A plus d'un titre, le flacon est un contenant singulier. Il l'est par l'amplitude de ses déclinaisons, entre produit de luxe, de semi-luxe ou de fabrication commune. Il l'est dans l'étendue de ses usages, entre rites cultuels ou de sociabilisation, pratiques médicales, para-médicales ou liées au soin du corps. Apparu dès la plus haute Antiquité, ressurgissant avant la fin de la période médiévale en lien avec les métiers de bouche, les procédés médicaux ou alchimiques, il retrouve à partir de l'époque moderne sa place dans le lot des luxueux objets de la toilette. Le flacon a bénéficié des innovations successives immanquablement appliquées à sa matière (coulage sur noyau, mise au point du soufflage, avènement du cristal, améliorations progressives du décor ou du bouchonnage). Et, si la mécanisation semi-automatique puis l'automatisme lui ont permis d'atteindre le niveau de production de série, il ne s'est pourtant jamais départi d'un niveau haut de gamme. Une autre spécificité du flacon est de devoir autant à l'art qu'a l'industrie. Quelle que soit l'époque, ce contenant de verre s'entend comme un marqueur des sociétés économiquement développées, investi d'une valeur symbolique et objet de recherches esthétiques propres. Depuis le milieu du XIXe siècle, il représente un important élément de séduction dans la stratégie des diverses marques, comme le reflète le slogan "A chaque parfum, son flacon". Un soin tout particulier est réservé à son apparence morphologique, à ses bouchons, à ses étiquettes. Le flacon porte dès lors l'image de luxe des grandes maisons de parfum et devient un véritable enjeu économique.

Flacons, fioles et flasques - De l'Antiquité à nos jours

Par ses vertus de transparence et de luminosité, la profondeur de ses couleurs, le verre a fasciné les hommes du Moyen Age. Apparu dès la plus haute Antiquité, soufflé à partir du Ier siècle avant J.-C., le verre, né de l'alliance du sable et du feu, connaît durant le Moyen Age un complet renouvellement. Confrontés au manque de matière, les hommes du métier ont soufflé de petites formes creuses aux XIIe et XIIIe siècles, ont développé l'art de l'émail, ont créé le vitrail. Sur la table des rois, des prélats, des plus riches marchands du XIVe siècle, ils ont déposé de hauts verres à tige, des coupes à filets bleus, de beaux verres émaillés. Au XVe siècle, ils ont assuré la fortune du gobelet et servi la timide incursion du vitrage dans les demeures. Ils ont promu l'"invention" des lunettes et mis au point les grands miroirs paraboliques. Autant de signes du dynamisme de la production verrière, située à la croisée de la technique, de l'art et du luxe. C'est cette grande histoire du verre que relate le présent volume : de l'Italie à la Provence, de l'Europe au Proche-Orient, les savoir-faire ont circulé, pour enrichir et perfectionner les techniques. Fondé sur les plus importantes recherches historiques et archéologiques, cet ouvrage met en lumière toutes les facettes du verre. Servi par une riche et abondante iconographie, il décline, compare, fait parler les oeuvres conservées les plus remarquables.

Le verre - Un Moyen Age inventif

Figure haute en couleurs du XIVe siècle, Gaston III, comte de Foix et vicomte de Béarn, choisit de se faire appeler "Fébus", c'est-à-dire "Soleil", et organise lui-même sa légende. Personnage flamboyant, grand politique, administrateur hors pair, c'est aussi un lettré et un poète. Il nous est connu par les récits détaillés de Froissart, qui l'admire mais laisse deviner quelques ombres inquiétantes dans ce tableau idéal... Gaston Fébus doit surtout sa renommée au Livre de la Chasse, qu'il écrivit en s'appuyant sur sa propre expérience de grand chasseur. Les versions enluminées de ce traité sont aussi belles que nombreuses. Le présent ouvrage en illustre l'exceptionnelle qualité, tout en replaçant ces manuscrits dans leur contexte, au coeur de la vie de cour et de l'histoire mouvementée du Prince Soleil.

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