La donna più bella di sempre e per ciò la più contesa e discussa: perfino l'origine del suo nome - "colei che brilla" - e le circostanze della sua nascita si sono prestate a numerose interpretazioni. Nata dall'unione di Zeus, sotto le spoglie di un cigno, con Leda, ha quale patrigno Tindaro, re di Sparta: divina e umana, forse in questo risiede l'origine dell'ambiguità. Elena rivela, attraverso Iliade e Odissea, poi nei versi di Euripide, nature molto diverse: moglie fedele e amante appassionata di Paride per il quale rinuncia a famiglia e patria, donna saggia ma generatrice di conflitti, Elena è contemporaneamente se stessa e altro da sé. In questo suo doppio si nascondono ancora oggi molte domande riguardo la sua "colpa" generatrice di guerra, la sua bellezza così ambita, tanto che Euripide le farà dire: « L'oggetto della difesa dei Troiani, il trofeo per cui combatterono i Greci, non ero io, era solo il mio nome » (Elena, vv. 42-43).

Elena - La bellezza che genera la guerra

Orfeo il poeta, Orfeo il musico, che per amore della 10 moglie Euridice - morta per il morso di un serpente - riuscì a scendere al regno degli Inferi, precluso ai viventi, commuovendo con il suo canto i cupi Plutone e Proserpina, sovrani di Ade, e ottenendo di riportarla al mondo dei vivi. E poi, quel gesto, forse per il desiderio irrefrenabile di vederla: Orfeo si voltò prima del ritorno alla luce, violando la condizione sancita dagli dèi, e in un attimo Euridice sparì per sempre. Così il canto di Orfeo, il primo dei poeti, i cui versi commuovevano animali, piante e rocce, ci racconta un amore profondo, quel sentimento che proprio come questo mitico personaggio è destinato a non morire mai, tanto da arrivare alla modernità nei versi di Whitman, di Rilke, di Dino Campana che non esita a dedicare il suo capolavoro Canti orfici proprio a colui che della poesia seppe fare consolazione per un'assenza che mai si sarebbe colmata.

Orfeo - La nascita della poesia

Il Poema della Perla

Dans cet essai, Yves Bonnefoy lit et interprète deux poèmes de Roberto Mussapi, intitulés La Vénitienne et Les paroles du plongeur de Paestum. Yves Bonnefoy se trouve face à une métaphore de la destinée du poète, partagé entre la poésie et l'art. Il découvre un second sens aux textes en explorant les mots et les pensées de Mussapi.

La Vénitienne - Paroles du plongeur de Paestum, édition bilingue français-italien

Roberto Mussapi est né à Cuneo en 1952 et vit à Milan. Il compte parmi les poètes italiens de premier plan. Il abolit, dans sa poésie et tout particulièrement dans ce livre, les frontières de l'espace et du temps. De la vie quotidienne et contemporaine de la première partie du livre (Les Mois) au témoignage en direct de Pline face à l'éruption du Vésuve, à la fin du livre, la vie est toujours héroïque et digne d'inspirer le poète. Il n'y a pas de grands et de petits sujets, seul l'affleurement du mythe demeure (voir l'admirable poème Le ciel par-delà la neige, sur une skieuse). Puis nous aussi nous sortîmes de ce temps-là, de nouveau seuls, incertains, dispersés. Mais la lumière, je me souviens, moi, de la lumière, et de son mouvement et de sa respiration solennelle, par-delà l'éternité des ténèbres, l'éternité plus nue, je me souviens.

Poudre et le feu

«Une voix s'élève pour nous parler avec une force dont je trouve bien peu d'exemples dans la poésie tout à fait contemporaine. Au moment où le langage a paru ne plus pouvoir garantir qu'il y ait de l'être, permettre que l'on éprouve une foi, Mussapi fait appel à quelque chose de plus profond que les mots dans la présence humaine à soi-même, il cherche dans un soubassement instinctif - mais à vocation spirituelle - de celle-ci à retrouver ce qu'a de positif, de plein, le "plongeon du dauphin parmi les bulles", là-bas en mer, ou la simple et universelle poussée de l'herbe vers la lumière. Mussapi écoute le moi profond, il se porte même, hardiment, à sa rencontre dans des pages qui sont comme un endormissement, mais pour un éveil ailleurs, et il ne sait où. Car il ne faut pas croire non plus que cette ouverture du moi à ses arcanes s'accompagne chez lui de l'illusion qu'il pourra pénétrer leur sens ultime, quitte à en censurer la parole incessamment éruptive en lui donnant expression. Tels ne sont pas la pensée ni le voeu de ce poète en cela vraiment moderne, qui sait que la vérité est une recherche sans fin, et la poésie à jamais une dénivellation entre le plan du concept, de la représentation, et celui du symbole, de la présence.» Yves Bonnefoy.

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