À travers le destin de Milton, colosse simple d'esprit jeté sur les routes avec sa famille, Sylvain Ricard, Frédéric Féjard et Maël posent un regard cru et sans concession sur les effets de la Grande dépression américaine. Avec ce récit aux accents proches de ceux d'un Steinbeck, c'est tout le processus d'une misère sociale et affective radicale que dénonce ce Roman Aire Libre d'une grande intensité.

Les rêves de Milton

A chaque coin de route, la poisse attend la famille Cry. La déveine brise les espoirs et transforme les songes en cauchemars. Milton, le grand, le doux Milton, rêve de vengeance et de châtiment. Son frère Billy, incapable de contenir sa si précieuse haine, nourrit leurs délires. Et la poussière de la route prend la teinte sombre du sang. En mettant en scène la dérive de deux frères jetés dans la misère et la violence de la Grande Dépression, le trio d'auteurs Maël-Féjard-Ricard conclut dans ce deuxième volume un roman graphique d'une intensité rare.

Les rêves de Milton Tome 2

-Tu sais, Billy... -Quoi ? Qu'est-ce qu'il y a ? -... Tu sais, ce que tu m'as dit hier à propos de Baker ? -Ouais, et alors ? - Eh ben, j'ai rêvé que je faisais exactement comme t'avais dit... -T'as rêvé que tu cognais Baker ?- Il était dans sa grange, et puis alors j'l'ai assommé, et j'lui ai filé plein de coups jusqu'à ce qu'il meure, tout comme t'as dit... -T'as dû prendre ton pied, non ? -Tu... Tu crois que j'l'ai vraiment tué ? -J'sais pas, moi... Mais non, gros ballot ! T'as déjà vu un rêve qui se réalise, toi ? Misère, rancœur, méchanceté... Et pourtant Milton le simple, l'innocent Milton, rêve... Une écriture tranchante comme un rasoir, un dessin tendu comme un fil près de se rompre : avec Les Rêves de Milton, Frédéric Féjard, Sylvain Ricard et Maël signent une œuvre magnifique, à la violence sourde.

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