Le diable est dans les détails ouvre le bal des textes de Leïla Slimani rassemblés et publiés dans l'hebdomadaire Le 1. Éric Fottorino les qualifie de "petits bijoux" dotés d'une force qui "impressionne" et ne laisse en aucun cas le lecteur indifférent. La plume toujours fine et engagée ne fait qu'en renforcer la beauté. Les différentes facettes de l'auteure s'incarnent dans ces textes illustrés par les dessins inédits de Pascal Lemaître.

Leïla Slimani est une journaliste et écrivaine franco-marocaine, lauréate du prix Goncourt en 2016.

Le diable est dans les détails

Le diable est dans les détails rassemble 6 textes de Leïla Slimani publiés dans l'hebdomadaire Le 1, "six petits bijoux, chacun doté d'une force qui impressionne, servis par une plume déliée, un regard tout en finesse, qu'il s'agisse de courtes nouvelles à la Tchekhov ou de textes engagés" (Éric Fottorino). Le lecteur pourra ensuite se plonger dans le dialogue entre Leïla Slimani et Éric Fottorino, intitulé Comment j'écris.

Leïla Slimani, née à Rabat en 1981, est arrivée à Paris à l'âge de 18 ans. Après des études à Sciences Po, elle devient journaliste à Jeune Afrique. Elle obtient le prix Goncourt en 2016 pour Chanson douce (Gallimard).

Le diable est dans les détails - Suivi de Comment j'écris

Le pays des autres Tome 1

A l'occasion de la septième édition du Festival Paris des femmes, neuf auteures ont répondu à une commande d'écriture. Le sujet : A vendre. Chaque auteur, composant avec sa sensibilité propre, explore le thème à travers des histoires d'héritage, d'absence, d'amour blessé, de jeux de pouvoir... Autant de variations d'un thème ramenant à l'omniprésence de l'argent au sein de nos sociétés et au coeur de nos vies. Textes de Marion Aubert, Nathalie Azoulai, Marie Darrieussecq, Adélaïde de Clermont-Tonnerre, Frédérique Deghelt, Agnès Desarthe, Claire Legendre, Zina et Marie Modiano. A vendre est créée au Théâtre des Mathurins les 11, 12 et 13 mars 2018 dans des lectures-mises en scène de Victoire Berger-Perrin, Adrien De Van et Jean-Philippe Puymartin.

A vendre - Neuf pièces courtes

Leïla Slimani est la douzième femme à avoir reçu le prix Goncourt. Quelle écrivain est-elle ? Comment écrit-elle ? Quelles sont ses inspirations ? Quel est son rapport à la langue ? Dans cette conversation avec le journaliste Éric Fottorino, l'auteure se dévoile et raconte son processus créatif.
"Au moment où je me mets à ma table de travail, je ne suis plus vraiment moi. Je ne suis plus une femme, je ne suis plus marocaine ou française, je ne suis même plus à Paris ni nulle part, je suis complètement affranchie de tout. Je pense que quand on s'engage en littérature, on est obligé de s'engager totalement. On est obligé d'aller jusqu'au bout et d'explorer parfois des choses désagréables pour soi. On doit faire confiance au lecteur."

Leïla Slimani est née à Rabat en 1981. Arrivée en France à l'âge de 18 ans, elle a étudié à Sciences Po avant de devenir journaliste à Jeune Afrique. Elle a publié deux romans chez Gallimard, Dans le jardin de l'ogre et Chanson douce, prix Goncourt 2016.

Comment j'écris

"Depuis mon adolescence, un portrait de Simone Veil est accroché au-dessus de mon bureau. Sur cette photographie, elle porte un chemisier blanc et ses longs cheveux noirs sont détachés. Son regard fixe l'objectif avec une détermination qui impressionne.
Elle est belle comme une star de cinéma. C'était mon héroïne à moi." Dans ce texte lapidaire, Leïla Slimani rend hommage au parcours de Simone Veil, à ses combats, à son engagement. Illustré par Pascal Lemaître, ce texte est fort, bouleversant.
L'ensemble constitue un très bel objet à offrir et à s'offrir, pour ne pas oublier.

