Antonia, écrivaine et professeure de lettres récemment retraitée, vient de perdre son époux. Face au deuil et aux jours trop calmes, son quotidien se redessine dans un silence assourdissant. Même ses compagnons de toujours, les romans, peinent à l'aiguiller dans ce chemin difficile. C'est alors que la vie se rappelle à elle  : l'une de ses trois soeurs disparait mystérieusement et une immigrée clandestine enceinte vient frapper à sa porte... Antonia va devoir regarder au-delà d'elle-même, au-delà des livres, pour revenir au monde et aider ceux qui l'entourent.  Dans ce court roman sensible et inspiré, qui célèbre le pouvoir de la littérature et la force de l'action civique, Julia Alvarez dessine le portrait attachant d'une femme en pleine quête d'elle-même, qui va se trouver à travers les autres.

Au-delà

En 1803, Isabel Sendales y Gómez, directrice d'un orphelinat à La Corogne, dans le nord de l'Espagne, s'embarque avec vingt-deux orphelins sous les ordres de Francisco Xavier Balmis, médecin chargé par le roi d'Espagne de faire le tour du monde pour vacciner les populations des colonies américaines contre la variole. Victime elle aussi de cette maladie, cette femme sans fortune ni famille découvre dans l'immensité de sa mission une raison de vivre : sauver le monde du fléau. Elle est, ici, le personnage du roman qu'écrit Alma, professeur d'université américaine, née en République dominicaine, qui souffre du blues de la cinquantaine. Son mari part en mission pour une ONG dans une région reculée de Saint-Domingue. Rien ne se passe comme prévu. Alma se cherche elle aussi une mission comme ce personnage de fiction qui la hante et va devenir son seul soutien. Le lecteur vit deux aventures parallèles prenantes en compagnie de deux femmes remarquables confrontées à l'incohérence du monde, deux femmes prises entre leur idéalisme et le sentiment de ce qu'a de dérisoire leur effort face à l'étendue des dégâts. Avec une grande habileté dans la construction des différents plans de la narration et un vrai talent de conteuse d'histoires haletantes qu'on ne peut lâcher, Julia Alvarez écrit un roman passionnant qui nous parle de dérision, de courage et du rapport qu'entretient un créateur avec ses personnages.

Sauver le monde

Le 25 novembre 1960, à saint-domingue, trois des quatre sueurs mirabal tombent dans une embuscade et sont assassinées par les sbires de trujillo.
 Elles étaient belles, jeunes, et faisaient partie avec leurs maris d'un mouvement clandestin d'opposition au dictateur dominicain.  quatre femmes ordinaires qui réveillent un peuple, quatre beaux portraits, quatre voix complémentaires pour un roman poignant.

Au temps des papillons

En 1960 Camila prend sa retraite de professeur, elle range ses archives avant de partir travailler à Cuba et retrouve le journal de sa mère, Salomé Urena, une grande poète dominicaine.
Julia Alvarez nous restitue ici les destins croisés, passionnants et tragiques de ces deux femmes : Salomé Urena (1850-1897) et sa fille, Camila (1894-1973). Salomé, la métisse, dont l'oeuvre poétique mobilise tout un peuple contre la dictature, pas très jolie et mariée à un séducteur plus jeune qu'elle, qui l'aime mais se sert surtout de son prestige de poète pour faire une carrière politique. Salomé lutte contre toute la bonne société car elle prétend apprendre à lire aux filles, à penser aussi.
Elle lutte contre la pauvreté pour élever trois enfants avec un mari absent. Elle lutte contre la tuberculose. Après elle, Camilla a mené un autre combat pour survivre dans une famille dont les trois frères ne pourraient pas comprendre qu'elle puisse être attirée par une autre femme. Julia Alvarez écrit un livre magnifique sur les passions réprimées, les secrets de famille et les choix difficiles. Elle nous fait pénétrer l'intimité de deux femmes hors du commun, avec force et tendresse.

Au nom de Salomé

Elle aime être sur le devant de la scène, elle ment toujours, elle est intervenue dans la psychanalyse de sa meilleure amie, elle a marché sur les pieds de tous pour réussir, elle pique les histoires des étudiants de ses ateliers d'écriture... Elle, c'est Yolanda Garcia, Yo, mais aussi "Moi" en espagnol. Devenue célèbre, elle écrit sur ce qu'elle "connaît le mieux" et se sert de la vie de ceux qui l'entourent comme matière romanesque. Ses "personnages" se révoltent et décident de raconter "leur" vérité sur Yo : sa mère, ses sœurs, ses amies tracent un portrait cruel de l'écrivain et lui refusent tout droit à la défense, et, le livre, tout en s'interrogeant sur les rapports entre l'auteur et ses personnages, nous promène dans une galerie de portraits ironiques et drôles.

