À la mort de son père, fuyant New York, la narratrice s'installe à La Haye pour devenir interprète à la Cour internationale. Femme anonyme, trilingue, perdue dans cette ville où rien ne dépasse, elle est la recherche d'un chez-soi, d'une stabilité, qu'elle trouve notamment dans son travail qui demande extrême rigueur, neutralité et concentration. Elle semble se contenter de ce quotidien sans éclats. Mais, comme de légers soubresauts, quelques vibrations viennent perturber cette routine. Adriaan, son amant néerlandais, fraîchement séparé de sa femme, ne peut se résoudre à divorcer. Son amie Jana est témoin d'une agression en bas de chez elle qui l'obsède et la narratrice se retrouve au beau milieu d'une crise politique, alors qu'elle doit interpréter pour un ancien président, accusé de crimes de guerre.  Femme silencieuse, à la passion tranquille, qui se laisse porter par le courant, la voici maintenant plongée dans une tempête où se mêlent trahison, amour, chagrin et violence, la forçant à décider de sa propre vie.  Écrit tout en nuances,  Intimités  est un roman magnifique sur le pouvoir des mots et le sentiment d'appartenance. Katie Kitamura dissèque ces légères mais insistantes perturbations créées par l'Autre, comme une caresse répétée qui, peu à peu, devient une gêne sur notre peau.  Traduit de l'anglais (États-Unis) par Céline Leroy

Intimités

Elle est séparée de Christopher depuis six mois. A sa demande à lui, ils n'en ont rien dit. Elle a refait sa vie. Puis Christopher disparaît. Il a été vu pour la dernière fois dans un hôtel désolé du Péloponnèse. Quand sa belle-mère, ignorante, lui demande de partir sur les traces de son mari, dans ce paysage touristique ravagé par les incendies, elle accepte. Pourquoi ? Le sait-elle seulement ?

Les pleureuses - Occasion

D'une manière générale, il y a une certaine qualité de compulsion qui s'attache à l'idée de la liste. Il est vrai que les listes organisent le chaos quotidien de la vie professionnelle. Mais l'impulsion de faire des listes a à voir avec quelque chose de plus que soit des pratiques administratives ou l'enregistrement d'un processus créatif.

Le sport moderne peut être une laide convergence du commerce et de la célébrité, mais elle a toujours la capacité de déplacer une foule.

Les gens restent inconnaissables pour nous, même les gens dont nous sommes très proches. Et je pense que la même chose va pour nous-mêmes.

J'aime beaucoup d'écrivains en espagnol. J'adore vraiment Javier Marias.

Une chose d'avoir des enfants, c'est que même si cela complique de nombreux aspects de votre vie, cela simplifie les autres.

En tant qu'écrivain, je pense que le plus grand danger serait l'autocensure.

J'admire à peu près quiconque a la discipline et la volonté de faire carrière dans les combats. Il faut des seaux de nerf.

Je ne parle pas assez bien de langues pour faire une évaluation d'experts sur l'écriture en traduction, mais comme je suis intéressé par la maladresse en prose, je trouve que j'aime la façon dont les textes traduits peuvent parfois acquérir une maladresse dans le processus de traduction. Il y a une traduction de discorde qui peut créer, ce qui, je pense, est parfois considéré comme une faiblesse, mais ce qui, je pense, peut être un aspect vraiment intéressant du texte.

Il existe une longue relation entre la science-fiction et le «roman des idées», et je pense que les rédacteurs de science-fiction sont capables de s'appuyer sur cette tradition pour prendre des risques, pour augmenter constamment le niveau de leur ambition.

Je n'écoute jamais de musique quand j'écris. C'est trop de distraction.

Je pense qu'il y a une si belle ligne dans une relation. Le rôle de l'imagination et de l'intimité ... combien d'espace pouvez-vous permettre avant que cela devienne à distance? Et de même, l'imagination est l'empathie. C'est ainsi que vous réalisez l'empathie. C'est comment vous pouvez être avec une autre personne et comprendre comment ils sont dans le monde.