Simone Veil, mon héroïne

Entre l'océan Atlantique et le désert du Sahara, la baie de Dakhla est un lieu magique et pourtant encore méconnu. Merveilleusement préservée, elle offre au visiteur des panoramas à couper le souffle. D'un bout à l'autre de la lagune, l'immensité océanique côtoie les douces collines des dunes, les lagons bleu turquoise et les paysages sauvages exercent une fascination incomparable. La faune et la flore sont un régal pour les yeux. La lumière, exceptionnelle de clarté et de vivacité, diffuse partout sa poésie. 
Fruit d'une histoire mythique et complexe, ce petit comptoir de pêche est en passe de devenir une destination touristique prisée ; il a bénéficié, au cours des dix dernières années, d'investissements importants qui ont transformé la vie de ses habitants. Dakhla fait son entrée dans la modernité et ses habitants accompagnent cette mutation avec autant d'énergie que de rêves.
Cet ouvrage est un voyage au coeur de la lagune : le récit d'une rencontre avec des lieux mystérieux et avec des habitants dont la réputation d'hospitalité et d'humilité n'est plus à faire, la transmission d'une émotion face à un espace préservé de l'agitation du monde et des hommes. C'est aussi un plaidoyer pour que la baie de Dakhla puisse conserver son authenticité et que le bien-être des générations futures soit assuré. 
Ouvrage réalisé sous l'initiative de l'Agence du Sud.
Collection histoire et sociétés du Maroc Saharien.

La baie de dakhla ; itinérance enchantée entre mer et désert

Leïla Slimani, née le 3 octobre 1981 à Rabat au Maroc, est une journaliste et femme de lettres franco-marocaine. Elle a notamment reçu le prix Goncourt 2016 pour son deuxième roman, Chanson douce.

Je me souviens, quand j'étais adolescent, des gens me disant: «Vous savez, quand vous êtes mère, vous ne vous sentirez jamais seul. Vous ressentirez tellement d'amour et vous serez épanoui par cet amour. Puis je suis devenu mère. Et j'ai appris que c'est absolument faux: vous pouvez vous sentir très seul avec vos enfants, même si vous les aimez.

J'adore cuisiner des spectacles! Je ne suis pas moi-même un mauvais cuisinier, mais je dois dire que j'admire la créativité de ces jeunes chefs. Cela me rend jaloux ... et faim.

Mes deux sœurs et moi avons eu une très belle nounou à la maison au Maroc jusqu'à l'âge de 13 ans. Je me souviens que mes parents ont dit comment elle s'était insinuée dans notre famille. Ils savaient qu'elle souffrirait quand nous nous éloignons d'elle.

Tout le monde me demande: «Pourquoi choisissez-vous de tels thèmes subversifs ou choquants? Mais quand je suis seul dans mon bureau, je ne me disais pas: "Ok, je vais choquer." Je veux écrire sur un personnage qui me fascine, quelqu'un que je ne comprends pas.

L'une des grandes erreurs de l'élite marocaine et de l'élite du monde musulman était d'avoir peur des conservateurs. Ils se battent pour leurs idées. Pourquoi ne devrions-nous pas nous battre pour nos idées?

Lorsque vous devenez un «public», je trouve très difficile de continuer à suivre les médias sociaux. C'est trop dur, trop violent. Je lis uniquement les journaux en ligne.

Je ne me considère pas vraiment comme un immigrant, parce que je suis né français; J'ai toujours parlé la langue. Je n'ai jamais eu le sentiment d'être étranger. J'ai eu beaucoup de chance: je suis venu en France et j'avais assez d'argent pour étudier et louer un studio. Donc, pour moi, ce n'était pas difficile.

Vous voulez que vos enfants aiment la nounou, mais en même temps, vous voulez rester la mère et vous voulez être la plus appréciée. Il y a donc une sorte de jalousie entre la mère et la nounou.

