La villa gallo-romaine du palais à Châteauneuf-du-Rhône (Drôme)

Au sortir du territoire héduen, les deux étapes routières de Ludna à Saint- Georges-de-Reneins et d'Asa Paulini à Anse (Rhône) sont nommées par les itinéraires routiers antiques sur la route de Lugdunum, dans un espace relativement restreint compris entre la Saône à l'est, les Monts du Beaujolais à l'ouest et les rivières de l'Ardière et de l'Azergues au nord et au sud. La première de ces étapes a principalement fait l'objet d'une fouille programmée entre 2003 et 2009. L'histoire archéologique de la seconde est plus complexe, puisque, face à l'urbanisation accélérée de la commune d'Anse, les fouilles d'archéologie préventive ont, au cours de la première décennie des années 2000, succédé à un rythme soutenu aux travaux des érudits des xixe et xxe siècles. Réuni à partir de 2008 dans un projet collectif de recherches dirigé par Jean-Claude Béal, le groupe de chercheurs, d'horizons divers, a eu pour objectif d'associer données anciennes réexaminées et données récentes dans une confrontation de ces deux étapes. Derrière l'apparente identité de leur statut, leur nature se révèle très différente. D'un côté, à Ludna, une bourgade s'est développée dès l'époque augustéenne, remarquable par l'ampleur des travaux d'aménagement public et la présence de structures de stockage. De l'autre, à Asa Paulini, on peut douter de l'existence même d'une agglomération avant la fin de l'Antiquité ; en revanche, une topographie favorable et la proximité de la capitale des Gaules explique sans doute que des habitats isolés de natures diverses et pour certains très prestigieux se juxtaposent dès le Haut-Empire, avant la construction d'une enceinte de taille restreinte qui, à un moment du Bas-Empire, a pu jouer un rôle dans l'hébergement et la circulation des hommes et des marchandises, notamment sans doute en direction de Lyon.

Ludna et Asa Paulini - Deux étapes antiques du Val de Saône sur la route de Lyon

A l'époque romaine, Asa Paulini - dont Anse est issue - était une étape importante sur la route de Lyon vers le nord. A cet endroit, la voie terrestre pouvait en-effet se connecter à la voie fluviale et il est possible que cette jonction ait été aménagée par le creusement d'un canal. Une petite forteresse, là où la ville se développerait plus tard, protégeait en tous cas la circulation des hommes et des marchandises. Ces conditions favorables avaient permis le développement de quelques grandes exploitations agricoles, les fameuses villae organisées autour des luxueuses résidences de leurs propriétaires, de fermes plus modestes et d'établissements hybrides, qui associaient en bord de voie, activités agricoles, hébergement de voyageurs, stockage et transports des marchandises. Jean-Claude Béal, dans un style simple et précis, fait une description détaillée des vestiges qui subsistent de cette société antique. Les découvertes issues des fouilles menées par l'auteur lui-même et par ses confrères d'hier et d'aujourd'hui, permettent une reconstitution partielle mais saisissante de réalité de la vie quotidienne de ces lointains prédécesseurs des Ansois.

Anse gallo-romaine et sa région

Adossé aux collines beaujolaises, riverain de la Saône et traversé par un axe majeur de communication nord-sud, le territoire de Saint-Georges-de-Reneins conserve les témoignages d'une occupation humaine particulièrement ancienne. Cet ouvrage nous présente d'abord les hommes qui depuis le XIXe siècle, se sont employés à découvrir, à préserver et à faire connaître ce passé, que la diversité des méthodes d'approches (la fouille archéologique, bien sûr, mais aussi les prospections, les analyses de laboratoire, les études cartographiques, etc.) a permis de mieux appréhender. Dans un second temps, Jean-Claude Béai nous invite à découvrir à notre tour les richesses que nous ont révélées ces archéologues ; aussi bien pour l'antiquité que pour les périodes médiévales et modernes.

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