Entre Dublin et New York, la Poste ne chôme pas : depuis que Fergal a quitté l'Irlande pour chercher du travail aux Etats-Unis, ses amis et voisins lui écrivent assidûment. Connie, son amie et confidente depuis l'université, femme au foyer et mère de trois enfants ; Helena, l'amie de Connie, hôtesse de l'air ; Bernard, le beau-père de Connie, veuf depuis peu ; Desmond, le mari de Connie, trop distant... Un nouveau venu participe bientôt au chassé-croisé épistolaire : Senan, un prisonnier politique auquel, au grand dam de Fergal, Connie et Bernard se mettent un jour à écrire.
Dans ces lettres, au fil de l'année qui s'écoule, chacun découvre l'autre avec la sensibilité lucide que permet parfois la distance. Et de ce canevas collectif émerge une très belle figure de femme, celle de Connie, gaie, franche et solide, dont les zones d'ombre, soigneusement dissimulées, sont peu à peu révélées par des rebondissements inattendus.
Tissant récit et correspondance autour d'une société irlandaise en pleine évolution, ce roman est de ceux qu'on lit avec délectation et que l'on quitte à regret.

Mots croisés

" Nous sommes en Irlande, tu sais, pas en Californie ", se fait dire, sur le ton du reproche, un personnage d'Evelyn Conlon, qui soigne son naufrage conjugal dans de multiples aventures. Comment l'Irlande concilie-t-elle traditions catholiques et ouverture européenne ? Comment les femmes et les hommes y vivent-ils la culture contemporaine venue d'outre-mer ? Est-il seulement possible d'écrire après ces géants qu'ont été Wilde, Yeats, Shaw, Joyce, Behan et Beckett ? Si elles n'appellent pas des réponses définitives, ces questions habitent Nouvelles d'Irlande. Et force est de constater que la nouvelle et l'humour se portent bien en Irlande.

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