On croit souvent qu'en terre d'islam, l'alcool se serait heurté au mur infranchissable de l'interdit religieux. Comme si le Coran - qui prohibe le vin ici-bas, mais le promet dans l'au-delà -avait réglé la question une fois pour toutes.

Comment comprendre, alors, la promotion du raki, dont la production est attestée dès le XVIe?siècle, au rang de "?boisson nationale?" dans la Turquie moderne ? Ou le goût parfois immodéré du sultan Mahmud II pour le champagne ?

En réalité, dans une longue durée rythmée par l'alternance de périodes de prohibition et de libéralisation, vins et autres boissons alcoolisées n'ont cessé d'être consommés dans l'immense espace multiconfessionnel de l'Empire ottoman. C'est cette histoire discrète, histoire des marges et de la transgression, mais aussi de véritables "?cultures du boire?", qui se trouve ici révélée.

Des tavernes interlopes d'Istanbul aux libations secrètes des en passant par les vignobles de Thrace ou d'Anatolie, des rituels soufis aux éclats de la poésie bachique, des indignations plus ou moins feintes des religieux aux hésitations du pouvoir - jusque dans la Turquie actuelle -, l'alcool devient le précipité d'une vaste histoire sociale, culturelle et politique.

Épilogue de Nicolas Elias et Jean-François Pérouse,

"?Boire dans la Turquie d'Erdogan?"

Au pays du raki - Le vin et l'alcool de l'Empire ottoman à la Turquie d'Erdogan (XIVe-XXIe siècle) - Suivi d'un épilogue "Boire dans la Turquie d'Erdogan"

On croit souvent qu'en terre d'islam, l'alcool se serait heurté au mur infranchissable de l'interdit religieux. Comme si le Coran - qui prohibe le vin ici-bas, mais le promet dans l'au-delà -avait réglé la question une fois pour toutes. Comment comprendre, alors, la promotion du raki, dont la production est attestée dès le XVIe siècle, au rang de "boisson nationale" dans la Turquie moderne ? Ou le goût parfois immodéré du sultan Mahmud II pour le champagne ? En réalité, dans une longue durée rythmée par l'alternance de périodes de prohibition et de libéralisation, vins et autres boissons alcoolisées n'ont cessé d'être consommés dans l'immense espace multiconfessionnel de l'Empire ottoman. C'est cette histoire discrète, histoire des marges et de la transgression, mais aussi de véritables "cultures du boire", qui se trouve ici révélée. Des tavernes interlopes d'Istanbul aux libations secrètes des en passant par les vignobles de Thrace ou d'Anatolie, des rituels soufis aux éclats de la poésie bachique, des indignations plus ou moins feintes des religieux aux hésitations du pouvoir - jusque dans la Turquie actuelle -, l'alcool devient le précipité d'une vaste histoire sociale, culturelle et politique. Epilogue de Nicolas Elias et Jean-François Pérouse, "Boire dans la Turquie d'Erdogan ".

Le sultan des mois " : c'est ainsi que les habitants d'Istanbul avaient coutume d'appeler le mois de ramadan. Rite religieux marqué par le jeûne collectif de la communauté musulmane et conclu par l'une des deux grandes fêtes de l'islam, le ramadan est devenu au fil des siècles le temps fort de la vie sociale et culturelle de la capitale ottomane.

Le sultan des mois " : c'est ainsi que les habitants d'Istanbul avaient coutume d'appeler le mois de ramadan. Rite religieux marqué par le jeûne collectif de la communauté musulmane et conclu par l'une des deux grandes fêtes de l'islam, le ramadan est devenu au fil des siècles le temps fort de la vie sociale et culturelle de la capitale ottomane.

 Prenant pour point de départ les réformes politiques et les transformations urbaines du XIXe siècle, le présent ouvrage analyse l'évolution du ramadan dans un environnement pluriel, à une époque de sécularisation et de laïcisation de l'État et de la société. Le mois le plus long entraîne le lecteur au cour de la métropole ottomane et turque et pose un regard renouvelé sur le " moment ramadan " : sociabilités, loisirs, distractions, spectacles, vie nocturne, rituels politiques, respect du jeûne, transgression, place des femmes dans l'espace public, rôle des non musulmans, etc.

