Cet ouvrage est une réédition numérique d'un livre paru au XXe siècle, désormais indisponible dans son format d'origine.

Les explications causales

Du 10 au 13 octobre 1975, les participants à ce débat se réunirent à l'abbaye de Royaumont, autour de Jean Piaget et de Noam Chomsky. Ce livre est issu de la seule rencontre personnelle qui ait jamais eu lieu entre le fondateur de l'épistémologie génétique et celui de la linguistique générative, c'est-à-dire de deux systèmes conceptuels, voire deux « philosophies », qui ne cessent d'inspirer depuis leur première formulation d'innombrables travaux scientifiques un peu partout dans le monde.
Des chercheurs de tous pays attachés ont pris une part active à ce débat, élargissant son horizon et permettant d'en dégager une synthèse qui n'a pas, à ce jour, d'équivalent.

Théories du langage, théories de l'apprentissage ; débat au Centre Royaumont

" On a souvent dit qu'il est difficile de caractériser le structuralisme, parce qu'il a revêtu des formes trop multiples pour présenter un dénominateur commun et que les "structures" invoquées ont acquis des significations de plus en plus différentes. A comparer les divers sens qu'a pris le structuralisme dans les sciences contemporaines [...] il semble cependant possible de s'essayer à unesynthèse [...] Il existe bien un idéal commun d'intelligibilité qu'atteignent ou recherchent tous les "structuralistes", tandis que leurs intentions critiques sont infiniment variables. " Le structuralisme est ici expliqué par un de ses penseurs.

Le structuralisme

Jean Piaget part de l'examen des doctrines classiques de Lamarck et de Darwin et poursuit son étude jusqu'aux théories les plus récentes de l'évolution. En insistant sur le rôle capital du comportement il a écrit à la fois un livre qui fourmille d'exemples concrets et un texte provocant qui suscitera des controverses passionnées.

Le comportement, moteur de l'evolution

Traité de psychologie expérimentale (3) - Psychophysiologie du comportement

Problèmes de psychologie génétique

«Les trois chapitres que contient ce volume - ordonnés autour de celui qui est consacré à la psychologie - forment un tout. Il s'agit en chacun d'eux d'une réflexion essentiellement épistémologique visant à caractériser cette sorte particulière de connaissance qui est commune aux différentes sciences de l'homme. Ils cherchent d'autre part à comprendre ces sciences en fonction d'une tendance que nous croyons générale, ou appelée à le devenir, et que nous appellerions le Structuralisme génétique. Qu'il s'agisse de la situation des sciences de l'homme dans le système des sciences, des mécanismes communs se reflétant dans les recherches interdisciplinaires, ou même de la psychologie à elle seule, on retrouvera ces mêmes préoccupations. La psychologie n'est qu'un exemple parmi les autres possibles de ce qu'est le mode de connaissance commun à toutes les sciences dont il est question.» Jean Piaget.

Epistemologie des sciences de l'homme

L'apprentissage des structures logiques

Jean Piaget, né le 9 août 1896 à Neuchâtel et mort le 16 septembre 1980 à Genève, est un biologiste, psychologue et épistémologue suisse connu pour ses travaux en psychologie du développement et en épistémologie à travers ce qu'il a appelé l'épistémologie génétique (ou structuralisme génétique). 
Ses travaux apportent un éclairage sur l'« intelligence », comprise comme une forme spécifique de l'adaptation du vivant à son milieu, sur les stades d'évolution de celle-ci chez l'enfant et sa théorie de l'apprentissage. Cet éclairage exercera une influence notable sur la pédagogie et les méthodes éducatives.

Car le fait fondamental de la psychologie humaine est que la société, au lieu de rester presque entièrement à l'intérieur de l'organisme individuel, comme dans le cas des animaux provoqués par leur instinct, se cristallise presque entièrement en dehors des individus. En d'autres termes, les règles sociales, comme Durkheim l'a montré de manière si puissante, qu'ils soient linguistiques, moraux, religieux ou juridiques, etc., ne peuvent pas être constitués, transmis ou préservés au moyen d'une hérédité biologique interne, mais uniquement par la pression externe exercé par des individus les uns sur les autres.

La tendance la plus profonde de toute activité humaine est la marche vers l'équilibre.

Plus nous essayons d'améliorer nos écoles, plus la tâche d'enseignement est lourde; Et mieux nos méthodes d'enseignement, plus elles sont difficiles à appliquer.

