Un jour, on a reproché à Edmond Jabès de ne pas écrire pour les enfants. Un peu plus tard, il s'est mis à sa table et a composé les dix poèmes de ce recueil. Edmond Jabès aimait les enfants. Il se sentait très proche d'eux. Les rappels de l'enfance sont constants dans son oeuvre. Né près du désert, il pensait que, lorsqu'on est perdu dans cet espace entre ciel et terre, les images de l'enfance, la mémoire de l'enfance ressurgissent. Pour pouvoir écrire, il devait faire le vide en lui et recréer, d'une certaine façon, le désert en lui...

Petites poesies pour jours de pluie et de soleil

Philippe soupault, le poete - illustrations, noir et blanc

Mort en 1991, Edmond Jabès n'a pu achever la mise en forme du troisième Livre des marges, mais il avait choisi et mis en ordre les textes qui devaient le composer et qui forment cet ultime volume. On trouvera dans ce volume quelques textes "politiques" sur la violence, le mal, la faim, etc. Mais aussi et surtout, groupés autour d'un texte essentiel sur la poésie, qui forme le coeur de l'ouvrage, des réflexions sur le Livre, la musique, l'Ineffable... Le texte est illustré de neuf dessins inédits d'Antoni Tàpies, réalisés spécialement, comme pour les deux premiers tomes duLivre des marges.

Le Livre des marges Tome 3 - Bâtir au quotidien

Avec ces quatre ouvrages : Yaël, Elya, Aely et celui dont le titre est un - mais auquel il a été donné un surtitre : El, ou le dernier livre, s'achève Le Livre des Questions. Récits, interrogations, réflexions, méditations se prolongent et se répondent dans le vide espace où ils se meuvent ; large déploiement d'une pensée et d'une écriture, se confondant avec le propre mouvement du livre. Oeuvre ouverte, par excellence ; constamment en dialogue avec elle-même et le monde, au plus proche d'une parole partagée mais, cependant, plus solitaire encore après le partage qui la renvoie au silence, un moment rompu. Parole d'hier et de demain. Blessée et si fragile...

Le livre des questions Tome 2 : Yaël, Elya, Aely, EI, ou le dernier livre

Le Livre des Questions est le livre de la mémoire, de l'exil et de l'écoute ; long cycle d'ouvrages dont les trois premiers, aujourd'hui réunis, constituent le noyau central.Autour d'une idylle simple et tragique, celle de Sarah et de Yukel, d'obsédantes interrogations, sur la vie, Dieu, le judaïsme, la liberté, le choix, le Texte, la mort, font écho à des questions et méditations de sages imaginaires, interprètes privilégiés du livre.Un chant d'amour et de deuil, qui se veut malgré tout un chant d'espoir, s'élève de chacune de ces pages. Il a pour ambition de nous faire assister à la naissance et aux derniers instants d'une parole condamnée d'avance et, dans une dimension plus que réelle, à un agrandissement du seuil de la souffrance, qu'illustre une collectivité persécutée, dont la plainte est reprise, d'âge en âge, par ses victimes.Histoire d'un livre immémorial que le temps a marqué de son sceau et qui se donne à lire hors et dans ses limites.

Le livre des questions ; le livre de Yukel ; le retour au livre

Dans les livres d'Edmond Jabès, le récit naît du signe et nous renvoie au signe.«... écrit, récit : un même mot dans le renversement naturel de l'ordre de ses lettres.«Tout écrit nous propose sa part de récit», lisons-nous au seuil de ce nouvel ouvrage.Depuis dix ans, engagé dans le mouvement du cercle, un livre - identique, mais autre - porte, chaque fois plus loin, sa propre interrogation ; question inlassablement reprise aux confins de son insécurité. «Ici, nous dit Edmond Jabès, le cercle d'hier est devenu point et l'interrogation du cercle, questionnement du point.»L'oeuvre circulaire trouve-t-elle son logique aboutissement dans le point ? Ce point - trace ultime - est, peut-être aussi le lieu, un instant circonscrit, de l'éternel recommencement du livre. Avec cet ouvrage, le septième de la série, s'achève «Le Livre des Questions».

El ou le dernier livre

« Écrire, dit Edmond Jabès, serait, peut-être, révéler à soi-même le mot, au seuil de la mort ». Après la trilogie du Livre des Questions, après Yaël et Elya, cette oeuvre, inclassable comme les cinq autres, se présente, signe dans l'infini sillage du signe, comme une réflexion sur elle-même et sur les précédentes dont elle est issue.

