Au moins 10% des couples rencontrent des difficultés pour avoir un enfant. Beaucoup se plaignent à juste titre du délai excessif qui leur est souvent imposé avant d'être pris en considération sérieusement. Les recommandations actuelles sont pourtant claires : avant 35 ans, un bilan doit être entrepris dès un an de rapports réguliers sans résultat. Plus l'âge avance, plus ce délai doit être raccourci, car la fertilité féminine décroit rapidement. Beaucoup d'informations sont apparemment disponibles, mais de qualité très inégale. Le rôle d'un hospitalo-universitaire est de partager largement les connaissances récentes, avec les chances de succès des traitements, mais également leurs limites et incertitudes. Disposer d'une information réaliste permet à un couple infertile de mieux comprendre les éléments de son problème et d'adhérer positivement à la prise en charge proposée, plutôt que de la subir passivement.

L'infertilité du couple

365 Jours en Belgique

L'assistance médicale à la procréation (AMP) regroupe différentes méthodes thérapeutiques (stimulation de l'ovulation, insémination, fécondation in-vitro,...) visant à permettre à un couple infertile d'obtenir une grossesse. Si les inséminations sont pratiquées depuis plus de 200 ans, c'est dans les trente dernières années que la fécondation in-vitro (FIV) a connu son développement. Ainsi, Louise Brown, premier enfant issu de cette technique, est née en Angleterre en Juillet 1978. Il fallut ensuite attendre six ans pour obtenir la naissance d'un enfant après transfert d'embryons congelés, et huit ans de plus après microinjection intra-cytoplasmique des spermatozoïdes (ICSI). Au début des années 90 apparut le diagnostic pré-implantatoire (DPI) visant à permettre la naissance d'enfants dépourvus de maladies particulièrement graves ou léthales ; et en 2000 le premier enfant né après maturation in-vitro (MIV) des ovocytes, laissant entrevoir une conception assistée sans stimulation ovarienne. Enfin, plus près de nous, une grossesse a été obtenue après greffe de fragments d'ovaire chez une femme prématurément ménopausée. Que nous réserve encore l'avenir des conceptions médicalement assistées... ? Comment empêcher les dérives de ces techniques, incompatibles avec la loi et l'éthique humaine... ? C'est pour mieux expliquer toutes ces étapes scientifiques essentielles dans la prise en charge de l'infertilité du couple, et répondre aux nombreuses questions qui se posent encore, que plusieurs spécialistes français se sont réunis pour participer à cet ouvrage, que j'ai eu le plaisir d'initier et de coordonner. Je souhaite dédier ce livre au professeur Jacques Salat-Baroux qui fut mon maître et l'un des plus grands spécialistes de la médecine de la reproduction. Professeur Philippe MERVIEL

Assistance médicale à la procréation - Occasion

Le cancer et la grossesse... l'ardent désir de vivre après la maladie ou de lui survivre au travers d'une descendance, dont le besoin devient subitement urgent. Grâce aux remarquables progrès de la cancérologie moderne, ce deuxième objectif s'est développé de façon évidente et bien légitime chez nos jeunes patientes : guérir et procréer, ou tout au moins conserver ses facultés de procréer pour le jour où tout redevient possible. Les conflits d'intérêt potentiels entre la mère et le fœtus sont pourtant nombreux et souvent complexes. C'est le grand privilège de services multidisciplinaires, tel que celui dirigé par le Pr Serge Uzan à l'Hôpital Tenon de Paris, que de regrouper en un même lieu des spécialistes de haut niveau de l'oncologie médicale et chirurgicale, de l'assistance médicale à la procréation et du suivi des grossesses à risque. Seule une confrontation permanente entre ces approches si différentes et si complémentaires permet de parvenir aux stratégies de prise en charge les plus adaptées. Ces expériences et cette réflexion collective se sont matérialisées par l'organisation d'une journée sur ce thème en octobre 2000 et par la rédaction de cet ouvrage de synthèse qui s'adresse aux oncologues médicaux et chirurgicaux traitant les cancers de l'adulte et de l'enfant, aux gynécologues-obstétriciens, aux urologues andrologues et aux biologistes intéressés par la médecine de la reproduction.

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