Sans tomber dans un scepticisme stérile, Démocratie.com critique les discours techno-utopiques des penseurs des nouveaux médias et des militants pour le libre accès. Astra Taylor rappelle que la démocratie n'est pas une émanation directe des technologies et que pour faire d'internet une véritable plateforme populaire, il faut créer les conditions d'une culture démocratique durable.

Démocratie.com - Pouvoir, culture et résistance à l’ère des géants de la Silicon Valley

Sans tomber dans un scepticisme stérile, Démocratie.com critique les discours techno-utopiques des penseurs des nouveaux médias et des militants pour le libre accès. Astra Taylor rappelle que la démocratie n’est pas une émanation directe des technologies et que pour faire d’internet une véritable plateforme populaire, il faut créer les conditions d’une culture démocratique durable.

Démocratie.com : Pouvoir, culture, et résistance à l'ère des géants de la Silicon Valley

The People's Platform

Comme c'est vaillant de nier l'importance de l'argent quand il est eu en abondance.

Je suis intéressé par la façon dont l'ensemble du paysage culturel peut se déplacer avec le temps. D'accord, cela semblera être un exemple idiot, mais regardez tout le discours autour de "vendre", un concept que les gens disent n'est pas pertinent car il n'y a plus de distinction entre le courant dominant et le métro, à l'intérieur et à l'extérieur (ce que je ne crois pas vraiment, Mais c'est un autre problème).

C'est toujours l'équilibre entre l'expérience subjective de l'individu et l'état structurel social. En tant qu'individus, nous avons accès à plus que nous n'avons jamais eu auparavant. L'abandon de nos données semble un petit prix à payer, surtout si, comme vous le dites, nous ne pensons pas que nous ayons quelque chose à cacher.

Nous avons critiqué ces aspects superficiels, comme si nous sommes tous plus distraits. Nous devons vraiment articuler une défense, une critique, qui fusionne la technologie avec une critique plus traditionnelle, progressiste et de gauche du marché.

J'ai été choqué quand j'ai essayé de l'articuler à quelqu'un qui avait publié le film et leur a demandé de le retirer pendant quelques mois, et je leur ai dit qu'après cela, ils pouvaient le remettre et ils n'étaient pas complètement réticent à faire des compromis - On pourrait penser que j'étais Rupert Murdoch ou quelque chose comme ça.

Un facteur important est que les valeurs du camp des passionnés sont vraiment ancrées dans la Silicon Valley et dans ces soi-disant nouveaux modèles commerciaux. Mais encore une fois, je pense que c'est un moment tellement intéressant parce que des choses comme les révélations de la NSA obligent vraiment les gens à reconnaître les liens entre la surveillance des entreprises et celle du gouvernement.

D'une part, je suis une sorte de type anarchiste fou avec un fond hippie, donc cela me semble plutôt bien. Faites quelque chose pour l'amour! Mais la réalité est tellement plus compliquée.

Encore une fois, il semble que la frustration monte de manière intéressante, mais je ne suis pas sûr qu'il y aura un point de basculement dramatique. Là encore, en repensant à l'histoire de la télévision, on ne sait jamais. Les gens ont dû se battre et articuler la politique et la justification des différents mécanismes de financement. Ce fut une bataille longue et interminable menée dans différents pays; ce n'est pas comme si la BBC et la CBC au Canada venaient de surgir comme par magie. Les gens ont dû s'organiser pour cela. Je suis toujours prêt à être surpris.

L'une des conséquences est que les gens devraient se faire seuls en chassant les clics ou en construisant une marque. Quelle vision diminuée qui est.

J'irais à la conférence après la conférence et ce serait essentiellement les points de discussion. Soit pro ou con. C'est incroyable à quel point la conversation technologique est polarisée. Il y a aussi cette fixation neurologique, l'incessant se demandant ce que fait Internet à notre cerveau: "Cela nous rend-il stupide, cela nous fait-il distraire?" Et puis les autres gars disent: "Non, cela nous rend plus intelligents que jamais, et mieux que jamais, et plus connectés." Et c'est comme, où est le contexte économique et social? Pourquoi est-ce rarement considéré?

Je travaille gratuitement tout le temps, en tant qu'écrivain mais aussi en tant que militant. Les décisions que nous devons prendre en tant qu'individus sont vraiment lourdes mais peuvent également être vraiment merveilleuses et nous naviguons tous à cette réalité vers le meilleur de nos capacités. Mais, encore une fois, je voulais prendre du recul et regarder le contexte plus large.

La technologie et la télévision ne dictent pas une voie ou l'autre - c'était la société civile et les politiques publiques intervenant dans la création de modèles de financement alternatifs. Je pense donc que c'est l'une des questions de notre temps: voulons-nous intervenir dans ce modèle ou acquiescer complètement et le laisser au marché sans entrave, pas en fait,? Aucun des deux chemins n'est inévitable.

De plus, après la fin d'Examined Life, je me suis mis à réfléchir à la façon dont les opportunités créatives et les canaux de distribution évoluaient. Dois-je montrer mes films en salles ou simplement penser à les sortir en ligne ? Il y avait aussi d'autres problèmes.

