Raymond Bellour, Puissances des regards. Au fond des bois de Benoit JacquotApichatpong Weerasethakul, Esprits dans l'obscuritéChrista Blümlinger, La mémoire, moteur des images. Les variations d'Oncle Boonmee chez Apichatpong WeerasethakulBenoît Turquety, Vues d'Allemagnes. Volker Koepp, Peter NestlerJean-Michel Alberola, Banalités d'un tournage au Japon, 2007-2010Dominique Païni, La distance AlberolaP. Adams Sitney, Prendre note : les films de Saul LevinePhilippe Grandrieux, Sous le ciel de Dwoskin. À propos de The Sun and the MoonCyril Béghin, Slowing creatures. À propos de quelques films récents de Stephen DwoskinJean-Louis Leutrat, Retour sur Histoire(s), 7Maël Renouard, L'habitation des images. Sur La Jetée de Chris MarkerNathalie Mary, Extrasystoles. De Thomas Hobbes à Chris MarkerAlexander Kluge, Les fontaines des dieux. Le projet Akasha avec Andreï TarkovskiJacques Aumont, Dieu est dans les détails. Note sur StalkerEmmanuel Siety, Commentaire sur Le SacrificePierre Léon, L'oil de la nuitJacques Lourcelles, Henry King l'admirableÉmile Breton, King et les guerres au loinWalter Benjamin, Théorie de la distraction

Trafic N° 76 Hiver 2010

Plus que mes autres films, l'oncle Boonmee est une question de cinéma, c'est aussi pourquoi c'est personnel. Si vous voulez regarder, chaque bobine du film a un style différent - style d'acteur, style d'éclairage ou références cinématographiques - mais la plupart d'entre eux reflètent des films. Je pense que lorsque vous faites un film sur le souvenir et la mort, vous devez considérer que le cinéma est également en train de mourir - du moins ce genre de vieux cinéma que personne ne fait.

D'une certaine manière, je pense que nous sommes toujours connectés, peut-être vous et moi, nous avons été connectés - non seulement maintenant, mais avant. C'est pourquoi nous avons croisé. Et cela se manifeste magnifiquement pour moi dans les fables, la vieille télévision, les romans en Thaïlande, mais maintenant nous essayons d'ignorer ces thèmes et ces histoires. C'est pourquoi maintenant, lorsque nous faisons des films "fantômes", ils ont une certaine qualité de stock à leurs effets, une certaine formule, et je manque à quel point c'était auparavant.

Je me sens parfois comme un étranger. Parfois, être plus public me met mal à l'aise. J'aurai des gens qui me demandent des autographes en Thaïlande et je vais demander s'ils ont vu mes films et ils diront: "Non, mais je sais qui tu es et j'aime votre apparence - j'aime le skinhead regarder."

Pour moi, les architectes et les réalisateurs fonctionnent de manière similaire. Ils sont pratiques. En tant qu'architecte, vous savez ce que vous voulez dans la conception d'un espace - mais vous avez toujours besoin de beaucoup de gens pour vous aider. Vous avez besoin d'un ingénieur, des architectes intérieurs. Mais un film est le même - vous avez tous ces éléments. Mais en termes de concept, c'est toujours le temps. Lorsque vous approchez d'un bâtiment, vous avez besoin de temps pour passer du point A à B. Les bâtiments sont conçus comme un voyage et les films sont les mêmes, vous avez une ouverture que vous passez, un angle que vous suivez, peut-être une perturbation dans l'espace.

Le film est comme un médicament. C'est un abri lorsque vous ne pouvez pas gérer la réalité.

J'essaie d'imiter le schéma de la mémoire et de la pensée et l'aléatoire de la vie. C'est comme un voyage. C'est l'essentiel de la beauté de la vie; que tu ne saisis pas. Et pas seulement la beauté, mais aussi le fait qu'il n'y a jamais de chose concrète dans la vie.

L'idée que nous pouvons opérer à différents moments est très importante pour moi. Et il se manifeste dans la vie quotidienne ou lorsque vous méditez. D'une certaine manière, c'est une chose très scientifique que vous ressentez pour vous-même, comment le temps passe, comment votre corps peut réagir au temps de différentes manières.

Ses oeuvres