Catalogue de l'exposition au Centre Pompidou de l'oeuvre sur papier de l'artiste néerlandais Karel Appel (21/10/15 - 11/01/16). Elle offre au public une sélection de quelque quatre-vingt-cinq travaux, souvent inédits, de 1947 à 2006. Intimement lié aux activités du groupe Cobra, l'artiste marqua fortement l'art européen au lendemain de la Seconde Guerre mondiale.

Karel appel  arbeiten auf papier /allemand

Karel Appel : works on paper

Bilingue (français-anglais), illustré de photographies travaillées, questionnées, fouillées par le coup de pinceau d'Appel, le texte d'Edgar Morin prend ici tout son relief, scrutant ce qu'il appelle la sur-réalité de New York, « une formidable destructivité/créativité inconsciente et aléatoire, qui produit une réalité inimaginable, dont la seule référence ne peut être que l'imaginaire ». Texte et images s'affrontent, s'entrechoquent, se stimulent avec jubilation pour le plus grand plaisir du lecteur avide de découvrir cette Grosse Pomme, « un Atlantide encore dans sa gangue ».

New York, la ville des villes

En tant qu'artiste, vous devez vous battre et survivre au désert pour garder votre liberté créative. La créativité est très fragile.

Le devoir de l'artiste n'est pas de calculer en aucun cas, afin qu'il soit libre des émotions humaines tout en étant portées par les forces universelles de la vie. Ce n'est qu'alors que l'on ne pense pas à faire de l'art, ou à des styles ou des directions. Quelque chose arrive, quelque chose se passe.

Vous devez tout apprendre, puis l'oublier et recommencer comme un enfant. C'est l'évolution intérieure.

Chaque jour, je dois être éveillé pour m'échapper .. .. Le monde entier est somnolent. C'est un vrai combat d'être éveillé, de voir tout nouveau, pour la première fois de votre vie.

Si je peins comme un barbare, c'est parce que nous vivons à l'ère barbare

Mes coups de pinceau commencent en rien et ils ne se terminent par rien, et entre vous trouvez l'image.

Quand j'étais jeune, j'ai trouvé un livre dans une traduction néerlandaise, «les feuilles de l'herbe». C'était la première fois qu'un livre me touchait par son sentiment de liberté et d'espaces ouverts, la façon dont le poète parlait de l'océan en décrivant une goutte d'eau dans sa main. Walt Whitman offrait au monde une main ouverte (maintenant nous l'appelons la démocratie) et mon «Monument pour Walt Whitman» est devenu cette main ouverte avec des miroirs, vous pouvez donc voir à l'intérieur de vous-même.

Je ne suis pas un pessimiste. Peut-être que je n'ai pas un sentiment de bonheur primitif, c'est vrai. Parfois, ma couleur est heureuse mais pas l'expression.

Grâce à la pièce, nous renouvelons le contact avec l'enfance - mon art est enfantin.

Ma peinture est comme une fusée, qui décrit son propre espace. J'essaie de rendre l'impossible possible. Ce qui se passe, je ne peux pas prévoir, c'est une surprise. La peinture, comme la passion, est une émotion pleine de vérité et sonne un son vivant, comme le rugissement provenant du sein du lion. Peindre, c'est détruire ce qui a précédé. Je n'essaie jamais de faire une peinture, mais un morceau de vie. C'est un cri; C'est une nuit; C'est comme un enfant; C'est un tigre derrière les barreaux.

Ses oeuvres

Ses derniers livres