Avant d'être le cinéaste universellement reconnu que nous savons, Luis Buñuel (1900-1983) a été dans les années 20, à Madrid puis à Paris, comme ses amis García Lorca et Dalí, un poète conséquent. Le recueil Le chien andalou auquel nous avons adjoint de nombreux textes, relève assurément au premier chef de l'univers surréaliste, insolent et libertaire, dont Buñuel prouve qu'il fut avant même la rencontre avec Breton et la réalisation des films L'âge d'or et Un chien andalou, un des plus justes interprètes.

Le chien andalou et autres textes poétiques

" Ce qui me frappe, dans le livre de Luis, c'est la richesse et la diversité de cette longue vie, à cheval sur plusieurs pays, sur plusieurs cultures. Elle va du Moyen Age aux Temps modernes. Elle passe par le surréalisme, la guerre d'Espagne, Hollywood, le Mexique. Elle est faite d'humour, de solitude, d'amitié, d'imagination. Elle est vue par un des regards les plus aigus et les plus profonds d'aujourd'hui, celui d'un ermite rieur et par moments mélancolique.
Ce qui me frappe aussi, c'est, comme dans un roman picaresque espagnol, le plaisir de la halte, de l'anecdote et du bon temps. Luis s'arrête soudain, s'assied sous un arbre au bord de la route et se met à parler des choses importantes : le vin, l'amour, Dieu, le hasard, les rêves et la mort. Puis il repart sur son chemin ensoleillé.
Image d'un individu exceptionnel, promenade étonnante et quelquefois perverse dans un siècle mouvementé, ce livre est aussi une affirmation constante : une morale personnelle rigoureuse est la seule exigence qui puisse gouverner la vie.
Mais comment devient-on ce qu'on est ? Voici une tentative de réponse à cette très vieille question. Voici l'approche d'un destin, l'aventure secrète d'une vie balancée comme toutes les vies, entre le hasard et la liberté. "

Jean-Claude Carrière

Mon Dernier soupir

Ce qui me frappe, dans le livre de Luis, c'est la richesse et la diversité de cette longue vie, à cheval sur plusieurs pays, sur plusieurs cultures.
Elle va du Moyen Age aux Temps modernes. Elle passe par le surréalisme, la guerre d'Espagne, Hollywood, le Mexique. Elle est faite d'humour, de solitude, d'amitié, d'imagination. Elle est vue par un des regards les plus aigus et les plus profonds d'aujourd'hui, celui d'un ermite rieur et par moments mélancolique. Ce qui me frappe aussi, c'est, comme dans un roman picaresque espagnol, le plaisir de la halte, de l'anecdote et du bon temps.
Luis s'arrête soudain, s'assied sous un arbre au bord de la route et se met à parler des choses importantes : le vin, l'amour, Dieu, le hasard, les rêves et la mort. Puis il repart sur son chemin ensoleillé. Image d'un individu exceptionnel, promenade étonnante et quelquefois perverse dans un siècle mouvementé, ce livre est aussi une affirmation constante : une morale personnelle rigoureuse est la seule exigence qui puisse gouverner la vie.
Mais comment devient-on ce qu'on est ? Voici une tentative de réponse à cette très vieille question. Voici l'approche d'un destin, l'aventure secrète d'une vie balancée comme toutes les vies, entre le hasard et la liberté. (Jean-Claude Carrière)

Mon dernier soupir - ne

Là-bas

La collection « Cinéma d'aujourd'hui » se propose de situer à leur place les plus grands auteurs de films. Consacrée aux architectes de l'image et du mouvement, à ceux qui inventent chaque jour le langage de notre temps, cette collection ne s'adresse pas seulement aux spécialistes, mais aussi à un vaste public qui s'intéresse de plus en plus à tout ce qui touche à l'art cinématographique. Chaque volume comprend une étude rédigée par un critique qualifié, un important choix de textes du cinéaste considéré, des extraits des découpages des principaux films. Enfin, une documentation filmographique et bibliographique et de nombreuses illustrations complètent chaque ouvrage.

Luis Buñuel

La barre ... est un exercice de solitude. Par-dessus tout, il doit être calme, sombre, très confortable et contrairement aux mœurs modernes, aucune musique d'aucune sorte, aussi faible. En somme, il ne devrait pas y avoir plus d'une douzaine de tables et un client qui n'aime pas parler.