Je suis souvent un peu perplexe, lorsque j'ai lu une critique d'un livre, par les citations qui sont retirées comme preuve d'une excellente prose. Je ne pense pas que les grands romans sont nécessairement composés de grande prose, ou qu'il existe une corrélation entre la belle prose et la qualité d'une œuvre de fiction. Un roman vraiment bon et intéressant permettra souvent à un peu de laideur de pénétrer dans ses mots - pour créer un certain effet, laisser le lecteur avec un certain sentiment de désorientation.

La fiction révèle toujours beaucoup sur la personne qui l'écrit. C'est la chose effrayante. Pas dans un sens autobiographique simple. Mais les défauts d'une fiction sont, malheureusement, si souvent aussi les défauts de l'écrivain.

C'est une chose difficile à examiner et difficile à parler pour d'autres écrivains, mais quand je regarde ma propre écriture, il y a souvent trop de réticence. Et c'est aussi un défaut que j'ai en tant que personne. Je suis trop réticent. Je ne suis pas conflictuel à une faute. Et je suis opposé au risque, ce qui montre probablement dans mes phrases. L'aversion pour les longues lignes, la tendance à retirer les choses et à être de rechange. Mon écriture est un acte d'effacement qui est lié à ma personnalité. Je peux facilement produire un morceau d'écriture de quatre-vingt-dix mille mots, puis de couper et de revenir jusqu'à ce que je n'ai que dix mille mots. Ou rien.

L'idée de tension physique et de discipline, la question de savoir comment et quand vous laissez cette vie derrière - ce sont des choses que je connais à un niveau ou à un autre.

De nombreux romanciers disent: "Je ne suis pas un romancier politique" - moi y compris. C'est une norme, même une position par défaut. Alors que cette division entre l'art et la politique n'est tout simplement pas possible dans de nombreux pays. En Hongrie, vous ne pourriez pas être un écrivain de fiction et ensuite, interrogé sur la politique, mettez vos mains en l'air et dites "mais je ne suis pas un romancier politique". Si vous êtes un romancier chinois, romancier dans un pays où la censure est un tel problème, comment prétendez-vous que la politique n'a rien à voir avec votre écriture? C'est dans votre écriture, cela façonne vos mots.

Je ne suis pas du genre à sonder mes limites.

Dans un combat, vous n'avez pas besoin de beaucoup de contexte pour le drame. Vous regardez un combat, et c'est tout.

Je pense que c'est poignant et puissant, cette idée que si quelqu'un connaît votre nom, il a la capacité de vous saluer et de vous faire des demandes.

Je me méfie généralement de la demande de «sympathie» dans la fiction, ce qui, je pense, est une bastardation de la demande d'identification - elle-même une notion suspecte.

La littérature traduite peut être fascinante. Il y a quelque chose de si intrigant à lire le texte de seconde main - un morceau de prose qui a déjà traversé un filtre supplémentaire, une autre conscience, sous la forme du traducteur. Certains de mes écrivains préférés qui ont écrit en anglais le faisaient sans que l'anglais soit leur première langue, donc il y a aussi un sentiment de distance ou de distorsion. Conrad. Nabokov. Ces écrivains employaient l'anglais de manière intéressante.

Je ne peux pas me définir comme un écrivain politique - je ne pense pas l'avoir gagné, et je ne fonctionne pas en tant qu'écrivain politique dans la façon dont beaucoup d'écrivains que j'admire. Ce n'est pas simplement une question de contexte, d'où j'écris - il y a beaucoup dans la société américaine qui doit de toute urgence être écrite. Je pense que votre travail est toujours engagé dans la politique dans le sens plus lâche du terme - et que le relâchement est en soi une sorte de privilège - parce que la politique et la culture sont évidemment liées.

Comment décrivons-nous le fait de l'existence humaine? À un certain moment, peut-être, le style nous échoue. La langue, même et en particulier à son plus évocatrice, devient moins une aide et plus une difficulté.

Il est difficile d'identifier pourquoi deux cultures réagiront différemment au même sport.

Le point sur les ventes est pertinent car il suggère qu'il existe des cultures qui soutiennent et consomment, à grande échelle et difficiles de littérature. Des œuvres de littérature qui aux États-Unis ne vendraient que quelques milliers d'exemplaires, s'ils parviennent à trouver un éditeur. Le succès de ces textes en Espagne ou en Italie ou partout dans une sorte de conversation nationale que nous n'avons peut-être pas ici aux États-Unis.

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