Poochytown

Frank et le congrès des bêtes, prix spécial du jury d'Angoulême 2012, s'achevait sur Frank enlaçant tendrement Fran, son âme soeur fraîchement rencontrée, sous un ciel d'étoiles hallucinées.
Fran, la deuxième partie, s'ouvre sur leur couple désormais en ménage. Mais le parfait amour ne peut se filer dans le monde faussement paisible du chat psychédé-lique. Tout s'enraille à la découverte d'un étrange casque-projecteur qui projette le passé de celui qui le porte, Fran refusant de le porter, s'enfuit. Voilà Frank éploré qui part à sa recherche. Intrus fantasques et inquiétants, saillies du bizarre surgissent alors et brèches ouvrant sur des dimensions parallèles s'enchâssent dans le chassé-croisé des amoureux brouillés. À n'en pas douter, les meilleurs ressorts du cartoon, feront comme toujours régner l'éphémère dans le monde de Frank, personnage au destin immuable.

Fran

En 2009, Jim Woodring a renoué avec les aventures psychédéliques de Frank, réalisant Weathercraft dont la version française est parue à L'Association en janvier 2010, livre qui mettait principalement en scène Manhog, alias l'Homme -Porc. Woodring a décidé de ne pas s'arrêter en si bon chemin, et a enchaîné avec ce Frank et le Congrès des Bêtes (the Congress of the Animals) qui pousse toujours un cran plus loin l'exploration méthodique de cet univers intérieur visionnaire si particulier. Avec ce nouvel opus, c'est de nouveau Frank qui est au coeur du récit : voyant sa maison s'engloutir dans le sol, celui-ci va se retrouver à accomplir un étrange travail d'usine pour en payer la reconstruction, puis subir une longue dérive, subaquatique ou souterraine, faite de métamorphoses et de menaces en tous genres.

Cinquième volume de Frank à paraître à L'Association, Le Congrès des Bêtes montre une fois de plus, et avec une maestria toujours plus impressionnante, l'aptitude de Jim Woodring à concrétiser avec une prégnance et une cohérence inégalables son univers imaginaire et hallucinatoire, "cadeau énigmatique d'un homme à un monde énigmatique", selon les termes de Francis Ford Coppola (préface à Frank 2).

Frank et le congrès des bêtes

Nouvel opus psychédélique et hallucinatoire de Jim Woodring, Weathercraft est d'abord une aventure de Manhog, alias L'Homme-Porc. La météo étant ce qu'elle est dans l'univers faussement rassurant de Frank, le weathercrafting influe également sur le cours des événements et sur le destin de l'Homme-Porc qui se retrouve harcelé par les éléments.

Weathercraft

Ce second recueil de Frank réunit l'ensemble des pages encore inédites en livre du chat le plus psychédélique de la bande dessinée, notamment toutes les histoires en quadrichromie. "Frank est le cadeau énigmatique d'un homme à un monde énigmatique. Il apporte un monde caché à la lumière et nous permet de l'examiner minutieusement. Vous pouvez procéder avec précaution ou pas, comme vous préférez". (extrait de l'introduction de Francis Ford Coppola)

Frank Tome 2

Première adaptation en France de cet Auteur américain publié par Fantagraphics. Un univers unique et psychédélique, où des personnages obsessionnels (un homme-porc, une poule polyédrique, et le chat Frank) font des apparitions récurrentes aussi crédibles que dans les vrais rêves.

Frank Tome 1

Il faut plus de dessin pour raconter une histoire en pantomime.

Les gens ne sont pas intéressés à se voir tels qu'ils sont vraiment.

Chaque fois que j'écris quelque chose, je le vérifie pour voir s'il a cette lueur révélatrice, la lueur qui me dit qu'il y a quelque chose là-bas. S'il brille, il reste. Tout est en activité ou en éteinte.

Les bandes dessinées pourraient utiliser plus de créateurs avec quelque chose de valable à dire.

Les bandes dessinées de Leslie Stein donnent aux lecteurs un accès privilégié à un monde complet et totalement original de merveilles doucement biaisées.

C'est drôle, dans certaines des interviews que j'ai vues qui ont été faites pour le film, certaines personnes disent des choses comme: «Oh, je n'ai jamais été un très grand fan de Jim Woodring. Je n'ai jamais pensé que son travail était si génial.

L'un des meilleurs souvenirs de ma vie est de contempler que le dessin et la réalisation fini de le dessin et de réaliser que j'avais craqué le code, que je pouvais faire des dessins comme celui-ci quand je le voulais.

Les livres que je fais, les histoires que j'écris - je suis content de pouvoir les faire, mais ils seront rapidement avalés par le sable du temps. Parfois, cela me frustre que je ne suis pas en mesure de faire des choses plus importantes, plus importantes et plus importantes. Je suppose que vous devez vous contenter de faire tout ce que vous pouvez faire.

Dans une longue histoire comme «Weathercraft», elle devient un peu compliqué. Il peut peut-être devenir difficile de se souvenir de ce qui a conduit à ce que vous êtes. Je m'inquiétais un peu que les gens puissent garder la forme de l'histoire dans leur tête pendant qu'ils le lisaient, et ne se demandent pas comment ils sont arrivés où qu'ils se trouvaient.

Cette architecture maure est partout, bien sûr. Cela m'affecte partout où je le vois, comme il fait tant de gens. Mais Brand Library était un endroit spécial pour moi, et je sais que je lui ai rendu hommage plusieurs fois dans mes dessins.

