Ce livre explore comment l'enfant pense et parle de la jalousie, comment il nomme et comprend les états émotionnels des personnages mis en scène dans des histoires, comment il comprend des extraits de textes étudiés en classe, en particulier les didascalies des pièces de théâtre au programme du collège. Il examine encore comment la lecture d'un livre résonne dans l'histoire de l'adolescent. Ces données confirment que les mots pour dire les émotions sont loin d'être immédiats, même s'ils sont déjà compris et employés par l'enfant dès l'âge de deux ans. Ils s'inscrivent dans le savoir de l'enfant par une médiation sociale, cognitive et émotionnelle, dont les processus sont complexes et obéissent aux principes du développement psychologique. Il serait dommage de croire que la compréhension de ces mots d'émotions ne résiste qu'à l'intelligence de l'enfant. Les difficultés des professionnels de la traduction pour interpréter l'émotion d'un texte, d'une poésie ou d'un discours rappellent la complexité de l'expression des émotions en langue orale ou écrite. Les mots pour dire les émotions sont dépositaires de la richesse et de la complexité de l'humain, de telle sorte qu'il est peut-être légitime que l'enfance et même l'âge des adultes ne suffisent pas à les maîtriser.

Le langage émotionnel, le comprendre et le parler

Le but de cet ouvrage est de faire le point sur la communication homme-machine, en se plaçant dans le champ pluridisciplinaire des sciences cognitives, et en insistant plus particulièrement sur les rôles respectifs de l'informatique et de la psychologie cognitive. Les problèmes de fond posés par l'utilisation de la langue par un humain qui communique avec une machine sont mis en lumière, et les auteurs ont donné une nette priorité aux aspects de communication par rapport aux approches théoriques de la linguistique.

Machine, langage et dialogue

Le dialogue homme-machine ne se confond pas avec les dialogues entre humains. Cependant des chercheurs en Intelligence Artificielle n'hésitent pas à doter l'ordinateur d'activités langagières et cognitives jusque là réservées aux humains. Non seulement ils défendent l'idée, à la suite de Turing, que la construction d'une machine capable d'intelligence n'est pas théoriquement impossible mais de plus, ils confèrent à cette machine une sorte de compétence langagière et cognitive, une activité discursive, une intentionnalité, des capacités de référenciation, d'adaptation au partenaire... Ce n'est pas la première fois que les modélisations informatiques contribuent à modifier la définition de concepts psychologiques. On l'a vu avec l'évolution récente des modèles de la mémoire. Mais pour le dialogue, le débat s'est limité ces dernières années aux échanges entre linguistique et Intelligence Artificielle. Peu de psychologues s'y sont engagés alors que le questionnement psychologique est inévitable. L'objectif en Intelligence Artificielle est moins de remplacer les partenaires humains par des machines que de définir les conditions d'une coopération homme-machine. Or, cette tâche commence par l'examen des problèmes psychologiques du dialogue homme-machine en langage naturel. Pour débattre de ces thèmes, les 21 et 22 octobre 1993, Jean vivier a réuni à la délégation régionale du CNRS de Caen des chercheurs venant de 15 laboratoires (informatique, linguistique, philosophie, psychologie). Cet ouvrage constitue les actes qui rendent compte des diverses communications présentées lors de ce workshop.

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