Dror Moreh interroge ici six anciens chefs du Shin Bet, le service de sécurité intérieure israélien : véritable Etat dans l'Etat, cette institution majeure tient du mythe, aussi ces témoignages constituent-ils un exploit, non pas tant parce que ces hommes parlent, mais par l'ampleur de leurs confessions. Ils décrivent notamment les méthodes et moyens employés dans la lutte contre le terrorisme, ne taisent ni leurs doutes ni leurs erreurs, évoquent longuement la gestion du dossier palestinien depuis la guerre des Six Jours et dressent un constat, global et désabusé, de la politique menée.

Les sentinelles

Six anciens directeurs du Shin Bet, la sécurité intérieure israélienne, brisent un silence de quelque trente ans. Au coeur de l'action et des secrets entre 1980 et 2011, les gardiens du système, d'ordinaire les plus zélés, dévoilent les rouages du service chargé de la lutte antiterroriste - infiltrations, tortures, éliminations ciblées. Ne taisant ni leurs doutes ni leurs erreurs, ils constatent l'échec des gouvernements successifs â instaurer durablement la paix. Ces confessions d'une franchise désarmante apportent un nouvel éclairage sur le conflit israélo-palestinien depuis la guerre des Six Jours, et résonnent comme un vibrant message d'espoir.

Un jour, j'ai décidé de m'améliorer vers des documentaires ou de passer à des documentaires plus réalisés dans les documentaires à ce stade de ma carrière. Pourquoi des documentaires? J'aime aussi la fiction. J'adorerais aussi diriger un film de fiction. Mais je pense que d'où je viens, la réalité est si intéressante et y a tant de bonnes histoires à raconter, c'est pourquoi je fais ça. J'apprécie ça.

Je suis un grand fan du film de fiction où vous avez une histoire et vous devez transformer cela en un langage visuel, travaillant essentiellement avec les acteurs et transformant cela en la façon dont vous prononcez cela dans le langage visuel des plans, la construction de la Couchés et l'éclairage. Tout cela m'a fait appel depuis le début de ma carrière à l'université. Quand je suis diplômé de l'université, je voulais m'occuper principalement de cela, avec l'aspect visuel du film.

Lorsque vous vivez en Israël, il y a des restrictions qui proviennent définitivement du budget. Je suis venu au point où j'avais tourné de nombreuses fictions, de nombreux longs métrages, mais à un moment donné, il a commencé à m'ennuier. C'était ennuyeux parce que lorsque vous êtes Gordon Willis ou lorsque vous êtes une légende de la cinématographie américaine, vous savez que vous vous construisez progressivement et que vous pouvez aller dans des budgets plus importants et expérimenter davantage. En Israël, les budgets sont très, très limités.

Je suis une personne qui aime vraiment comprendre les motifs - les motifs intérieurs et les personnalités intérieures des personnes. Pourquoi les gens font-ils des choses? Comment s'occupent-ils d'eux-mêmes en les faisant? Certainement l'une des parties les plus intéressantes de la réalisation d'interviews et de la création du film a été de se lancer dans ces problèmes de personnage dans chacun d'eux.

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