2021, 40e anniversaire de la mort de Xavier Grall. Brève correspondance échangée entre Xavier Grall et c. Cette correspondance est suivie de textes de Perros et de Grall.

Regard croisés

Cet ouvrage est une réédition numérique d'un livre paru au XXe siècle, désormais indisponible dans son format d'origine.

Échancrures

« J'ai traité de brute un flic qui houspillait un peu fort un pauvre type. Évidemment, ça n'a pas été tout seul. Le soir, on m'a relâché, mais le lendemain matin, la voiture de police s'est ramenée, et en avant. Le commissaire de police avait été nommé ici depuis deux jours. Il a voulu faire du zèle. Alors, j'ai passé le jour et la nuit dans une espèce de cage. Je sais maintenant comment vivent, si j'ose dire, les flics. Je le dirai. Parfaitement infernal. »

Gardavu

Volontairement, paresseusement, éperdument, Georges Perros note. Bribes et morceaux ; fulgurations, colères, angoisse, apaisement, selon l'humeur, la lecture, le lieu, bref, comme tout le monde vit : par moments, par éclairs, par éclats.

PAPIERS COLLES. - Tome 3

La pointe du raz dans quelques-uns de ses états

Les lettres chez Georges Perros, font partie intégrante de son œuvre, parce qu'on y trouve le même investissement de la parole que dans ses notes et poèmes. Elles sont une extraordinaire sollicitation de l'autre, qui devient frère élu, tel le poète Lorand Gaspar, auteur de Quatrième État de la Matière et de Egée-Judée, lauréat du Grand Prix International de Poésie. Réunie pour la première fois, cette correspondance croisée est le dialogue ému, merveilleusement humain et fraternel, de deux solitaires solaires, qui dans leurs déserts respectifs (celui du finis terrae et celui de la Terre Sainte), ont su se trouver et se reconnaître. Il faut lire ces lettres comme un espace d'amitié où rayonne la part de poésie de deux " hommes de l'être ".

Correspondance. 1966-1978

«Ce petit livre est né d'une obsession d'origine musicale. Je me suis trouvé comme envahi, sous le coup d'une vermine, d'un pullulement qu'un rythme octosyllabique sollicitait, entraînait vers je ne savais, ni ne sais encore, trop quoi. Il me fallait nourrir cet écoulement, et j'ai pris ce qui me tombait sous la main, ou pour mieux dire, sous la note. Dès lors, jour après jour, et durant deux mois, un mince filet de voix s'est égaré dans des régions qui sont moins d'ordre autobiographique que du mouvement, de l'humeur en marche qui décrétait telle flaque d'écriture. Il n'était pas question de raconter ma vie, mais d'en réciter quelques séquences arrachées à l'écran poisseux du réel. Ce sont donc des huitains qui m'en ont fait voir de toutes les couleurs.» Georges Perros.

Une vie ordinaire

Georges Perros (né Georges Poulot le 31 août 1923 à Paris et mort à Paris à l'hôpital Laënnec le 24 janvier 1978) est un écrivain et comédien français.

Gaietés lyriques

Le dimanche est ennuyeux parce qu'il est dimanche pour tout le monde.

La poésie, c'est le temps durant lequel un homme oublie qu'il va mourir.

La vie est une aveugle qui tient l'homme en laisse.

A quoi bon faire durer le plaisir, puisque c'est obligatoirement l'exténuer ?

Le théâtre, c'est la possibilité, pour un homme, de faire mourir des personnages qu'il a créés.

Tant qu'à faire d'écrire, il vaudrait mieux avoir du génie.

Le désespoir, c'est quand l'intelligence prend la souffrance à son compte.

Le suicide, ce n'est pas vouloir mourir, c'est vouloir disparaître.

Il n'y a pas d'endroit agréable, puisque notre corps nous empêche de sortir.

Les femmes sont ainsi faites qu'elles sont plus flattées de nous séparer d'une femme que de nous retirer de la solitude.

Aimer lire est une passion, un espoir de vivre davantage, autrement, mais davantage que prévu.

On se lasse de tout, de tous, même de soi-même. Non sans toutefois se plaindre de la brièveté de la vie.

L'amour, c'est comme si jamais on n'avait respiré.

Le silence est la récompense du comédien.

Les hommes ne sont pas faits pour s'aimer. Alors il faut qu'ils s'aident à survivre sans l'amour.

Je suis sûr que Dieu existe. Quant à y croire, c'est une autre affaire.

Les acteurs vivent leur rôle, mais meurent pour rire.

On cloue les cercueils comme si on avait peur que les morts s'envolent.

La santé, c'est ce qui sert à ne pas mourir chaque fois qu'on est gravement malade.

L'homme naît bon. Ca commence à se dégrader entre six et sept mois.

L'homme pense seul et ne trouve de raisons de penser que par les autres.

L'intelligence, c'est de prévoir celle des autres.

Avis. Tant qu'on peut en donner un, mieux vaut s'abstenir. La chose est sans importance.

Le mauvais comédien indispose. Le bon tranquillise. Le grand inquiète.

Ecrire, c'est renoncer au monde en implorant le monde de ne pas renoncer à nous.

L'homme s'appartient quand il ne se compare plus à aucun homme.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Georges_Perros

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