Les dessinateurs alternatifs doivent compter sur les magasins de bandes dessinées pour mettre leurs trucs entre les mains des lecteurs.

Un esprit en contrôle vaut toujours mieux qu'un esprit hors de contrôle. D'une part, un esprit contrôlé peut apprendre beaucoup mieux et aller beaucoup plus loin qu'un esprit chaotique. Une personne avec un état d'esprit stable a le potentiel de sortir de cette vie avec une bien meilleure compréhension que quelqu'un qui apprend et oublie continuellement, acquiert et égare des connaissances.

J'ai une définition personnelle du dessin animé, qui est, simplement, du «dessin imaginatif». Tout ce que vous dessinez qui n'est pas devant vous mais qui est une construction mentale que vous voulez exprimer dans un dessin est, pour moi, un dessin animé.

Je voulais être un paria, car tous mes héros étaient des artistes cultes, des gens qui ont consacré leur vie à se lancer dans des coins très étroits et très profonds - Erik Satie, Alfred Jarry, Malcolm Lowry - les gens qui ont souffert pour exprimer leur vision de la vie .

J'ai souvent pensé que je voudrais essayer d'écrire un roman conventionnel, mais je n'en sais pas assez sur le monde réel pour en écrire un.

Je ne crois pas à l'art comme je le faisais. Je crois en quelque chose au-delà, quelque chose qui contient de l'art et tout le reste. Mais je n'ai pas tout à fait le nerf pour que le dessin et la peinture. Une partie de cela est que je l'apprécie trop, et une partie est que je n'ai pas le courage de renoncer au monde. Je ne veux pas quitter ce joli quartier afin que je puisse vivre dans un hangar et me consacrer à méditer et à toucher quelque chose que je ne peux pas ressentir. Je suis accro au plaisir de jouer dans le monde.

Les gens pour qui l'art est la religion peut dire: "Ce que j'aime dans l'art, c'est qu'il pointe une réalité supérieure." Eh bien, très bien, mais le moment vient où la chose intelligente pour une telle personne à faire est de laisser aller le plaisir de l'art et de se lancer dans le travail acharné d'atteindre et de comprendre cette réalité plus élevée, sans mélange avec des jeux mondains.

À ma façon de penser, les dessins de concept que Rembrandt a faits, les dessins qu'il a faits qu'il a utilisés pour modéliser ses artistes, pour élaborer les compositions de ses peintures: ce sont des dessins animés. Regardez son croquis pour le retour du fils prodigue. L'expression sur le visage du frère cadet en colère. La tête est en baisse; Le sourcil n'est qu'une ligne incurvée sur les yeux. Il communique de manière très serme. C'est beau, expressif et, d'une manière particulière, c'est plus puissant que le genre d'expression guindée et formalisée dans la peinture finale.

Les formes réelles et les motifs réels sont des choses que vous observeriez dans la nature, comme les marques à l'arrière d'un capot d'un cobra ou des marques sur un poisson ou un lézard. Les formes imaginaires ne sont que cela, des symboles qui viennent à une personne dans les rêves ou les rêveries et sont chargés de sens.

Les dessins animés sont peut-être une partie plus grande de l'art que ce qui est généralement réalisé, et ils influencent les gens d'une manière qui n'est pas toujours reconnue. Mais créer une œuvre monumentale d'architecture, ou écrire une grande symphonie, est autre chose. C'est un ordre de création plus élevé.

Tout ce que je fais essaie de faire la même chose, c'est-à-dire d'exprimer des choses difficiles à exprimer et cachées.

Quand j'ai commencé à formuler la première bande dessinée Frank, je savais que je voulais que ce soit quelque chose qui était au-delà du temps et du lieu spécifique. Je sentais que le fait de parler les personnages le lierait à l'Amérique du XXe siècle, car ce serait l'idiome de la langue qu'ils utiliseraient, la langue que j'utilise.

La fiction que j'ai tendance à aimer ressemble à mon propre travail. J'aime le genre d'écriture qui me montre des choses que je ne sais pas, et ce que je ne sais pas, c'est le monde normal quotidien.

La réalité consensuelle semblait être une rue terne et sans issue par rapport à la réalité intense et mutable des visions ou à ce qu'elles étaient - des ratés neurologiques. Je m'attendais à ce que la vie soit pleine de surprises soudaines et inexplicables. Lorsque ces choses ne se sont pas produites pendant un certain temps, la vie semblait terne et douloureuse.

Je n'ai jamais rien vécu dans mon état naturel aussi choquant que les effets de Salvia Divinorum. L'extrait condensé est un meurtre. J'avais fumé une feuille ordinaire et éprouvé une sensation très extraterrestre et très physique, comme des roues grinçant les unes contre les autres sur tout mon corps. Étrange, pas agréable, mais pas écrasant. Quelqu'un m'a envoyé un extrait et j'ai pris un gros poumon, j'ai commencé à compter, et avant d'atteindre vingt ans, j'étais soudainement et sans préambule dans un état complètement modifié.

Quand j'étais enfant, j'avais l'habitude de voir des apparitions et d'avoir des hallucinations, et toute ma perception du monde était gravement désorientée. Et j'avais une sorte d'enfance chaotique à cause de cela. Mais je suis vraiment accroché dessus. Parce que j'aime vraiment ces sentiments.

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