Depuis soixante-cinq ans, Don McCullin photographie les effrois de notre monde. Il en capture l'actualité, les mutations, les violences mais aussi les paysages et les bouleversements sociétaux. En imposant un style très personnel, entre « obscurité et terreur », livrant des images noires, tragiques mais éloignées des effets faciles, il est considéré comme un des plus importants photographes de notre temps. McCullin établit sa réputation en photographiant au plus près les grands conflits de la deuxième moitié du XXe siècle : Vietnam, Chypre, Biafra, Afrique centrale, Irlande du Nord, Liban, etc.

Ce grand-oeuvre se double d'un autre, qui l'anime depuis un demi-siècle : cerner les fractures identitaires et sociales dans sa Grande-Bretagne natale, les quartiers défavorisés de Londres, la désindustrialisation, les sans-abris, les laissés-pour-compte des années Thatcher, les recalés de la mondialisation... Enfin, McCullin est un paysagiste hors pair, tant de la campagne anglaise, qu'il transforme là encore en champ de bataille, que des ruines suppliciées de Palmyre, en Syrie.

Alain Frachon et Michel Guerrin ont longuement rencontré ce personnage hors du commun dans sa maison du Somerset, afin de retracer les méandres d'une vie et d'une oeuvre, d'un journaliste et d'un artiste, d'un écrivain de l'image et de notre grande histoire.

Don McCullin, le monde dans le viseur

Depuis soixante-cinq ans, Don McCullin photographie les effrois de notre monde. Il en capture l'actualité, les mutations, les violences mais aussi les paysages et les bouleversements sociétaux. En imposant un style très personnel, entre « obscurité et terreur », livrant des images noires, tragiques mais éloignées des effets faciles, il est considéré comme un des plus importants photographes de notre temps. McCullin établit sa réputation en photographiant au plus près les grands conflits de la deuxième moitié du XXe siècle : Vietnam, Chypre, Biafra, Afrique centrale, Irlande du Nord, Liban, etc. Ce grand-ouvre se double d'un autre, qui l'anime depuis un demi-siècle : cerner les fractures identitaires et sociales dans sa Grande-Bretagne natale, les quartiers défavorisés de Londres, la désindustrialisation, les sans-abris, les laissés-pour-compte des années Thatcher, les recalés de la mondialisation. Enfin, McCullin est un paysagiste hors pair, tant de la campagne anglaise, qu'il transforme là encore en champ de bataille, que des ruines suppliciées de Palmyre, en Syrie. Alain Frachon et Michel Guerrin ont longuement rencontré ce personnage hors du commun dans sa maison du Somerset, afin de retracer les méandres d'une vie et d'une ouvre, d'un journaliste et d'un artiste, d'un écrivain de l'image et de notre grande histoire.

Depuis soixante-cinq ans, Don McCullin photographie les effrois de notre monde. Il en capture l'actualité, les mutations, les violences mais aussi les paysages et les bouleversements sociétaux. En imposant un style très personnel, entre « obscurité et terreur », livrant des images noires, tragiques mais éloignées des effets faciles, il est considéré comme un des plus importants photographes de notre temps. McCullin établit sa réputation en photographiant au plus près les grands conflits de la deuxième moitié du XXe siècle : Vietnam, Chypre, Biafra, Afrique centrale, Irlande du Nord, Liban, etc. Ce grand-oeuvre se double d'un autre, qui l'anime depuis un demi-siècle : cerner les fractures identitaires et sociales dans sa Grande-Bretagne natale, les quartiers défavorisés de Londres, la désindustrialisation, les sans-abris, les laissés-pour-compte des années Thatcher, les recalés de la mondialisation... Enfin, McCullin est un paysagiste hors pair, tant de la campagne anglaise, qu'il transforme là encore en champ de bataille, que des ruines suppliciées de Palmyre, en Syrie. Alain Frachon et Michel Guerrin ont longuement rencontré ce personnage hors du commun dans sa maison du Somerset, afin de retracer les méandres d'une vie et d'une oeuvre, d'un journaliste et d'un artiste, d'un écrivain de l'image et de notre grande histoire.

Landscape

100 Photos De Don Mc Cullin Pour La Liberté De La Presse

Risques et périls - Unreasonable behaviour

Photographe de guerre, Don McCullin a révélé au monde l'horreur des combats, et en particulier ceux du Vietnam, avec ses images d'un réalisme insoutenable. Depuis 2003, il a fait plusieurs voyages en Ethiopie, au sud d'Addis-Abeba, dans la vallée de l' Omo et jusqu'à la frontière du Soudan où vivent des tribus Surma, Gheleb, Bume, Erbore, Bene, Bodi, Karo, Hamar et Mursi. Scarifié, orné de peintures, paré de bijoux, mutilé et parfois déformé, le corps est au centre de nombreux rituels. Chez les Mursi, de grands plateaux d'argile étirent leurs lèvres inférieures et des trous béants ouvrent le lobe de leurs oreilles. Comme en écho à cette expression des corps, traditionnelle en Afrique noire, les kalachnikovs et autres AK-47 évoquent une tout autre violence, celle des armes. D'une grande dignité et dotés d'une forme d'héroïsme, les hommes et femmes photographiés par McCullin fascinent par leur force et leur beauté. Tout en révélant la vulnérabilité de ces tribus, ce livre pénètre sur des territoires aux confins de la civilisation.

Don McCullin en Afrique

Don McCullin

La plupart des gens que je connais, leurs mariages sont tombés dans les égouts, comme le mien - quelque chose dont je ne suis pas fier.

Je ne pouvais pas avoir de regrets, parce que j'ai eu beaucoup de chance, j'ai été célébré et j'ai survécu. Je ne pouvais pas avoir un seul regret. Ce serait absurde.