Donner aux gens ce qu'ils veulent nous réduisent aux consommateurs au lieu de nous traiter comme des citoyens, des consommateurs qui sont à l'affût pour les prévisibles et confortables. Ce que nous voulons finir par être avec suspicion comme ce que nous avons déjà, plus de même l'équivalent culturel d'un bain chaud.

Nous devons d'abord repenser les termes et reconnaître que nous avons importé cette langue de la classe technocratique, de la Silicon Valley, qui parle de l'ouverture et de la transparence.

Ceux qui applaudissent la production sociale et l'amateurisme en réseau, la cacophonie colorée qu'est Internet, et les capacités créatives des gens de tous les jours pour produire des choses divertissantes et éclairantes en ligne, ont raison de s'émerveiller. Il y a une inventivité incroyable, des talents et des capacités sans limites, et une générosité écrasante exposée. Là où ils se trompent, c'est penser qu'Internet est une plate-forme égalitaire, et encore moins révolutionnaire, pour notre expression et notre développement de soi, que pouvoir crier dans le torrent numérique est suffisant pour la démocratie.

Toutes ces choses - sur la matérialité du réseau, sa composition et son fonctionnement - devraient faire partie d'une culture médiatique de base, car nous dépendons de cette technologie pour de plus en plus d'aspects de notre vie quotidienne.

C'est très compliqué. Il y a eu ce mécanisme plus large, une industrie, qui veut que les gens utilisent des services gratuits, de l'ancien temps des papiers et des magazines soutenus par la publicité, à la télévision gratuite apportée à la publicité.

Par exemple, au lieu d'être invité à écrire un article, les éditeurs voulaient soudain que je fais des vidéos de super short. Les hypothèses de ces concerts vidéo étaient que les enfants ne lisent pas autant de nouvelles et doivent être lus, ce que j'ai trouvé vraiment problématique et en quelque sorte insultant. Je pensais, n'est-ce pas seulement que vous n'avez pas d'argent et c'est pourquoi vous voulez que je fasse du "contenu" merdique pour votre site Web?

Sommes-nous à la fin d'une génération qui est amoureux de la nouveauté de ces appareils et des jeunes qui arrivent à maturité seront-ils plus blasés à leur sujet de manière saine? Vous regardez en arrière l'histoire de n'importe quel médium et des personnes qui étaient là quand elle se développait, que ce soit le télégraphe ou la télévision par câble ou la radio, pensée, c'est incroyable, ça va tout changer, ou, la communauté humaine sera enfin Capable de se reconnaître et de parler et d'être un - je veux dire, certaines personnes pensaient que le télégraphe ou la télévision inaugureraient la paix mondiale.

L'art et la culture sont néanmoins vitaux, essentiels même, à ce que signifie être humain, mais l'abondance numérique a diminué notre sens de leur valeur.

Et bien sûr, les choses qui attirent le plus l'attention en ligne ont tendance à être similaires à celles qui ont réussi sous l'ancien modèle.

Au début, l'Amérique a pris un chemin et a emprunté la route publicitaire, et au Royaume-Uni, ils ont fondé la BBC et ont développé un autre type de diffusion publique. Il y a eu un point où la télévision était si redevable à l'intérêt commercial que les gens - la société civile - se sont en fait élevés et ont dit: "C'est ridicule: nous avons nos feuilles de feuilleton-vente, la diffusion d'actualités parrainée par les cigarettes; nous avons nos émissions de quiz truquées - mettons quelques chèques et contrepoids ici. "

J'aimerais que les gens soient plus conscients du fait que nous payons finalement les choses, et ce n'est pas seulement que les défenseurs de la vie privée soulignent que nous payons avec notre temps et nos données. Nous payons également avec de l'argent, car les centaines de milliards de dollars dépensés pour la publicité sont simplement pris en compte dans le coût des marchandises que nous achetons. Tout sort de notre poche, juste d'une manière vraiment ronde.

Ce n'est pas seulement que nous, en tant qu'individus, devons réévaluer notre relation avec nos appareils - peut-être devriez-vous, à un niveau personnel - mais en termes d'équilibrage du micro et de la macro et du personnel et de la structure, c'est en fait un problème plus important que vous et votre dépendance au téléphone.

Ce que nous devons faire, c'est prendre ce sentiment inéditeur que quelque chose n'est pas correct et lui donner un composant structurel et le sentiment que les choses peuvent être une autre façon.

Le marché ne nous permettra pas de traiter toutes les données également car il y a un potentiel pour que les énormes gobs d'argent ne fassent pas cela. Aux États-Unis d'Amérique, les gens paieront pour le premier à moins que nous fassions quelque chose pour les arrêter. Nous n'avons pas de défenses intégrées parce que nous n'avons pas investi dans des critiques qui nous aideraient à monter une défense. je

Je veux dire, regardez toutes ces acquisitions et fusions - WhatsApp et Oculus et et cetera. Il n'y a aucun moyen que vous puissiez envisager ces entreprises technologiques comme l'opprimé. Ils sont toujours présentés comme s'ils étaient ces petits gars que vous devriez défendre - Facebook renversera le complexe de télévision par câble, Blah bla - mais il est plus probable qu'ils fusionnent avec eux.

Les annonceurs sont heureux de voir les choses qu'ils ont commercialisées gratuitement, ils ne se soucient pas de la rareté, ils veulent que tout message dans lequel ils investissent soit partagé, abondant et transmis.

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