Le protagoniste de ce roman gothique est John Melmoth, un érudit qui a vendu son âme au diable en échange d'un sursis de cent cinquante ans sur la mort. Dans le présent de la narration, 1816, il cherche désespérément un homme qui reprenne le pacte en son nom. Le passé est révélé par une série d'analepses mises en abyme dans la narration repère, selon le principe du récit dans le récit, l'auteur ayant recours à des lieux communs tels que le paquet de lettres retrouvé dans un grenier.

Karl Edward Wagner classait ce roman parmi l'un des treize meilleurs récits d'horreur et de fantastique, et H. P. Lovecraft le cite comme « un bond en avant dans l'évolution du récit macabre ».

Le roman de Maturin, considéré généralement comme l'apogée du roman gothique, n'est pas qu'un simple récit fantastique. C'est une critique sociale de l'Angleterre du xixe siècle, une mise en accusation de l'église catholique (à travers notamment une critique de l'Inquisition), comparée au protestantisme dont l'auteur loue les vertus de réserve et de simplicité.

Melmoth ou l'Homme Errant

In the autumn of 1816, John Melmoth, a student in Trinity College, Dublin, quitted it to attend a dying uncle on whom his hopes for independence chiefly rested. John was the orphan son of a younger brother, whose small property scarce could pay John's college expences; but the uncle was rich, unmarried, and old; and John, from his infancy, had been brought up to look on him with that mingled sensation of awe, and of the wish, without the means to conciliate, (that sensation at once attractive and repulsive), with which we regard a being who (as nurse, domestic, and parent have tutored us to believe) holds the very threads of our existence in his hands, and may prolong or snap them when he pleases.

On receiving this summons, John set immediately out to attend his uncle.

The beauty of the country through which he travelled (it was the county Wicklow) could not prevent his mind from dwelling on many painful thoughts, some borrowed from the past, and more from the future. His uncle's caprice and moroseness, -the strange reports concerning the cause of the secluded life he had led for many years, -his own dependent state, -fell like blows fast and heavy on his mind. He roused himself to repel them, -sat up in the mail, in which he was a solitary passenger, -looked out on the prospect, -consulted his watch;-then he thought they receded for a moment, -but there was nothing to fill their place, and he was forced to invite them back for company.

Melmoth the Wanderer

Le théâtre représente une longue galerie du couvent de Saint-Anselme ; une haute fenêtre gothique au premier plan, au travers de laquelle on aperçoit les éclairs qui embrasent le Ciel.

DEUX RELIGIEUX entrent ; ils paraissent effrayés.

1er. RELIGIEUX.

MISÉRICORDE du Ciel ! quelle nuit !... Grand Dieu ! as-tu entendu ce coup de tonnerre ?

2e. RELIGIEUX.

Les morts même ont dû l'entendre.

Fruit d'une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.

Bertram ou Le Château de St-Aldobrand - Tragédie en cinq actes

On ne raconte pas Melmoth : on ne raconte pas un labyrinthe. Construit en abîme selon un vertigineux emboîtage de récits, il brosse avec fureur, six cents pages durant, la vie d'un « héros » possédé par le mal, pour qui le temps n'existe pas. On en sort sans voix. Roman, mais aussi bien recueil kaléidoscopique de fictions savamment mêlées, le livre nous entraîne en divers pays à diverses époques - en particulier dans l'Espagne de l'Inquisition, dont le révérend Maturin laisse un portrait terrifiant qu'auraient pu signer Sade ou Goya. Toujours le lecteur se trouve pris au dépourvu, dans les lacs d'un imaginaire où l'on ne peut que perdre pied, chaque chapitre creusant un peu plus l'escalier de l'enfer.
Mais laissons parler quelques lecteurs.
André Breton : « Le génie de Maturin est de s'être haussé au seul thème qui fût à la mesure des très grands moyens dont il disposait : le don des noirs à jamais les plus profonds, qui sont aussi ceux qui permettent les plus éblouissantes réserves de lumière. Il tenait l'éclairage voulu pour appeler à s'y inscrire le problème des problèmes, celui du mal. » Et Baudelaire : « Maturin dans le roman (.) Poe dans la poésie et dans le récit analytique (.) ont projeté des rayons splendides, éblouissants, sur le Lucifer latent qui est installé dans tout coeur humain. Je veux dire que l'art moderne a une tendance essentiellement démoniaque. » (L'Art romantique). Ajoutons que notre siècle, en ses couleurs cruelles, n'a fait qu'ajouter un peu d'actualité encore à cette oeuvre terrible - nous voulons dire terriblement humaine. Le noir, c'est connu, ne se démode jamais.

Melmoth, chef-d'oeuvre absolu du roman noir pour la première fois en « poche » dans sa version authentique. Un concentré couleur de nuit, qui fascina Balzac, Baudelaire, Lautréamont, Oscar Wilde, Artaud, Breton - et qui ne demande qu'à faire de nouvelles victimes.