Aely

Où l'herbe n'a d'autre ambition que de demeurer verte et le silex de porter témoignage de la séparation de l'eau et du sable, le lien se fait ouvrage, et le livre univers. Le retour au livre est le dernier volet d'une oeuvre qui poursuit son chemin en profondeur et qui comprend Le Livre des Questions et Le Livre de Yukel. Le long d'un récit qui nous fait assister à la destruction de l'amour qu'éprouvent, l'un pour l'autre, deux adolescents juifs, mais qui ne prendra jamais la forme narrative, des personnages imaginaires nous conduisent, à travers questions et dialogues, aux sources du langage et de la méditation poétique où «Dieu est une interrogation de Dieu». Livre écrit deux fois, dans le livre et hors du livre. Double expérience où la condition du mot se confond avec la condition juive, car «le judaïsme et l'écriture ne sont qu'une même attente, un même espoir, une même usure».

Le livre des questions Tome 3 ; le retour au livre

Edmond Jabès, né le 14 avril 1912 au Caire et mort le 2 janvier 1991 à Paris, est un écrivain et poète français.

De la solitude, comme espace d'écriture

Le livre n'est pas. La lecture le crée, à travers des mots créés, comme le monde est lecture recommencée du monde par l'homme.

Comment un argument pourrait-il apaiser ou régler une controverse lorsque chaque mot est un nid pour un oiseau de doute? (Signification des mots comme inférences)

À qui parler alors que l'autre n'est plus: l'endroit est vide lorsque le vide occupe tout l'endroit.

Nous ne parlons vraiment que à distance. Il n'y a pas de mot non coupé.

Ecrire, c'est affronter un visage inconnu.

Ah, le soleil va me rattraper, dans ma troublante transparence. Que suis-je sinon une conscience du noir, pour toujours ?

Ce n'est pas une certitude qui est créatif, mais l'incertitude à laquelle nous sommes promis dans nos œuvres.

Le silence n'est pas une faiblesse du langage. C'est, au contraire, sa force. C'est la faiblesse des mots de ne pas le savoir.

L'écrivain ne peut se libérer de son écriture uniquement en l'utilisant, c'est-à-dire en lisant soi-même. Comme si le but de l'écriture était d'utiliser ce qui est déjà écrit comme une rampe de lancement pour lire l'écriture à venir. De plus, ce qu'il a écrit est lu dans le processus, donc constamment modifié par sa lecture. Le livre est une totalité insupportable. J'écris dans un fond de facettes.

Je crois en la mission de l'écrivain. Il le reçoit du mot, qui porte sa souffrance et son espoir en lui. Il remet en question les mots, qui le remettent en question. Il accompagne les mots qui l'accompagnent. L'initiative est partagée, comme si elle était spontanée.

L'écrivain est à l'écoute des mots qui tracent son avenir.

Pour l'écrivain, découvrir le travail qu'il écrira est à la fois comme un miracle et une blessure, comme le miracle de la blessure.

Le matin, vous déchirez les pages de votre fièvre, mais chaque mot vous ramène naturellement à sa couleur, sa nuit.

Mes mains sont pleines lorsque vous me donnez votre main.

Couple terrible : la vie tremble, la mort rit.

Toujours dans un pays étranger, le poète utilise la poésie comme interprète.

L'humour a besoin du doute pour circuler.

Rien n'est donné. Tout est à prendre - à apprendre.

Me blesser. . . Je ne peux me nourrir que de mon sang humilié.

Une blessure est suffisante pour nourrir les blessures ouvertes du ciel.

Il y a un langage pour la mort comme il y a un langage pour la vie.

Par l'oreille, nous entrerons dans l'invisibilité des choses.

Aucune parole ne précède les vrais départs.

Seulement ce qui nous touche étroitement nous préoccupe. Nous nous préparons dans la solitude pour y faire face. (Le petit livre de la subversion insoupçonnée)

La véritable connaissance, c'est de savoir chaque jour que l'on n'apprendra, en fin de compte, rien; car le Rien est aussi connaissance étant l'envers du Tout, comme l'air est l'envers de l'aile.

Le livre est une totalité insupportable. J'écris dans un fond de facettes.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Edmond_Jab%C3%A8s

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