Les Ecrits complets d'André Bazin (1918-1958) rassemblent pour la première fois tous les articles écrits par celui qui fut, sans conteste, l'un des plus importants critiques de cinéma mondiaux. Cofondateur des Cahiers du cinéma, figure tutélaire des jeunes critiques et cinéastes de la Nouvelle Vague, ce théoricien majeur de l'après-guerre aux multiples apports n'a jamais cessé d'être passionnément discuté jusqu'à aujourd'hui. C'est pourtant un Bazin largement méconnu que le lecteur découvrira au fil de ces pages. Ce dernier pourra y suivre à la trace la pensée du premier critique de cinéma du Parisien libéré (à la Libération de Paris), de Radio-Cinéma-Télévision (ancêtre de Télérama) et de France Observateur (devenu le Nouvel Obs), du premier chroniqueur et théoricien de la télévision française naissante qui, observant les films et les émissions télévisées au jour le jour, cartographie sans boussole ni soutien les multiples bouleversements esthétiques et techniques du cinéma. Dans le sillage de ce découvreur du néo-réalisme s'intéressant à toutes les parties du cinéma, écumant les festivals alors naissants afin de documenter les productions du monde entier, c'est un foisonnant corpus de films qui s'offre à l'exploration renouvelée du lecteur. Face à l'animateur de ciné-clubs, l'envoyé spécial, l'interviewer et le théoricien, celui-ci jugera toute l'étendue d'une écriture éprise d'ouverture, diversement adressée au public populaire des quotidiens et aux érudits des grandes revues intellectuelles de son époque (Arts, Esprit, Les Temps modernes), sans jamais perdre sa précision d'observation, un discret humour, le goût du paradoxe et un désir constant d'équité dans ses évaluations.

Ecrits complets - Coffret en 2 volumes

Oeuvres complètes d'André Bazin

" Quand tu auras des sous, tu reviendras... " Ces quelques mots, par lesquels la pauvreté qui était la mienne prenait brutalement toute sa dimension, vont agir comme un aiguillon tout au long de mon existence. Enfant pauvre, je vais me battre pour réussir ma vie d'homme, afin que mes propres enfants n'aient jamais à subir le drame de la pauvreté. Aujourd'hui, à l'automne de ma vie, sans hélas de successeur, pour l'avoir perdu brutalement dans un accident de la route, je refuse, en accord avec mon épouse et mes filles, de réaliser l'actif et de "lâcher" mon personnel, mon sixième enfant. J'ai voulu écrire ce livre pour laisser un message aux jeunes qui, aujourd'hui, dans d'autres conditions, connaissent le drame de la pauvreté. Ayant perdu tout repère, ces jeunes sombrent dans la marginalité, dans la délinquance, pour ne pas dire pire... A tous ces jeunes, je veux dire que la pauvreté matérielle n'est pas un handicap pour réussir sa vie d'Homme. Certainement pas. Je reste même persuadé du contraire et le
démontre tout au long de ce livre. La guerre, la souffrance physique et morale sont autant d'éléments qui créèrent l'Homme, le vrai, le bon, le courageux, celui qui sait écouter et comprendre l'autre. Je souhaite ardemment que toute cette jeunesse, qui souffre sans savoir pourquoi, reçoive mon message d'espoir.

Pour un paquet de chicorée Williot

La Petite Bibliothèque des Cahiers du cinéma poursuit la réédition des textes essentiels d'André Bazin. Après Orson Welles, c'est aujourd'hui Charlie Chaplin qui reparaît en édition de poche.
La première édition de ce livre parut en 1972, au moment où Chaplin lui-même décida de remettre en circulation la totalité de son œuvre, alors que de nombreux films étaient invisibles depuis longtemps. Bazin disparu en 1958, c'est François Truffaut qui fut à l'origine de cette édition. Il demanda alors à Eric Rohmer de compléter l'ouvrage en écrivant sur le dernier film que réalisa Chaplin en 1967 : La Comtesse de Hong Kong.
[...] " L'œuvre de Chaplin, Bazin la connaissait comme sa poche, on s'en rendra compte en lisant ce livre, mais je puis y ajouter le merveilleux souvenir d'innombrables séances de ciné-clubs où j'ai vu Bazin présenter à des ouvriers, des séminaristes ou des étudiants Le Pèlerin, Le Vagabond ou d'autres " trois bobines " qu'il connaissait par cœur et qu'il décrivait par avance sans que l'effet de surprise en fût altéré ; Bazin parlait de Chaplin mieux que personne, et sa dialectique vertigineuse ajoutait au plaisir. [...] De quoi est fait Charlot, pourquoi et comment a-t-il dominé et influencé cinquante ans de cinéma - au point qu'on le distingue nettement en surimpression derrière le Julien Carette de La Règle du jeu, comme on distingue Henri Verdoux derrière Archibald de la Cruz, et comme le petit barbier juif qui regarde brûler sa maison dans Le Dictateur revit vingt-six ans plus tard dans le vieux Polonais de Au Feu les pompiers de Milos Forman ? Voilà ce que Bazin a su voir et faire voir. "
François Truffaut

Charlie Chaplin

Tout ce qui s'est écrit de neuf et d'important sur le cinéma en France depuis la mort d'André Bazin, en 1958, est souvent inspiré de sa pensée. André Bazin, critique et théoricien de cinéma, était également un journaliste incisif et passionné.
 