Melmoth

Si Melmoth valut au révérend Maturin sa gloire et son surnom, " l'Arioste du crime ", et fascina des générations de lecteurs et d'auteurs (de Balzac à Eugène Sue, de Baudelaire à Breton), on s'étonne que Fatale Vengeance n'ait connu d'emblée une même destinée. Walter Scott en premier vanta sa puissance d'imagination peu commune dans la vague frénétique qui submergeait alors l'Angleterre. Maturin ne cherche pas à écrire un roman à sensations de plus où s'accumulent gratuitement les horreurs, il veut illustrer notre comportement instinctif, les impulsions et motivations secrètes des labyrinthes de la conscience. Le meilleur spécialiste du gothique en France, Maurice Lévy considère qu'il n'est pas d'histoires gothiques offrant une synthèse plus parfaite du genre tant dans les thèmes, les procédés techniques que par la qualité de son ton et de son écriture rare dans un roman de terreur. La scène est en Italie, au château de Muralto, près de Naples. Sur la foi des accusations perfides d'un frère dénué de scrupules, le comte Orazio a jadis été conduit au meurtre et au désespoir : il a fait assassiner Verdoni, l'amant supposé de sa femme, Erminia. Il apprend plus tard - trop tard ! - que cette dernière, morte de chagrin, était parfaitement innocente. Il s'éloigne alors du théâtre de ses infortunes, échappe aux spadassins que son frère, usurpateur de son titre, a mis à ses trousses, et médite à son égard une vengeance qu'il veut à la mesure du forfait.
C'est cette vengeance qui fait l'objet du roman.

Fatale vengeance ou La famille de Montorio

Charles Robert Maturin, né le 25 septembre 1780 à Dublin et mort dans cette même ville le 30 octobre 1824, est un romancier et dramaturge irlandais, particulièrement connu pour avoir écrit Melmoth ou l'Homme errant, publié en 1820 et considéré aujourd'hui comme une des œuvres les plus représentatives du roman gothique.

C'est bien pour être joyeux et sage, c'est bien pour être honnête et vrai; il est préférable d'être parti avec le vieil amour, avant que vous ne soyez avec le nouveau.

Ma propre lumière adorée, cet esprit très doux et solennel adore, que les amants aiment la joie si bien transformée est à toi, dont l'influence sur toutes les marées de l'âme a le pouvoir, qui prête ta lumière à ravir et à désespérer; La lueur de l'espoir et de la teinte de fantaisie malade reflète tes rayons: tu allumez le chemin de la rencontre ou de l'amour séparé - en train de se mêler ou de se briser les coeurs pour que vous smit dans la beauté bouclée!

L'art de Limner peut tracer la caractéristique absente et donner l'œil de foi en pleurant distant pour voir la forme de son idolâtrie; mais oh! Les scènes du milieu qu'ils ont rencontrées et se sont séparées; les pensées - les souvenirs doux et amers, - les rêves élyséens d'amants, quand ils aimaient, - qui les restaurera?

Une maladie me ronge le cœur que la médecine ne peut atteindre.

Ni Cell, ni Chain, ni Dungeon ne parle du meurtrier comme la voix de la solitude.

La beauté n'a pas de lustre sauver quand elle brille à travers la toile cristalline que les doigts fins de la pureté tissent pour cela.

Oui, je ris de toute l'humanité et l'imposition qu'ils osent pratiquer quand ils parlent de cœurs. Je ris des passions humaines et des soucis humains, du vice et de la vertu, de la religion et de l'impiété; Ils sont tous le résultat de petites localités et de situation artificielle. Un besoin physique, une leçon sévère et brusque de la lèvre incolore et ratatinée de nécessité, vaut toute la logique des misérables vides qui ont présumé le réparer, de Zeno jusqu'à Burgersdicius. Il fait taire en une seconde toute la sophistie faible de la vie conventionnelle et la passion ascétique.

La fontaine de mon cœur s'est séchée en moi, - sans rien qui m'aimait, et sans rien aimer, je me tenais sur la terre du désert. Et dans cette agonie profonde et totale, alors alors, alors même inapte à Diei est tombé À genoux et j'ai prié pour la mort.

Il n'y a aucune erreur plus absurde, et pourtant plus enracinée dans le cœur de l'homme, que la croyance que ses souffrances favoriseront sa sécurité spirituelle.

Ils gaspillent la vie dans ce qu'on appelle les bonnes résolutions que les efforts intéressants à la réforme, ont faiblement commencé, sans cœur conduit et désespérément conclu.

O miséré est la dame, à qui le son, "Votre Seigneur reviendra bientôt", aucune phrase n'apporte.

Un temps viendra, et bientôt, où, par simple habitude, vous ferez écho au cri de tous les misérables délirants qui se cachent près de vous ; puis vous ferez une pause, joignez vos mains sur votre tête lancinante et écoutez avec une anxiété horrible si le cri vient de vous ou d'eux.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Charles_Robert_Maturin

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