Je ne peux qu'attendre l'amnésie finale, celle qui peut effacer toute une vie.

Un écrivain ou un peintre ne peut pas changer le monde. Mais ils peuvent maintenir vivante une marge essentielle de non-conformité.

Comme la majorité des sourds, je n'aime pas beaucoup les aveugles.

Dieu et le pays sont une équipe imbattable; Ils battent tous les records d'oppression et d'effusion de sang.

Un paranoïaque comme un poète, est né, pas fait.

Rien ne me dégoûterait plus, moralement, que de recevoir un Oscar.

Je dis en enfer avec le travail que vous devez faire pour gagner votre vie! Ce genre de travail ne nous fait aucun honneur; Tout ce qu'il fait est de remplir le ventre des porcs qui nous exploitent. Mais le travail que vous faites parce que vous aimez le faire, parce que vous avez entendu l'appel, vous avez une vocation - c'est ennoblissant! Nous devrions tous pouvoir travailler comme ça. Regardez-moi, Saturno - je ne travaille pas. Et je m'en fiche s'ils me pendent, je ne travaillerai pas! Pourtant, je suis vivant! Je peux vivre mal, mais au moins je n'ai pas à travailler pour le faire!

Le mystère est l'élément de base de toutes les œuvres d'art.

Si le diable devait m'offrir une résurgence de ce qui s'appelle communément la virilité, je refuserais. `` Gardez simplement mon foie et mes poumons en bon état de fonctionnement '', je répondais, "afin que je puisse continuer à boire et à fumer!"

Même aujourd'hui, je ne sais pas quelle est la vérité ou ce que j'ai fait avec.

Les deux grenades à main surréalistes de Luis Bunuel (Cowritten à des degrés divers avec Salvador Dali) font un double projet de loi qui peut restaurer votre foi dans les subversions de la jeunesse. PISSION PURS Espagnol-parisien et vinaigre.

Heureusement, quelque part entre le hasard et le mystère réside dans l'imagination, la seule chose qui protège notre liberté, malgré le fait que les gens continuent d'essayer de le réduire ou de le tuer complètement.

Le cinéma semble avoir été inventé pour exprimer la vie du subconscient, dont les racines pénètrent si profondément la poésie

Dans toute société, l'artiste a une responsabilité. Son efficacité est certainement limitée et un peintre ou un écrivain ne peut pas changer le monde. Mais ils peuvent garder une marge essentielle de non-conformité vivante. Grâce à eux, les puissants ne peuvent jamais affirmer que tout le monde est d'accord avec leurs actes. Cette petite différence est importante.

Si quelqu'un me disait qu'il me restait vingt ans et me demandais comment j'aimerais les passer, je répondrai «Donnez-moi deux heures par jour d'activité, et je prends les vingt autres dans les rêves .

Si l'alcool est reine, alors le tabac est son épouse. C'est un bon compagnon pour toutes les occasions, un ami fidèle par le bon temps et la faute.

Tabac et alcool, délicieux pères d'amitiés constantes et de rêveries fertiles.

Je pense que les films sont périssables, car ils dépendent trop de la technologie, qui progresse trop rapidement et les films deviennent à l'ancienne, les antiquités. Ce que j'espère, c'est que la technologie avance au point que les films à l'avenir dépendront d'une petite pilule que vous prenez; Ensuite, vous vous asseyez dans l'obscurité, et de vos yeux, vous projetez le film que vous voulez voir sur un mur vide.

Répétez, encore et encore, au cas où quelqu'un l'oublierait ou croit le contraire, que nous ne vivons pas dans le meilleur de tous les mondes possibles.

Vous devez commencer à perdre votre mémoire, ne serait-ce que dans des morceaux, pour réaliser que la mémoire est ce qui fait notre vie. La vie sans mémoire n'est pas du tout la vie ... Notre mémoire est notre cohérence, notre raison, notre sentiment, même notre action. Sans cela, nous ne sommes rien.

Franchement, malgré mon horreur de la presse, j'aimerais sortir de la tombe tous les dix ans environ et aller acheter quelques journaux.

Je donnerais ma vie pour un homme qui cherche la vérité. Mais je tuerais volontiers un homme qui pense qu'il a trouvé la vérité.

Le déclin de l'apéritif pourrait bien être l'un des phénomènes les plus déprimants de notre temps.

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