Depuis le milieu du XVe siècle et Louis XI, pratiquement tous les rois de France jusqu'à Charles X ont compté sur leur alliance avec les cantons suisses pour se prémunir contre les Habsbourg et d'autres grandes puissances européennes, ainsi que pour renforcer leurs armées d'une élite militaire précieuse. De tous les renouvellements de cette alliance perpétuelle, celui de 1663 est sans aucun doute le plus fastueux, puisqu'il fut célébré à Notre-Dame de Paris par Louis XIV en personne. Conscient de l'importance de cette alliance, le roi commandita une tapisserie s'insérant dans la suite illustrant les hauts faits et gestes de son règne. Aujourd'hui, ce chef-d'oeuvre orne le grand salon de l'hôtel de Besenval, le siège de l'ambassade de Suisse en France.
Ambassadeur de Suisse en France, Jean-Jacques de Dardel est docteur en sciences politiques. Sa carrière de diplomate l'a mené vers divers horizons et thématiques - affaires européennes et transatlantiques, politique de sécurité, francophonie - à Vienne, Washington, Canberra, Paris et Berne. Ce fin lettré, auteur de plusieurs livres, fut également ambassadeur de Suisse auprès du Royaume de Belgique et chef de la Mission suisse auprès de l'Otan.

1663, l'alliance avec le Roi de France ; histoire et tapisserie

L'ambassade de Suisse en France occupe aujourd'hui les murs d'une magnifique demeure tout près des Invalides à Paris. Son hôte actuel, l'ambassadeur Jean-Jacques de Dardel, présente ici l'histoire de cet hôtel particulier à travers le portrait de son propriétaire le plus prestigieux, Pierre-Victor de Besenval, grand militaire suisse qui l'habita et l'embellit au cours du XVIIIe  siècle. La chronique de sa vie et des nombreux aménagements dont il fut l'instigateur plonge le lecteur dans l'histoire architecturale, artistique, politique et galante de son époque. A la Révolution, Besenval connut les tourments d'un dirigeant des armées royales réduites à la Garde suisse, écartelé entre sa loyauté au Roi et une forme de retenue à l'égard des révolutionnaires. Après sa mort, la demeure passa entre les mains de diverses familles françaises, avant de se retrouver fortuitement à nouveau en mains suisses au cours des années 1930, au moment où la Confédération cherchait à acquérir une nouvelle résidence.

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