Les articles rassemblés dans ce livre, parus à l'origine dans les Cahiers du cinéma, mais aussi dans l'Ecran français, France-Observateur et Le Parisien libéré, furent écrit entre 1945 et 1958. Sans constituer une géographie exhaustive du cinéma français de cette période, ils dessinent ses lignes de force principales, de la Libération à la Nouvelle Vague, incluant des noms comme Jacques Becker, René Clément ou Jean Rouch, Alain Resnais ou Agnès Varda.

Un ouvrage devenu un classique.

Le cinéma français de la Libération à la Nouvelle Vague

" Pour tous les cinéphiles qui avaient atteint l'âge de raison cinématographique en 1946, le nom d'Orson Welles s'identifie avec l'enthousiasme de la redécouverte du cinéma américain ; plus encore, il résume en lui la conviction, partagée par toute la jeune critique d'alors, d'assister à une renaissance et à une révolution dans l'art hollywoodien. " (André Bazin)
André Bazin était un jeune critique au moment de la sortie à Paris de Citizen Kane, en 1946. C'est sans conteste l'un des films qui l'a le plus marqué à cette époque et les cinéphiles vont reconnaître en Orson Welles, jeune metteur en scène brillant, inspiré, mal accepté par l'industrie hollywoodienne, l'un des auteurs les plus novateurs du cinéma d'après-guerre. André Bazin gardera toujours intacte son admiration pour Welles et lui consacre son premier livre dès 1950. Il prépare une deuxième édition augmentée l'année même de sa disparition, en 1958. C'est cette édition préfacée par André S. Labarthe qui est reprise ici, complétée d'un texte écrit en 1978 par François Truffaut, à l'occasion de la parution du livre aux Etats-Unis.

Orson Welles

Le cinéma francais ; de la Libération à la Nouvelle Vague ; 1945-1958

L'oeuvre référence d'André Bazin dont la pensée a influencé toute la critique cinématographique d'après-guerre et les réalisateurs de la Nouvelle vague. Un incontournable pour les cinéphiles, déjà vendu à plus de 65 000 exemplaires.
Cette réédition constitue le recueil des principaux articles (parus d'abord en quatre tomes, entre 1958 et 1962) de celui dont l'oeuvre a illuminé cette collection : André Bazin. Son apport reste plus que jamais décisif pour comprendre le cinéma.

Qu'est-ce que le cinéma ?

André Bazin, né le 18 avril 1918 à Angers (Maine-et-Loire) et mort le 11 novembre 1958 à Nogent-sur-Marne (Seine), est un critique français de cinéma et de télévision, époux de Janine Bazin. Il est l'un des fondateurs des Cahiers du cinéma et a exercé une grande influence sur l'ensemble de la critique française et plus particulièrement sur les réalisateurs de la Nouvelle Vague, comme François Truffaut, Éric Rohmer, Jean-Luc Godard, Claude Chabrol et Jacques Rivette.

Le photographe procède, via l'intermédiaire de l'objectif, à un point où il prend littéralement une empreinte lumineuse, un casting ... [mais] le cinéma réalise le paradoxe de se mouler à l'heure de l'objet et de prendre l'empreinte de sa durée aussi.

La photographie a libéré les arts plastiques de leur obsession à la ressemblance.

Un dessin très fidèle peut en effet nous en dire plus sur le modèle, mais malgré les incitations de notre intelligence critique, il n'aura jamais le pouvoir irrationnel de la photographie pour entamer notre foi.

Tous les arts reposent sur la présence de l'homme, seule la photographie tire profit de son absence. La photographie nous touche comme un phénomène de la nature, comme une fleur ou un flocon de neige dont les origines végétales ou terrestres sont indissociables de leur beauté.

Aujourd'hui, nous pouvons dire que le réalisateur écrit enfin le film. L'image - sa composition plastique et la façon dont elle se déroule dans le temps, car elle est fondée sur un degré de réalisme beaucoup plus élevé - a en son disposition plus de moyens de manipulation de la réalité et de la modification de l'intérieur. Le cinéaste n'est plus le concurrent du peintre et du dramaturge, il est enfin l'égal du romancier

La photographie peut se déshabiller du monde que la poussière et la crasse spirituelles avec lesquelles nos yeux l'ont couverte.

Comment la grande illusion a-t-elle résisté au fil des ans? Il ne suffit pas de dire qu'il a conservé son pouvoir. Non seulement la stature du film est restée non diminuée par le passage du temps (sauf dans quelques détails mineurs), mais l'innovation, l'audace et, faute d'un meilleur mot, la modernité de la direction a acquis une fois plus grande impact.

Le «Western» est le seul genre dont les origines sont presque identiques à celles du cinéma lui-même.

Tous les films naissent libres et égaux.

Le facteur essentiel dans la transition du baroque vers la photographie n'est pas le perfectionnement d'un processus physique ... il se trouve plutôt dans un fait psychologique, à savoir, en satisfaisant complètement notre appétit pour l'illusion par une reproduction mécanique dans la fabrication de laquelle L'homme ne joue pas. La solution ne se trouve pas dans le résultat obtenu, mais dans la manière d'y parvenir.

La photographie ne crée pas l'éternité, comme l'art; Il empêche le temps, le sauvant simplement de sa bonne corruption.

[La photographie] est l'objet lui-même... [Elle] partage, par le processus même de son devenir, l'être du modèle dont elle est la reproduction ; c'est le modèle.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Andr%C3%A9_Bazin

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