nous occupe. L'inscription n'est plus si évidente et cette instabilité révèle l'ébranlement des consciences de la seconde modernité, et cela sur plusieurs registres : spirituel, mais aussi politique ou encore sensible. Cette publication entend cerner la manière dont le questionnement sur la notion de fond dans les arts visuels s'articule à des enjeux plus généraux et propres à la période moderne, dont la sécularisation. Aborder une oeuvre par le truchement du fond met donc en lumière grand nombre de ses spécificités. Après une première partie combinant approche matérielle et théorique de la pratique picturale, une deuxième section examine l'enrichissement sémantique apporté par le fond des oeuvres, par-delà l'étude iconographique traditionnelle. L'interrogation du rapport entre le décor et le fond permet ensuite de redonner une place au non figuré et à l'intangible dans le système des images. Enfin, la dernière partie fait retour sur ce qui structure les oeuvres, sur la cause de la représentation et ses potentialités.

Le fond de l'oeuvre - Arts visuels et sécularisation à l'époque moderne

Cet ouvrage se propose de présenter une réflexion sur les représentations des monuments de la Renaissance à nos jours. Il s'agit de prendre acte de nouvelles perspectives proposant de reconsidérer l'approche de ce qui constitue un art de la mémoire dans l'espace public en posant comme fondatrice leur vocation à produire des images, selon diverses modalités qui, en retour, sont autant de manières de s'interroger sur ce qu'est un monument : témoignage du passé, figure de l'homme célèbre ou bien repère urbain.

Les images du monument de la Renaissance à nos jours

La Font De Saint-Yenne

Né à Aix-en-Provence en 1744, Pierre Peyron fut élève de l'Académie royale de peinture dont il remporta en 1773 le premier prix, qui lui permit de séjourner plusieurs années à Rome comme pensionnaire de l'Académie de France. Considéré au début de sa carrière comme le grand rival de David, qui sut lui rendre un émouvant mais tardif hommage, Peyron exécuta à Rome un certain nombre de tableaux, répondant à des commandes prestigieuses (cardinal de Bernis, duc de Choiseul, comte d'Angiviller...), parmi lesquelles ce mystérieux Agar et l'Ange, peint en 1779 ou 1780, dont cinq auteurs analysent ici la poignante intensité.

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