L'homme qui a perdu son squelette

Ce recueil mythique fut à l'origine du " plus grand trauma poétique " vécu par Aragon et ses amis de la revue Littérature. Réagissant contre la sentimentalité congénitale de la poésie, Tzara y libère le mot lui-même, faisant jouer sa valeur dynamique, émotive mais surtout pas lyrique. L'extraordinaire complicité du poète et du plasticien, inventeurs de l'abstraction, et la composition typographique étroite, massive, vraisemblablement suggérée par Hans Arp en font l'un des livres illustrés majeurs de l'avant-garde Dada. C'est, après La Première Aventure céleste de Mr Antipyrine de Tristan Tzara et Phantastische Gebete [Prières fantastiques] de Richard Huelsenbeck, le troisième volume de la Collection Dada, unité informelle animée par Tzara pour accueillir les œuvres des collaborateurs de la revue Dada et plus généralement des dadaïstes du monde entier.

Vingt-cinq poèmes, dix gravures sur bois

L'art est un fruit qui pousse chez l'homme, comme un fruit sur une plante ou un enfant dans le ventre de sa mère.

L'homme qui parle et écrit sur l'art devrait s'abstenir de censurer ou de pontifier. Il évitera ainsi de faire quelque chose de stupide, car en présence de la profondeur primordiale, tout l'art n'est que le rêve et la nature.

Je me permets d'être guidé par l'œuvre qui est en train de naître. J'y ai confiance. Je n'y pense pas.

Nous ne souhaitons pas imiter la nature, nous ne voulons pas reproduire. Nous voulons produire. Nous voulons produire la façon dont une plante produit ses fruits, et non représentés. Nous voulons produire directement, pas indirectement. Puisqu'il n'y a pas de trace d'abstraction dans cet art, nous l'appelons l'art concret.

Dada a reçu la Vénus de Milo un Clyster et a permis aux Laocoön et à ses fils de reposer un moment, après des milliers d'années de lutte avec le bon python de saucisse. Les philosophes sont moins habitués à Dada qu'une vieille brosse à dents, et il les laisse sur le tas de ferraille pour les grands leaders du monde.

Dada visait à détruire les tromperies raisonnables de l'homme et à récupérer l'ordre naturel et déraisonnable.

J'ai fait des expositions avec les surréalistes (à Paris, en 1929) parce que leur attitude se révoltait contre «l'art» et leur attitude envers la vie elle-même était sage, tout comme celle de Dada.

Souvent, les mains saisissent plus rapidement que la tête.

Une peinture ou une sculpture qui ne s'inspire d'aucun objet réel est tout aussi concrète et sensuelle qu'une feuille ou qu'une pierre... mais c'est un art incomplet qui privilégie l'intellect au détriment des sens.

Zurich en 1915, ... Alors que le tonnerre des batteries gronda au loin, nous avons collé, nous avons récité, nous avons versifié, nous avons chanté avec toute notre âme. Nous avons recherché un art élémentaire qui, nous le pensons, sauverait l'humanité de la folie de ces temps.

Dans les bons moments de Dada, nous avons détesté les œuvres polies, l'air distrait de la lutte spirituelle, les Titans, et nous les avons rejetés de tout être.

Les artistes devraient travailler ensemble comme les artistes du Moyen Âge.

Déjà en 1915, Sophie Tauber divise la surface de son aquarelle en carrés et rectangles qu'elle juxtapose ensuite horizontalement et perpendiculairement comme Mondrian, Itten et Paul Klee le faisaient à la même époque, fh). Elle les construit comme s'il s'agissait d'ouvrages de maçonnerie. Les couleurs sont lumineuses, allant du jaune brut au rouge profond ou au bleu.

Depuis l'époque des hommes des cavernes, l'homme s'est glorifié, s'est rendu divin et sa vanité monstrueuse a provoqué une catastrophe humaine. L'art a collaboré à ce faux développement. Je trouve ce concept d'art qui a soutenu la vanité de l'homme répugnant.

Ces derniers temps, les peintres surréalistes ont utilisé des méthodes académiques illusionniste descriptives.

La verticale et les horizontaux sont les signes extrêmes disponibles pour l'homme pour toucher l'absence et son intention.

Dada est belle comme la nuit, qui berce la jeune journée dans ses bras.

Nous avons rejeté Allles un peu de copie ou de description et laissé les élémentaires et spontanés réagir en pleine liberté. Parce que le placement des surfaces et des couleurs et des proportions de ces zones semblaient être purement par hasard, j'ai déclaré que ces œuvres, comme dans la nature, étaient classées "selon les lois du hasard", coïncidant que pour moi seulement un limité Une partie d'une raison inajuste de l'existence était d'une ordonnance qui était dans son intégralité inaccessible.

En 1915, Sophie Tauber et moi avons effectué nos premières œuvres sous les formes les plus simples, en utilisant la peinture, la broderie et le papier collé (sans utiliser de couleurs d'huile pour éviter toute référence avec la peinture habituelle). Ce sont probablement les premières manifestations de leur genre, des images qui étaient leur propre réalité, sans signification ni intention cérébrale. Nous avons rejeté tout dans la nature d'une copie ou d'une description, afin de donner un flux libre à ce qui était élémentaire et spontané.

Les ruisseaux se lancent comme des béliers dans une tente / fouet se fissurent et des collines viennent les peigns et les ombres des bergers. / Les œufs noirs et les cloches des imbéciles tombent des arbres. / Thunder Drums et Ketledrums battent sur les oreilles des ânes. / Les ailes se brossent contre les fleurs. / Des fontaines jaillissent dans les yeux du sanglier.

J'utilise très peu de rouge. J'utilise le bleu, le jaune, un peu vert, mais surtout ... noir, blanc et gris. Il y a un certain besoin en moi pour la communication avec les êtres humains. Le noir et blanc écrit.

Chacun de ces corps (Art-Works fabriqué par Arp) signifie certainement quelque chose, mais ce n'est qu'une fois qu'il ne me reste plus rien que je commence à chercher sa signification, que je lui donne un nom.

Être plein de joie en regardant une œuvre n'est pas une petite chose.

Alors que les armes à feu grondaient au loin, nous avons chanté, peint, fabriqué des collages et écrit des poèmes de toutes nos forces. Nous recherchions un art basé sur les fondamentaux, pour guérir la folie de l'époque et trouver un nouvel ordre de choses qui rétabliraient l'équilibre entre le ciel et l'enfer.

Comme la pensée vient à moi pour exorciser et transformer ce noir avec un dessin blanc, il est déjà devenu une surface ... maintenant j'ai perdu toute peur et commence à dessiner sur la surface noire.

Nous avons tenté la perfection; Nous voulions qu'un objet soit sans défaut, alors nous avons coupé les papiers avec un rasoir, les avons collés méticuleusement, mais il a bouclé et a été ruiné ... c'est pourquoi nous avons décidé de déchirer du papier pré-liné L'imperfection ferait partie intégrante, comme si la mort à la naissance était intégrée.

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