Un ancien déporté se décide, quinze ans après son retour d'un camp, à accomplir la promesse faite à un de ses compagnons de captivité, le commandant Ferdinand Roc, qu'il a vu mourir. Celui-ci lui avait demandé d'aller voir son neveu pour lui transmettre ses dernières volontés. Il avait spontanément accepté de le faire, mais, repris par la routine de la vie quotidienne, il se demande si l'oubli et le silence ne seraient pas préférables aux démarches et aux recherches qui lui permettraient de retrouver le destinataire de ce message, mais qui l'obligeraient à évoquer le passé, à en parler, à le revivre. Et voici venu l'âge de la retraite et des loisirs forcés : il part. A chaque étape de l'enquête l'attendent des surprises : les morts demandent justice, mais les vivants savent recomposer les faits et gestes disparus dans le temps et l'oubli. J'avais eu l'intention, en commençant la rédaction de ce roman, de composer un chant funèbre pour quelques morts qui n'ont jamais cessé de venir hanter mes heures vides. Et je m'aperçois que j'ai seulement raconté une histoire. Le lecteur en tirera peut-être une morale. Laquelle ? Je l'ignore. Tout écrivain n'est probablement, en fin de compte, qu'un arracheur d'illusions. L. A.

Aucune trace

Le savoir et l'expérience du docteur Linaus - psychiatre qui croit pouvoir déceler « les sources et les origines de toutes les angoisses » - se heurtent à un mal étrange, visible seulement par ses effets. Conseils, voyages, amours « prescrits », sommeil artificiel, pilules de toutes les couleurs ne peuvent rien : les crises se succèdent et s'aggravent. Ne voyant rien venir, le docteur Linaus se résigne à constater que cette « adolescente attardée » n'est pas une malade comme les autres, qu'elle réagit en toutes circonstances différemment, que ses efforts d'homme de science ne seront ici d'aucun effet. Et il suggère un moyen ultime, une intervention chirurgicale... Mais c'est encore un échec : l'adolescente attardée lui ferme sa porte, à lui et à tous les psychiatres qui oseraient s'attaquer à l'intégrité de sa personne « différente ». Si, cependant, l'auteur avait voulu seulement conter les mésaventures du docteur Linaus, ce roman aurait eu probablement un titre bien plus simple : Monsieur Homais, psychiatre... Le noeud de l'histoire se trouve sans doute ailleurs, plus loin en arrière, longtemps avant les crises et avant les pilules, peut-être autour d'un lit de petite fille qui, réveillée en sursaut par des coups de poing dans la porte, éclate de rire, veut seulement rire, mais reçoit soudain l'ordre de sa mère de se taire. Comment sera sauvée cette jeune fille, que le monde des adultes précipite dans une angoisse vertigineuse, parce qu'il signifie le crime, le viol, la folie universelle ? Ce récit exemplaire touchera tous ceux qui, de près ou de loin ont affronté la psychiatrie.

La main sur la bouche

Dans un immeuble parisien de sept étages, abritant l'activité d'un grand quotidien, se trouve le bureau des préciseurs, qui sont les journalistes de nuit spécialisés dans un certain genre d'information urgente : un ordre du directeur ou d'un de ses innombrables subordonnés, et il leur faut trouver sur l'heure dans les archives du crime, du suicide ou de l'accident, la liste complète des faits divers exactement calqués sur l'événement du jour. Ainsi ferons-nous la connaissance de Gabriel, le narrateur, de Martial, Sollar, Bastien, Monique, et surtout Rondoux qui, après avoir été titreur, spécialiste du titre « coup de poing » à la une, s'est vu remplacé par Cortinat, à la suite d'un scandale. Et nous nous apercevons bientôt que cette poignée d'hommes, réduits à l'état d'ombres agitées, vivent en champ clos dans leur bureau qu'ils ont surnommé eux-mêmes Le Débarras. Humiliations, espoirs, regrets, vaines tentatives d'évasion par l'amour, le rêve, la folie, le mysticisme, nous entrons peu à peu dans un monde de naufragés imaginaires.

Le débarras

Léon Aréga, né en 1908 à Przasnysz, en Pologne (dans la partie alors dépendante de l’Empire russe), est le pseudonyme d’un écrivain français,.

Peut-on vivre, aimer, sans être un tout petit peu regardé ? Le paradis c'est les autres.

Chacun rate sa vie, à sa manière, selon ses moyens et ses convictions.

https://fr.wikipedia.org/wiki/L%C3%A9on_Ar%C3%A9ga

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