Je pense que l'instinct maternel est une construction masculine qui est utilisée depuis des siècles pour garder les femmes à leur place, à la maison.

La maternité n'est pas seulement quelque chose de très pur et très plein d'amour, il peut aussi être plein de choses sombres.

Je savais que je voulais écrire sur une nounou, mais c'était difficile pour moi de trouver un rythme narratif.

Je me demande si je n'ai pas rêvé. Ça ne peut pas être. Cela ressemble aux histoires qu'on invente à Hollywood, à ces films que l'on regarde en se serrant contre son amoureux.

L'obscurité humaine me fascine; Je le trouve intrigant. Et il y a peu de personnages féminins qui sont explorés sous ce jour.

Toute fiction est basée sur la vérité - «Madame Bovary» est basée sur une histoire vraie!

Arrêtons de vous cacher derrière un pseudo-respect des cultures, dans un relativisme écœurant qui n'est qu'un masque pour notre lâcheté, notre cynisme et notre impuissance. Moi, né musulman, marocain et français, je vous le dirai: la charia me fait vomir.

Quand j'étais une petite fille et que les gens me demandaient ce que je voulais être quand j'ai vieilli, je disais toujours que je voulais être payé pour réfléchir. Donc pour moi, rêver, penser, écrire - c'est merveilleux.

En tant que mère, vous n'êtes pas autorisé à parler des «bons» moments - pas ceux où vous en avez assez et que vous voulez être seul. Ou je veux juste être une femme, pas une mère.

La seule façon de connaître quelqu'un est de ses actions - vous ne pouvez jamais savoir ce qui se passe en eux.

Je ne crois tout simplement pas qu'une femme est naturellement plus proche de son enfant qu'un homme. Pas du tout.

Je me souviens que la première fois que j'ai regardé mon fils, bien sûr, je ressentais de l'amour. Mais je pense que le premier sentiment n'était pas l'amour: c'était la peur. Quelqu'un a besoin de moi. Si quelque chose lui arrive, que vais-je faire? Peut-être que je ne survivrai pas si quelque chose lui arrive? La peur était aussi grande que l'amour.

Les autorités de Rabat croient que si nous créons un caractère marocain, même dans une œuvre de fiction, nous sommes responsables de l'image des femmes marocaines.

J'adore regarder des œuvres d'art à travers les yeux d'un enfant.

Je n'écoute pas de la musique. Je sais que c'est bizarre, et je n'ai aucune explication à cela. Mais je ne le fais jamais.

Mes parents étaient amoureux des livres, et ils nous ont élevé d'une manière qui considérait la liberté et la subversion comme indispensables.

Lorsque vous vivez en étroite collaboration avec les gens, vous ne voyez pas qui ils sont vraiment. En particulier, avec des nounous, ils n'existent que chez vous, et quand ils partent, ils n'existent plus vraiment pour vous.

J'avais une nounou en grandissant au Maroc et mes parents m'ont parfois encouragé à me mettre dans ses chaussures.

Moi aussi, je suis intéressé par l'identité et l'islam, ce que les gens attendent de nous. Mais il ne faut pas écrire ce qui est attendu. Il est important pour les écrivains nord-africains de montrer qu'ils ont d'autres choses à dire.

Une nounou est une femme qui vit dans un appartement, mais l'appartement n'est pas le sien. Elle élève des enfants, leur apprend à marcher, à parler ; elle leur donne à manger - mais ces enfants ne sont pas ses enfants. Elle est donc dans un endroit très ambigu.

Les gens ne veulent pas traiter leurs nounous subventement. Ils ne veulent pas agir comme des boss. Et donc personne ne sait vraiment se comporter, et tout le monde prétend légèrement que la mère et la nounou sont «égaux» - alors que ce n'est pas le cas. Et prétendre que vous êtes égal peut rendre les choses compliquées, voire dangereuses.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Le%C3%AFla_Slimani

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