De par sa situation au centre de l'Europe, la littérature théâtrale hongroise est un art mêlé qui a su intégrer et digérer ses modèles. Les formes, les styles, les genres cohabitent, s'interpénètrent sans que les modes prennent jamais le pas sur une manière bien magyare de faire et d'écrire, forgée à l'aune d'une histoire mouvementée... Il en émerge une multitude d'auteurs qui comptent dans le paysage littéraire hongrois et viennent enrichir la culture européenne. Plus on les découvre, plus on apprécie leur vitalité et leur savoir-faire. Ce recueil en témoigne.
Parmi les figures tutélaires de la modernité, Ferenc Molnar a fortement marqué la scène hongroise du XXe siècle. En publiant deux de ses pièces nous rendons justice à cet auteur, dont on ne connaît en France que son œuvre culte : Liliom. Son art du dialogue et de la comédie est porté à son comble dans Un, deux, trois ! horlogerie burlesque diabolique ; avec Dent pour dent, il accomplit un exploit de mise en abîme dramaturgique.
Les autres auteurs présentés dans ce recueil sont, dans leur singularité et leur originalité, les enfants de cet héritage.
Kornél Hamvai avec Le Bourreau de Longwy compose une pièce qui, bien qu'issue de la tradition burlesque du théâtre de tréteaux, a la rigueur d'un montage cinématographique.
Même maîtrise du dialogue et même impertinence chez Lazslo Darvasi dont Helga la folle est mâtinée de mélancolie romantique, avec ses personnages aux regards tournés vers l'intérieur de l'âme.
Katalin Thuroczy, dans Jeudis Festifs revisite la comédie de mœurs pour, l'air de ne pas y toucher, interroger le passé et l'avenir au quotidien.
Tandis que Pal Békés, dans Le Froussard, raconte aux enfants la pérennité de cette culture face aux monstres d'hier, d'aujourd'hui et de demain, avec les dialogues vifs et les personnages hauts en couleurs caractéristiques de son univers.

Ses oeuvres