La religion reste incompréhensible sans la liberté humaine: la question du mal, l'énigme de l'existence, l'interrogation quant à sa destination ultime, l'insondable mystère de nos contradictions trouvent, dans le criticisme kantien, un décryptage de leur expression religieuse. Ce n'est pas simplement une explication qui est donnée, c'est une voie qui est ouverte: la raison est amenée à découvrir le contenu moral et philosophique de ce que les individus attendent de la théologie.

Criticisme et religion

Le volume "Kant : Théologie et religion" reprend des contributions du 10e congrès de la Société d'Etudes Kantiennes de Langue Française (SEKLF), lequel s'est tenu en octobre 2011 à l'Université du Luxembourg. D'une part, est analysée la question de la place et de la signification de la réflexion théologique dans l'oeuvre de Kant : le point de départ étant que le traitement de la problématique théologique chez Kant ne se limite pas à la seule critique des preuves traditionnelles de l'existence de Dieu, mais qu'il existe effectivement une pensée théologique même à l'intérieur du discours "critique". Un premier volet thématique des contributions porte sur cette question théologique en partant des premières esquisses de la théologie kantienne dans les années 1750 et 1760, en passant à la théologie de la "Critique de la raison pure", de la "Critique de la raison pratique" et de la "Critique de la faculté de juger" pour conclure avec la théologie tardive de Kant dans l'Opus Costumant. D'autre part, est étudiée plus particulièrement ce qu'il est convenu d'appeler la "philosophie de la religion" de Kant, notamment telle qu'il l'a exposée dans son écrit de 1793, La Religion dans les limites de la simple raison. Selon l'organisation de cet écrit en quatre parties (en y ajoutant des remarques générales - les parerga), les contributions s'attachent aux thématiques qui y sont liées (problème du mal, christologie, trinité. ecclésiologie, etc.). Par ailleurs, des questions relatives à l'exégèse kantienne sont considérées dans une optique historique et systématique. Enfin sont abordés des contextes particuliers de la réception de la philosophie religieuse de Kant.

Kant : théologie et religion

Des premiers écrits des années 1750 aux ultimes liasses de l'Opus postumum, Kant demeurait préoccupé par la question de Dieu. La reconstruction génétique des écrits de philosophie théorique montre d'une part comment l'affirmation de l'existence de Dieu, d'abord dogmatiquement certaine, se transforme quant à son statut épistémique vers l'affirmation d'un idéal de la raison tout en demeurant constante, comme théologie transcendantale et comme physico-théologie réfléchissante, quant à sa fonction systématique, à savoir de servir de fondement. Elle montre d'autre part comment la problématique théologique, en tant que problématique du fondement, s'élargit, chemin faisant, au sein même des considérations de philosophie théorique, vers une théologie morale qui sera comprise ultimement comme constituant le point de vue le plus élevé d'une philosophie transcendantale qui demeure, il est vrai, de l'ordre de l'inachevé.

La raison et son Dieu ; étude sur la théologie kantienne

L'oeuvre de Hans Jonas (1903-1993) est portée par une idée maîtresse : l'homme, en tant qu'habitant du monde, a une responsabilité à l'égard de celui-ci et de son avenir. Partant de son étude de la gnose, le philosophe allemand va tenter de penser la biologie, ce qui le conduira, dès les années cinquante, à une réflexion approfondie sur la technique, en rapport avec certaines pratiques médicales.

Jonas - Habiter le monde

L'oeuvre de Hans Jonas (1903-1993) est portée par une idée maîtresse : l'homme, en tant qu'habitant du monde, a une responsabilité à l'égard de celui-ci et de son avenir. Partant de son étude de la gnose, le philosophe allemand va tenter de penser la biologie, ce qui le conduira, dès les années cinquante, à une réflexion approfondie sur la technique, en rapport avec certaines pratiques médicales. Jonas se rend compte alors de l'urgence d'une nouvelle éthique pour l'ère technologique. Le Principe responsabilité, paru en 1979, constituera la synthèse systématique de cette réflexion : son constat que "la promesse de la technique moderne s'est inversée en menace, ou bien que celle-ci s'est indissolublement liée à celle-là" contraint à repenser l'éthique. Jonas s'engage alors dans une entreprise de fondation de cette nouvelle éthique de la responsabilité, notamment à l'égard des générations futures.

La source peut être entendue comme ce qui exerce une influence. L'influence, dira la Critique de la faculté de juger, est de l'ordre de la succession (Nachfolge), non de l'imitation (Nachahmung). Elle est ce à quoi on puise, ce qui oriente une pensée, mais aussi ce par rapport à quoi on définit sa propre position. Les études rassemblées dans le présent volume ont pour objet les sources de la pensée kantienne aux XVIIe et XVIIIe siècles. Les contributions essaient de les thématiser à partir de l'œuvre même de Kant, c'est-à-dire à partir de ce qui, dans les écrits kantiens, est repérable en tant que source.

Les sources de la philosophie kantienne aux XVIIe et XVIIIe siècles

La religion reste incompréhensible sans la liberté humaine : la question du mal, l'énigme de l'existence, l'interrogation quant à sa destination ultime, l'insondable mystère de nos contradictions trouvent, dans le criticisme kantien, un décryptage de leur expression religieuse. Ce n'est pas simplement une explication qui est donnée, c'est une voie qui est ouverte : la raison est amenée à découvrir le contenu moral et philosophique de ce que les individus attendent de la théologie. Refaire le chemin de cet éclaircissement, donner accès à des textes critiques peu connus, indiquer le tracé de l'héritage critique est l'un des buts du présent ouvrage. Son autre but est de faire connaître la transformation contemporaine (linguistique, pragmatique, textologique) de l'investigation critique du symbolisme religieux. Aussi le livre réunit-il les contributions de plusieurs grands spécialistes, qui ont accepté de travailler de concert, dans le même temps et le même lieu, et cette naissance lui donne une unité multidimensionnelle.

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