Carnet de Paris : 5e et 13e arrondissements de Cluny à la grande bibliothèque

Adrien a quatorze ans. Il est aveugle depuis l'âge de dix ans. Les premiers temps, sa cécité l'a écarté du monde. Dans l'exil d'un noir sans fin. Dans la douleur et dans la solitude. Dans les peurs. La musique l'a tiré du désespoir. Adrien a appris à écouter, à sentir, à goûter. De toute la force de ses sens, il a redonné formes et couleurs à son univers. Lui restait à inventer l'amour. Au pensionnat des jeunes aveugles, il rencontre Samira. Elle a une odeur de vanille, la voix grave, des brusqueries adolescentes. Mais elle perd peu à peu la vue, et ne l'accepte pas. Pour Samira, Adrien déploie des trésors d'inventions et de tendresse. En faisant chanter son violon, il la tire du gouffre où elle sombre et, dans le partage de cet amour clair-obscur, lui offre une nouvelle façon de voir.

Un amour clair-obscur

Mathieu G. mène une vie tranquille. Terriblement tranquille. Il s'ennuie ferme ; et pire, la cinquantaine approche. De quoi l'anéantir. Chez lui, sa femme. Ailleurs, toutes les autres. Son coup de foudre pour une rousse flamboyante va faire basculer le quotidien. Il ment des deux côtés, s'empêtre, s'embourbe, s'accable. Sa routine si bien organisée se met soudain à dérailler. Et par 35° de lassitude Nord, Mathieu G. devient un autre. Histoire drôle, histoire cruelle, histoire d'un amour fou, Lionel Chouchon nous offre ici son meilleur livre, servi par une plume trempée dans l'acide, un humour décapant et un personnage à la Woody Allen. A lire comme on se regarde dans une glace, au risque de s'y reconnaître.

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