Depuis les années 1990, les enseignes peintes à la main en Inde - l'un des éléments caractéristiques du paysage urbain du pays - ont été largement remplacées par des supports technologiquement plus avancés. Aujourd'hui, elles survivent dans une culture vernaculaire bien distincte des productions numériques à grande échelle. Le travail des peintres d'enseignes constitue un itinéraire visuel à travers les changements historico-économiques de la société indienne au fil des ans ; des peintures qui émergent dans des formes et des couleurs vives et humanisent l'esthétique marquée des sujets et des objets du capitalisme mondialisé. Le livre présente une partie des archives photographiques de l'artiste Aradhana Seth : une multitude de dessins sur les volets de magasins, les portes, les enseignes et les murs de divers lieux d'intérêt et commerces. Réalisées au cours des dernières décennies, les images sont réparties en trois sections thématiques : commerce et services, culture, nature et paysage. La publication est complétée par des biographies de Raza Abbas, Praveen Chauan, Prashant Janardhan Dalvi et Shakeel, quelques-uns des artistes qui ont créé les peintures photographiées ; un texte critique de Kajri Jain, maître de conférences en culture visuelle, qui définit le cadre théorique dans lequel interpréter ces formes visuelles, ainsi qu'un texte autobiographique de l'artiste Francesco Clemente.

Sadak - Hand painted street signs in India

LIFE IS PARADISE. - The portraits of Francesco Clemente, Edition française

Francesco Clemente (23 mars 1952 à Naples- ) est un artiste et peintre italien, représentatif de la mouvance trans-avant-garde.

Quand je regarde un dessin d'une personne, je considère cette personne comme vivante.

Ce moment où la personne dicte la façon dont je fais le portrait, c'est quand l'intimité arrive.

Je ne peins jamais un portrait à partir d'une photo, car une photographie ne donne pas suffisamment d'informations sur ce que la personne ressent.

Lorsque vous vous asseyez pendant une heure et demie devant quelqu'un, il montre une vingtaine de visages. Et donc c'est cette poursuite folle de, quel visage? Lequel est celui-là?

Dans ma tête, je suis dans l'une de ces grottes bouddhistes où vous voyez mille visages de Bouddha sur le mur. Dans ma tête, je suis lors de mon voyage acide de dix-sept ans, quand j'ai vu mes personnages tomber une minute après l'autre, comme si je mourais à chaque instant.

Et le dilettantisme est une façon humoristique de survivre. Tout le monde vous comprend pour cela et tout le monde vous déteste pour cela. Et tout le monde ne choisit pas d'être un dilettante. Beaucoup choisissent la ruse et la force brute.

Je refuse à plusieurs reprises de prendre des décisions pratiques. J'ai un sentiment de nausées sur la pratique.

Nous ne sommes pas naturellement intelligents ou heureux. En fait, chaque jour, il est plus difficile de rester intelligent. Il semble souvent que les gens deviennent intelligents par la douleur, mais vous ne pouvez pas être sûr car personne ne peut vraiment dire, "je souffre".

La mode est la poursuite de la perfection, le style est l'acceptation de ses défauts.

Il y a de la poésie dans le monde. La poésie n'appartient pas uniquement aux poètes. Vous savez, vous pouvez regarder le film le plus prémédité et le plus sanguin et y trouver de la poésie.

Je suis à l'âge où je n'ai pas besoin d'un voyage acide pour me sentir nu ... pour sentir que je n'existe pas. Maintenant, un autoportrait me rappelle presque que j'existe.

Je pense d'abord à l'intelligence. Vous en avez besoin pour survivre en Italie parce que l'Italie est si pompeuse.

Pour moi, les poètes sont plus proches que moi de l'idée de la voix, d'une sorte de chanson primitive à laquelle nous participons tous.

Il est très effrayant de penser mécaniquement à quelqu'un que vous connaissez. Cela signifie que la deuxième fois que vous rencontrez une personne est inutile. Ce que j'ai tendance à croire de toute façon.

Si vous souhaitez participer en Italie, les seules façons acceptées sont la force brute ou la ruse. Comme le dit Machiavel: "Fronte Otra Forze." Et aucune de ces deux "vertus" n'est adaptée à un artiste. L'artiste doit rester intelligent.

En Inde et à New York, l'économie est nue. Les gens meurent de faim physiquement en Inde et émotionnellement à New York.

La peinture, c'est comme faire l'amour. Vous ne pouvez pas demander: «Comment faites-vous? Mais, espérons-le, c'est beau.

Une photographie pour moi est toujours un rappel de la façon dont la personne était un certain jour dans cette certaine lumière fixe. Quand je regarde une aquarelle de cette même personne, elle me semble vivante, plus ouverte qu'une photographie.

Peut-être que les poètes expriment plus directement un sentiment de sympathie pour les autres êtres humains. La peinture est un peu plus une retraite des êtres humains dans la vraie vie; La peinture concerne davantage les moments extrêmes où le discours n'aide plus.

Mes portraits sont la moitié de ce que je vois et l'autre moitié est inventée ou dictée par la personne et la peinture.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Francesco_Clemente

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