 Après avoir connu un âge d'or vers 1900, le ramadan n'a cessé de régresser dans la vie des Istanbouliotes. Qu'en est-il dans l'Istanbul d'aujourd'hui ? Dans l'épilogue, François Georgeon laisse la parole à Jean-François Pérouse, fin connaisseur de l'Istanbul actuelle, qui décrit les nouveaux aspects du ramadan au sein d'une ville devenue une grande métropole du XIXe siècle.

Le mois le plus long - Ramadan à Istanbul, de l'Empire ottoman à la Turquie contemporaine

175 auteurs720 noticesCahier hors-texte de 8 pages couleur25 cartesIndex des noms de personnes, A des notions et des lieuxFranAois Georgeon est directeur de recherche A(c)mA(c)rite au CNRS.A SpA(c)cialiste des mondes ottomans contemporains et des nationalismesA turcs, il est la (TM)auteur da (TM)une biographie da (TM)AbdA1/4lhamid IIA (Fayard, 2003) et de Sous le signe des rA(c)formes. A0/00tat et sociA(c)tA(c)A dans la (TM)Empire ottoman et dans la Turquie kA(c)maliste (Isis, 2009).Nicolas Vatin est directeur de recherche au CNRS et directeurA da (TM)A(c)tudes A la (TM)EPHE (IVe section). SpA(c)cialiste de la (TM)Empire ottomanA (XVe-XVIIe siA]cle), il a notamment publiA(c) Rhodes et la (TM)ordre deA Saint-Jean-de-JA(c)rusalem (A0/00d. du CNRS, 2000), Les OttomansA et la (TM)Occident (Isis, 2001).Gilles Veinstein a participA(c) A la direction du projet jusqua (TM)A sonA dA(c)cA]s en 2013. Titulaire de la chaire da (TM)histoire turque et ottomaneA au CollA]ge de France et directeur da (TM)A(c)tudes A la (TM)EHESS, grandA spA(c)cialiste de la (TM)histoire de la (TM)Empire, il a publiA(c) Le SA(c)rail A(c)branlA(c)A (avec N. Vatin, Fayard, 2003) ou encore La (TM)Europe et la (TM)islam.A Quinze siA]cles da (TM)histoire (Odile Jacob, 2009).

Dictionnaire de l'empire Ottoman: XVe-XXe siècle

De l'époque du Prophète à nos jours, de la Méditerranée occidentale au Proche-Orient, le présent ouvrage s'interroge sur la place qu'occupaient les enfants et les jeunes dans les sociétés du monde musulman. Œuvre collective, il s'appuie sur de multiples matériaux : textes de la Tradition (Coran, hadith), sources hagiographiques, opuscules à l'usage des princes, traités médicaux, ouvrages éthiques et didactiques, dictionnaires biographiques, stèles funéraires, relations de voyage et, pour ce qui est des sources contemporaines, poésies populaires, documents d'archives, règlements et manuels scolaires, directives pédagogiques, récits autobiographiques et souvenirs. Dans un va-et-vient entre le rappel des normes édictées et l'analyse des pratiques, il aborde des thèmes aussi variés que les représentations coraniques de la famille et de l'enfance ; la place du père et le rôle du maître spirituel ou de l'éducateur auprès des enfants ; l'éducation des filles et la morale sexuelle ; la transmission et l'acquisition du savoir ; les attitudes face à la mort des enfants et des jeunes ; l'éducation classique et moderne ; les âges de la vie et la question des générations ; l'encadrement de la jeunesse dans l'État moderne. Ainsi s'esquisse, au fil des évolutions et des mutations, une histoire sociale et culturelle de l'enfance et de la jeunesse dans le monde musulman.

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