Comment oublier l'homme à la pèlerine et au béret qui, jusqu'au dernier souffle, s'est battu pour les plus démunis ? En France d'abord, avec la première communauté des chiffonniers d'Emmaus et l'appel de février 1954, puis, très vite, dans le monde entier. De multiples initiatives sont nées de ses actions et il fallait le précieux témoignage de Laurent Desmard et Raymond Etienne pour évoquer cette aventure unique. On retrouve avec bonheur la figure inclassable de l'abbé, bouillonnant de mille idées et libre de parole, solidaire des plus pauvres et pourfendeur des injustices. Belle histoire en effet que celle d'un prêtre qui se rêvait "marin, missionnaire ou brigand", et fut plus un agitateur fécond qu'un gestionnaire rigoureux. Intuitif génial, mais aussi incorrigible rebelle, l'abbé Pierre marquera à jamais nos mémoires, relayé aujourd'hui par le mouvement Emmaus et la Fondation qui porte son nom.

L'abbé Pierre, fondateur et rebelle

«Mes amis, au secours ! Une femme vient de mourir gelée, cette nuit à trois heures...» Le 1?? février 1954, l'abbé Pierre lance au micro de Radio Luxembourg un appel déclenchant «l'insurrection de la bonté». En 1949, il avait créé la première communauté Emmaüs à Neuilly-Plaisance. Pendant plus de cinquante ans, l'abbé Pierre combattra avec une force de conviction hors du commun la grande pauvreté, le mal-logement et le surendettement. Emmaüs devient l'une des plus grandes organisations non-gouvernementales en France et se développe à l'international. Martin Hirsch et Laurent Desmard retracent une vie d'engagements et brossent le portrait d'un homme de foi qui, jusqu'à sa mort en 2007, a agi et dénoncé sans relâche, mettant sa popularité au service «des plus souffrants».

L'abbé Pierre : "mes amis, au secours!"

Pierre Lunel était son ami et biographe. Pour avoir longuement côtoyé l'abbé Pierre et gardé de lui un souvenir bouleversé, il nous fait partager pour la première fois l'intimité de cet homme passionné, curieux de tout et de tous, et finalement très secret. Avec pudeur et sincérité, ils révèlent, au-delà de l'icône médiatique, un personnage facétieux, insolent, obstiné, un insoumis, indifférent aux critiques, fidèle en amitié jusqu'au paradoxe. Mal vu de l'Église, tenu à distance par le Vatican, celui qui avait l'anticléricalisme du saint nous a pourtant donné foi en l'homme !Un témoignage exceptionnel.

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