Pour moi, la vie d'écriture ne se produit pas seulement lorsque je m'assois au bureau. C'est une vie vécue avec un principe de centrage, et le mien est le suivant: que je prêterai une attention particulière à ce monde dans lequel je me retrouve. «Mon cœur garde les hablées ouvertes», était la façon dont le poète Theodore Roethke l'a mis dans un poème. Et rendre dans le langage ce que l'on voit à travers les fenêtres et les portes ouvertes de cette maison est un moyen de témoigner du mystère de ce qu'il est d'être vivant dans ce monde.

La lecture est un moyen de profiter des situations difficiles et de les comprendre. L'intérêt de lire un livre en classe est d'avoir une discussion sur ce à quoi ressemblent ces situations.

C'est comme si mon monde entier était défait, mais quand j'écris, mon crayon est une aiguille et un fil, et je couche les restes ensemble.

La littérature consiste à être un être humain complexe et contradictoire.

Un livre ne discrimine aucun lecteur. Tous sont les bienvenus à la table de la littérature.

Comment nous nous mentons lorsque nous sommes tombés amoureux du mauvais homme.

Je pense qu'il est important de savoir comment enseigner un nouveau matériel pour aider les jeunes à grandir et à apprendre.

Un roman n'est pas, après tout, un document historique, mais un moyen de voyager à travers le cœur humain.

Mais la sensibilité de l'écrivain, de fiction ou de poésie, vient de prêter attention. Je dis à mes élèves que l'écriture ne commence pas lorsque vous vous asseyez pour écrire. C'est une façon d'être dans le monde, et son essence fait attention.

Marjorie Agosin prouve le pouvoir de la parole de nous transporter au centre de sa vision humaine et humaine.

Tout le monde a besoin d'un fort sentiment de soi. C'est notre base d'opérations pour tout ce que nous faisons dans la vie.

La lecture et la préoccupation et l'ouverture sont le meilleur moyen, je dois penser, pour commencer à aborder la richesse qui est en chacun de nous.

Terrence, l'esclave romain qui s'est libéré avec ses écrits, a observé une fois: "Je suis un être humain. Rien de l'homme n'est étranger pour moi." Cela pourrait être la devise de la littérature!

J'écris pour savoir ce que je pense. J'écris pour savoir qui je suis. J'écris pour comprendre les choses.

Cela n'a aucun sens. Si les Sim sont des policiers, secrètes ou non, ne devrions-nous pas leur faire confiance au lieu d'avoir peur d'eux?

J'ai grandi dans une dictature, où vous ne pouviez pas parler de situations difficiles - il y avait cette culture du silence. Nous rencontrions un problème et n'avons personne à qui parler.

La dépression est toujours dans les détails.

L'élasticité de l'imagination et de la compassion est ce que l'écriture et la lecture favorisent.

En tant que jeune écrivain, j'étais garde contre la Latina en moi, les Espagnols en moi parce que pour autant que je puisse voir les modèles qui m'ont été présentés ne comprenaient pas mon monde. En fait, "un enseignant à l'université m'a dit que l'on ne pouvait écrire de la poésie que dans la langue dans laquelle on a dit la mère. Cela m'a laissé hors de la littérature américaine, à coup sûr.

Les écoles fournissent des espaces sûrs pour parler de problèmes controversés, et la littérature présente des personnages dépeignant l'expérience humaine dans toute sa richesse et sa contradiction.

Il n'y a pas de fin à ce qui peut être dit sur le monde

L'indépendance n'a pas besoin d'être exilée.

Le but n'est pas de rembourser la gentillesse mais de le transmettre.

C'est toujours gratifiant d'entendre un lecteur passionné, et en tant qu'éducateur de longue date, je suis particulièrement satisfait et encouragé quand ce lecteur est un jeune étudiant qui est inspiré pour m'écrire et me faire savoir que mon livre l'a aidé chemin.

Lorsque nous lisons, même si les personnages sont tragiques, tristes ou dérangeants, ce sont nos frères et sœurs dans la famille humaine.

Chaque écrivain ne peut vous dire qu'un livre n'est vraiment vivant que lorsqu'il trouve des lecteurs passionnés qui le font vivre dans leur imagination.

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