Le Musée d'Art moderne invite Paul Armand Gette à faire un petit parcours rétrospectif autour d'une pièce appartenant à la collection du Musée.
Paul Armand Gette y présentera une série d'oeuvres emblématiques de son travail, qui se déploie dès le début des années cinquante en dehors de l'étroite scène délimitée par les lois et la morale imposées par la société.
Une oeuvre exigeante où l'appropriation des méthodes scienti?ques des botanistes, des géologues et des entomologistes participe du même mouvement que le goût très carrollien pour les mots et l'érotisme.
Le personnage d'Alice est en e?et un point d'entrée majeur dans cette oeuvre qui, tout en interrogeant en permanence l'histoire de l'art, se plaît à brouiller les pistes. Une oeuvre qui explore les lisières, et donc le miroir, celles qui passent entre l'art, la science et la nature, recherchant les dimensions métaphoriques des lieux du corps et des paysages.

Un parcours alicien

Dans le train entre Zürich et Paris, Hans Ulrich Obrist donne l'occasion à Paul-Armand Gette de parler de son travail et de ses influences.
Passionné de sciences - aussi bien de botanique, d'entomologie que des sciences du langage-, Paul-Armand Gette se réfère tout autant à Linné - à qui l'on doit la classification des espèces - qu'à Lewis Carroll. On découvre ainsi comment il s'est emparé du terme de « nymphe » qui fait référence aux nymphes de Cranach mais aussi aux nymphéas de Monet, et qui traverse toute son oeuvre, comme un point d'origine. La nymphe dans toutes ses acceptions : à la fois divinité secondaire des rivières, état intermédiaire entre la larve et l'insecte - que l'on appelle également « imago » - et nom donné aux petites lèvres du sexe féminin.
Ainsi, au fur et à mesure du voyage, les fils de cette oeuvre complexe se dénouent. Une oeuvre qui recrée le lien perdu entre art et science, une oeuvre où plaisir des mots et érotisme se mêlent intimement. Une oeuvre savante qui interroge notamment avec acuité la question du modèle en art.
Né en 1933, Paul-Armand Gette est un fin connaisseur de l'histoire de l'art moderne et contemporain. Cette conversation est une véritable rencontre avec cet artiste exigeant, qui nous livre une vision radicale de l'art et de la vie. Secret et trop méconnu, il a récemment été mis à l'honneur par le musée Rodin (fin 2011).

Une conversation Tome 8

Première monographie très illustrée rassemblant les photos, les notes, les dessins, le journal de cet artiste-scientifique, lors de séjours à Sète puis ailleurs. Y sont documentées les obsessions de l'artiste pour les figures des nymphes et des divinités mythologiques (Aphrodite, Diane), très liées à la nature et à une sexualité sans tabou.

Les mythologies apprivoisées - Paul-Armand Gette

De l'immobilité du voyage

De quelques nymphes et imagos

Passionné de femmes, de déesses, de vulves, d'éruptions volcaniques et d'entomologie, l'artiste n'est pas atteint d'effroi devant ce point aveugle du désir, Méduse ou Gorgone ; il la dévoile au contraire d'une langue et d'un œil complices sans sublimation esthétisante, vulve humide photographiée dans tous ses états ou dessinée-léchée, mais aussi corps mis en scène par les Nymphes elles-mêmes. Laissant la liberté au modèle pour mieux contempler son impromptu dénudé, il effectue une création à une inconnue (comme l'on dit des équations) abandonnant son regard aux voluptés de l'imprévu offert par les initiatives des jeunes filles, qui jouent parfois d'accessoires symboliques ou inattendus, de poses surprenantes.

Ses oeuvres

Ses derniers livres