Les enfants ne comprennent que ce qu'ils inventent, et chaque fois que nous essayons de les enseigner trop rapidement, nous les empêchons de le réinventer eux-mêmes.

Raison logiquement, c'est le fait de lier ses propositions selon lesquelles chacun devrait contenir la raison de celui qui l'a réussi, et doit lui-même être démontré par celui qui le précédente. Ou en tout cas, quelle que soit l'ordre adopté dans la construction de sa propre exposition, c'est pour démontrer des jugements les uns par les autres.

L'autonomie morale apparaît lorsque l'esprit considère que nécessaire, un idéal qui est indépendant de toutes les pressions externes.

L'intelligence est ce que vous utilisez lorsque vous ne savez pas quoi faire.

Le raisonnement logique est un argument que nous avons avec nous-mêmes et qui reproduit en interne les caractéristiques d'un vrai argument.

L'égocentrisme nous apparaît comme une forme de comportement intermédiaire entre un comportement purement individuel et socialisé.

Pour exprimer la même idée d'une autre manière, je pense que la connaissance humaine est essentiellement active.

L'enseignement signifie créer des situations où des structures peuvent être découvertes.

Le principal objectif de l'éducation dans les écoles devrait être de créer des hommes et des femmes capables de faire de nouvelles choses, pas simplement de répéter ce que les autres générations ont fait.

Les enfants ont besoin de longues périodes de jeu et d'exploration unitruptées

L'une des choses les plus frappantes que l'on trouve sur l'enfant de moins de 7-8 est son extrême assurance sur tous les sujets.

Seule l'éducation est capable de sauver nos sociétés d'un éventuel effondrement, violent ou progressif.

La discussion sur le jeu des billes semble nous avoir conduits dans des eaux assez profondes. Mais aux yeux des enfants, l'histoire du jeu des billes a autant d'importance que l'histoire de la religion ou des formes de gouvernement. C'est une histoire, en outre, qui est magnifiquement spontanée; Et il n'était donc peut-être pas entièrement inutile de chercher à éclairer le jugement de l'enfant de la valeur morale par une étude préliminaire du comportement social des enfants entre eux.

L'enfant qui définit un mensonge comme un "mot méchant" sait parfaitement que le mensonge consiste à ne pas dire la vérité. Il ne confonde donc pas une chose avec une autre, il les identifie simplement les uns par les autres par ce qui nous semble une extension pittoresque du mot "mensonge".

Si un bébé n'a vraiment aucune conscience de lui-même et est totalement dirigée et en même temps que tous ses états d'esprit sont projetés sur des choses, notre deuxième paradoxe a du sens: d'une part, la pensée des bébés peut être considérée comme un logement pur ou des mouvements exploratoires, mais de l'autre cette même pensée n'est qu'un rêve éveillé long et complètement autiste.

En ce qui concerne le jeu de billes, il n'y a donc pas de contradiction entre la pratique égocentrique des jeux et le respect mystique des règles. Ce respect est la marque d'une mentalité façonnée, non par la libre coopération entre égaux, mais par la contrainte adulte.

Si le respect mutuel dérive du respect unilatéral, il le fait par l'opposition.

Chaque fois que nous enseignons quelque chose à un enfant, nous l'empêchons de l'inventer lui-même. D'un autre côté, ce que nous lui permettons de découvrir par lui-même restera avec lui visible pour le reste de sa vie.

Nous en apprenons plus lorsque nous sommes obligés d'inventer.

L'égocentrisme enfantin est, dans son essence, une incapacité à différencier l'ego et l'environnement social.

À partir de ce moment, l'univers est transformé en un agrégat d'objets permanents liés par des relations causales indépendantes du sujet et qui sont placées dans l'espace et le temps objectifs.

Si la logique elle-même est créée plutôt que d'être innée, il s'ensuit que la première tâche de l'éducation est de former le raisonnement.

En d'autres termes, la connaissance du monde extérieur commence par une utilisation immédiate des choses, tandis que la connaissance de soi est arrêtée par ce contact purement pratique et utilitaire.

Les connaissances scientifiques sont en évolution perpétuelle; Il se retrouve changé d'un jour à l'autre.

De la morale comme du point de vue intellectuel, l'enfant n'est né ni bon ni mauvais mais maître de son destin.

L'abstraction réfléchissante, cependant, n'est pas basée sur des actions individuelles mais sur des actions coordonnées.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Jean_Piaget

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