La beauté est un mot dangereux. La beauté devient légèrement indulgente pour moi. C'est une sorte de moment arraché pour moi parce que j'ai droit à une belle journée de ma vie, mais la beauté se glisse près du narcissisme, ce que je n'aime vraiment pas, en particulier chez les êtres humains qui sont nés avec de la beauté, qui encaissent. C'est un peu un mot douteux pour moi. Je le regarde avec prudence. Cela peut être un peu comme marcher dans des sables mouvants; Cela peut vous aider à toutes sortes de problèmes.

Beaucoup de gens m'envoient des lettres en Angleterre en disant: «Je veux être photographe de guerre», et je dis, soyez dans la communauté dans laquelle vous vivez. Il y a des guerres qui se déroulent là-bas; Vous n'avez pas à faire à mi-chemin du monde dans un avion où il y a des bombes et des obus. Il y a des guerres sociales qui en valent la peine.

Je traite ma vie comme si j'étais sur une corde raide.

J'ai commencé à photographie accidentellement. Un policier s'est arrêté au bout de ma rue, et un gars l'a coupé au bout de ma rue. C'est ainsi que je suis devenu photographe. J'ai photographié les gangs avec lesquels je suis allé à l'école.

J'ai passé la majeure partie de ma vie à embrasser la violence dans les guerres et les révolutions. Même une famine est une forme de violence. Parce que je photographie des gens en péril, des gens souffrant, des gens qui sont exécutés devant moi, je trouve très difficile de comprendre le récit artistique de la photographie.

La photographie appartient à une fraternité qui lui est propre. J'étais jeune et enthousiaste et je voulais prendre de bonnes photos pour montrer aux autres photographes. Cela, et la fierté professionnelle de convaincre un éditeur que j'étais l'homme pour aller quelque part, étaient les choses les plus importantes pour moi.

Je ne veux pas mourir pour quelques photos. Je veux vivre pour chaque lever de soleil sur lequel je peux applaudir les yeux; Je veux voir ma famille vieillir; Je veux voir le monde essayer de devenir un peu plus paisible et compréhensif, ce qui, malheureusement, je ne pense pas que je verrai jamais.

Chaque rue de Londres a une caméra, et si vous voyagez dans le M4, j'ai l'impression que George Orwell devrait être votre chauffeur.

Je viens d'Angleterre, et comme tous les autres grands empires qui ont volé des morceaux du monde, il y a un prix à payer. Et je suis né en 1935. Donc, depuis que je suis conscient du monde, je suis soit à la périphérie d'une zone de guerre.

Je pense que plus je suis étudiant, mieux ce sera pour mon travail car cela signifie qu'une fois que vous aurez trop de distinctions, vous n'essayez pas plus fort. Je ne me permettrais jamais de penser que je n'ai pas à essayer plus fort. J'aime l'idée d'apprendre toujours, d'essayer toujours de faire mieux. Le mot «maître» est inquiet sur mes termes.

J'ai été manipulé et j'ai à tour manipulé les autres, en enregistrant leur réponse à la souffrance et à la misère. Il y a donc la culpabilité dans toutes les directions: la culpabilité parce que je ne pratique pas la religion, la culpabilité parce que j'ai pu m'éloigner, alors que cet homme mourait de faim ou était assassiné par un autre homme avec une arme à feu. Et je suis fatigué de la culpabilité, fatiguée de me dire: «Je n'ai pas tué cet homme sur cette photo, je n'ai pas faim de cet enfant. C'est pourquoi je veux photographier des paysages et des fleurs. Je me condamne à la paix.

J'utilise seulement un appareil photo comme j'utilise une brosse à dents. Il fait le travail.

Dans ma photographie, je me penche toujours vers les défavorisés parce que c'est de là que je viens. Quand je suis allé aux guerres, j'ai tenté d'aller rester à côté de ceux qui étaient foulés. Par cela, je veux dire des gens comme les Palestiniens. Quand je vais en Inde, je vois vraiment les gens les plus pauvres et j'ai tendance à être attiré par eux.

Il n'y a rien que je ne sais pas sur la guerre. La puanteur de celui-ci. Mais je dis cela sans fierté. La guerre est une chose terrible. J'espère que vous obtiendrez cela en regardant l'une de mes photos.

J'ai rencontré une Anglais en Afrique. Elle a dit qu'elle était devenue médecin parce qu'elle avait vu une de mes photos. C’est tout ce que je veux - un seul médecin en Afrique.

J'ai vu mon propre sang et cassé quelques os. J'ai été touché, ce qui n'est pas une chose entièrement mauvaise, car au moins vous avez un aperçu de la souffrance endurée par les personnes que vous photographiez. Et dans un sens, les empires et la guerre en ruine ont été avec moi toute ma vie.

Je pense que les médias ont perdu son chemin. Nous devons reconnaître que les propriétaires de ces organisations ont mis une forme de censure. Fondamentalement, ils sont plus intéressés par la célébrité, le narcissisme, les riches, les beaux gens et les sportifs à succès.

Il y a toujours une menace entourant les choses que vous aimez

La photographie pour moi ne cherche pas, c'est le sentiment. Si vous ne pouvez pas ressentir ce que vous regardez, alors vous n'allez jamais amener les autres à ressentir quoi que ce soit quand ils regardent vos photos.

La photographie ne consiste pas à voir, il s'agit de ressentir. Si je n'ai pas une sorte de sentiment pour ce que je tire, comment puis-je m'attendre à ce que la personne qui le regarde ressente quoi que ce soit?

Vous ne pouvez pas marcher sur l'eau de la faim, de la misère et de la mort. Vous devez parcourir pour les enregistrer.

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