À l'opposé du dérèglement climatique objectif qui peut modifier en profondeur nos ressentis, la rhétorique dominante se règle sur la tautologie au point de nous faire entendre qu'il n'y a rien à entendre ni à attendre que l'entendu. L'intitulé antonymique de ce recueil « l'in-sûr et certain » marque ici l'intention de l'auteur de se questionner sur les séismes qui bouleversent les vérités établies de l'époque. Ce qui apparaîtrait « certain » c'est que rien n'est moins « sûr » que ce qui s'affirme comme tel. La poésie toujours nous le souffle, depuis les interrogations surgies de la toute petite enfance et que nous refoulons à la marge. Puis un jour, pour le poète, c'est l'heure de laisser déborder les marges du ressentir jusqu'au cour du poème, son âme même.

L'in-sûr et certain aux marges débordantes

Une fin de quelque chose, le début d'une autre. Si on cherche une dimension préfiguratrice du poème, sans doute doit-on la rapporter autant à la lectrice, au lecteur qu'à l'auteur qui, par le présent recueil, se fait le passeur entre nous, d'éternelles inquiétudes quant au devenir de l'Homme. Quels murs laissons-nous paresser au long de nos rencontres ? Quel vide créons-nous à force de demandes sans exigence ? Quelle part humaine de nature n'offrons-nous plus ? À quelle cécité pourvoyons-nous par indifférence ? La poésie ne prétend aucune réponse. Elle demeure humblement témoin des questions mais actrice d'un autrement décliner leur urgence.

Ce qui ne sombre pas... (sentes et contrechamps)

Souvent les mots font le voyage depuis des pays perdus, vers des contrées lointaines...Souvent les mots n'ont pas encore trouvé asile...pour dire ce dont malgré le temps et l'espace, ils sont inséparables...Alors les mots inventent des terres d'accueil, véritables arches de tendresse, d'amour et de lucidité pour que survive une connaissance sachant saisir de la réalité, ce qu'elle recèle d'utopie et de visionnaire en chacun des instants.

Verticale du silence

Ce livre, autant poétique que politique, poursuit solitairement l'oeuvre commune d'une "esthétique de l'ombre", entreprise il y a plusieurs années avec Geneviève Clancy. Montrant que la poésie permet d'appréhender sa présence au monde lorsqu'elle s'inscrit dans l'histoire, l'auteur alterne ici entre poèmes et réflexions, entretenant alors un dialogue de visionnaires de l'histoire.

Poéthique de l'ombre

L'auteur nous invite ici à toute autre urgence que celle d'un message poétique et politique. Il tente de poser la question des conditions sous lesquelles peut s'opérer le passage de la scène quotidienne des échanges humains pris dans une actualité pressante, à cette autre scène utopique des événements les plus infimes comme les plus intimes, dans leur relation poétique. C'est cette relation que l'auteur propose tel un défi à vivre d'autres gestes, d'autres mots que ceux dont on prétend écrire le rêve contemporain.

Poét(h)ique de l'urgence

Ce livre rassemble des approches sensibles comme les témoignages poétiques ainsi que des points originaux de réflexion théorique sur l'oeuvre et la personne de Geneviève Clancy. Cette oeuvre, hélas encore trop mal connue, est non seulement remarquable mais surtout étonnante. Elle provoque en effet un étonnement radical qui s'enracine lui-même dans la radicalité-violence du cri du témoin que Geneviève Clancy incarna au cours de sa vie et qui demeure à travers le lecteur témoin-acteur de sa passion de l'homme : cet "autre dont la vie court depuis sa naissance jusqu'à sa mort à travers toutes les vicissitudes" de la liberté, de l'amour, de la peine, de la joie, de la matérialité qui blessent et font saigner du sang des veines, le sang des mots créés-criés. La réflexion de Geneviève Clancy est à l'oeuvre poétique d'un bouleversement digne des plus grands tournants de l'histoire de la pensée philosophique et de la langue poétique car les catégories morales, politiques, esthétiques du discours y sont éclatées. La pensée philosophique chemine dans l'étendue de l'intuition, saisie depuis l'intériorité profonde. Elle tente d'entrevoir et comprendre ce qui est en l'homme et lui échappe : ce moment où la philosophie est amenée à vivre elle-même ses propres limites, la limite de ses concepts, la limite de l'état analytique ou synthétique du langage et pressent qu'il lui faut entrer dans un «état poétique» de la langue qui la bouleversera et saura immenser son champ. Ce livre ne saurait avoir la prétention d'une connaissance exhaustive de la femme poète, philosophe, engagée dans les luttes des opprimés mais il est une première et rigoureuse invitation-incitation à la lecture approfondie des écrits de Geneviève Clancy. Que les participants à cet ouvrage, philosophes, poètes, compagnons de combat, en soient vivement remerciés.

A la rencontre de Geneviève Clancy, poète-philosophe

Au centre de ce nouveau recueil poétique et philosophique de Philippe Tancelin, est posée la question de la rencontre ou plus précisément "le devenir rencontre" : lorsque, à la faveur de l'Autre, nous allons... de certitudes... en étonnements... d'attendus... en inattendus... vers la source retrouvée d'une saison d'enfance.

L'Ivre traversée de clair et d'ombre - suivie de - Les camps oubliés

Poésie, utopie, résistance... Trois termes dont on pourrait se demander s'ils ne sont pas tant usités qu'ils serviraient d'alibi à de grandes vacances
d'idées et de valeurs. À travers la réflexion esthétique philosophique, l'étude détaillée de cas
et des témoignages directs, l'auteur réveille en nous une saison de lumière entre l'actualité et la mémoire de toujours, la quête d'autre monde et sa
poursuite intarissable, les gestes de résistance au quotidien et une authentique conduite poétique de l'existence. Poursuivant des entretiens déjà commencés en 2003 dans son précédent ouvrage Ces horizons qui nous précèdent, Philippe Tancelin rassemble à la faveur de sa rencontre avec la journaliste Maria Dénau, une somme importante de fragments d'articles, conférences, communications
prononcés dans des colloques internationaux autour de la question du "poétique et de l'événement".
Comme à son habitude d'écriture, Philippe Tancelin mêle les langues poétique-aphoristique, philosophique-allégorique pour mieux révéler la
subtilité des dialogues de la vie et du rêve, de l'histoire et de l'humilité des faits.

Ses oeuvres

Ses derniers livres