Conçues comme instrument d'une politique de décentralisation et mises en place aux débuts du gaullisme, les Maisons de la culture ont suscité quelques espoirs de modifier les rapports entre la culture et les masses. Le mode de fonctionnement de ces lourds organismes, subventionnés nationalement et localement, leur indépendance de principe et l'indépendance de leurs animateurs semblaient des garanties suffisantes. Il en a été tout autrement. Elles ont été mises en cause certes, dans une période de crise économique, pour des motifs financiers, mais également politiques : des accusations fondamentales, relatives à l'échec de leur mission leur ont été adressées, sans d'ailleurs qu'autre chose leur soit opposé. Aujourd'hui, il n'est plus question de développement, mais d'abandon. À Créteil, sept années de "préfiguration" ont précédé l'ouverture, au début de 1975, d'un bâtiment prestigieux, unique dans la région parisienne. Dans ce cadre s'intégrait le travail approfondi de la section cinéma. Convaincus de la prééminence du cinéma comme véhicule d'action culturelle et de dévoilement politique, ses animateurs ont tenté de défricher des voies spécifiques, en contact permanent avec divers publics : avec celui des associations de toutes catégories, avec et pour les enfants ; recherche historique, organisation de manifestations diverses. De cette politique de service public audiovisuel, brutalement interrompue au printemps 1976 rendent compte ses promoteurs. Leur livre se veut à la fois réflexion théorique et manuel pratique.

Cinéma, service public

Vingt ans après Ciné-modèles, cinéma d'elles, un trait de l'exception française est le nombre significatif des femmes cinéastes en activité.
Cinéma d'elles, 1981-2001 fait le point sur le renouvellement quantitatif et qualitatif qu'elles apportent au cinéma français. Quelle est la dimension artistique, la portée symbolique de leur implantation professionnelle ? En quoi contribuent-elles à l'extension du domaine des représentations et à la diversité planétaire de la création ? État des lieux et des questions en suspens, Cinéma d'elles, 1981-2001 éclaire les processus d'accès aux commandes des caméras et tente d'établir l'indice de singularité des cinéastes françaises.
Singularité dans le traitement des genres cinématographiques, des thèmes choisis. Singularité du regard sur les moeurs, le sexe, le désir, les déviances. Singularité du rapport à une morale. Dans le champ du documentaire, des fictions sociétales et des recherches formelles ou philosophiques s'imposent des auteures. Créativité et création sont mises en évidence et analysées au plan idéologique et esthétique.
Consciente que son propos implique la notion controversée de différence, Françoise Audé a choisi d'approcher des situations. En isolant, dans l'ensemble du cinéma français, celui des réalisatrices, elle n'opère pas de catégorisation inséparable d'une hiérarchisation infondée. Elle ouvre à la connaissance et à la reconnaissance des films et des oeuvres. Avec celui d'Agnès Varda, les portraits en mouvement des cinéastes les plus notoires témoignent d'un élan créateur qui honore le Septième Art.

Ses oeuvres

Ses derniers livres