"Tu n'as pas la moindre idée
du genre de lumière que tu laisseras entrer
quand tu feras tomber ce bol,
aucune idée
de ce qui te remplira"

Maggie Nelson

Poétesse, essayiste et critique d'art américaine née en 1973, elle s'est affranchie du carcan des genres littéraire établis.
Mêlant avec brio écriture autobiographique et théorie critique, Maggie Nelson a fait de ses questionnements sur la famille, le genre, la violence sexuelle, l'histoire de l'avant-garde et la philosophie des sujets de prédilection. Recueil paru en 2007 aux Etats-Unis, Quelque chose de brillant avec des trous est une méditation intemporelle sur la perte et la liberté.

Quelque chose de brillant avec des trous

Ce livre raconte une histoire d'amour. Deux êtres se rencontrent et tombent éperdument amoureux. Leur amour grandit, leurs deux corps se transforment, et avec leurs mutations d'autres grandes questions résonnent : qu'est-ce que la maternité? Comment se construit le genre ? Comment vivre et penser la marge en construisant une famille ? A la lisière de l'essai et de l'autofiction, Les Argonautes déploie une réflexion intime qui résonne. Révolutionnaire. Poétesse, essayiste et critique d'art américaine, Maggie Nelson s'est affranchie du carcan des genres littéraires établis. Mêlant avec brio écriture autobiographique et théorie critique, elle a fait de ses questionnements sur la famille, le genre, la violence sexuelle et la philosophie des sujets de prédilection. Elle est notamment l'autrice de Bleuets et Une partie rouge parus aux Editions du sous-sol.

Les Argonautes

Dans le sillage des Pensées de Pascal citées en exergue, Bleuets est un objet hybride quelque part entre l'essai, le récit, le poème. Deux cent quarante fragments composent cette méditation poétique, intime et obsessionnelle autour d'une couleur, le bleu. Le deuil, le sentiment amoureux, la mélancolie sont autant de thèmes chers à Maggie Nelson ici abordés dans une maïeutique convoquant l'art et la beauté entre deux digressions introspectives ou savantes, des fantasmes de l'auteure à des approfondissements autour de la pensée de Platon ou de Goethe, en passant par l'oeuvre d'un Warhol ou d'un Klein ou la musique de Leonard Cohen. Laissons-nous séduire par cette déclaration d'amour fou à une couleur, un livre à ranger précieusement entre les Fragments d'un discours amoureux de Roland Barthes et Notre besoin de consolation est impossible à rassasier de Stig Dagerman.
"Et si je commençais en disant que je suis tombée amoureuse d'une couleur. Et si je le racontais comme une confession ; et si je déchiquetais ma serviette en papier pendant que nous discutons. C'est venu petit à petit. Par estime, affinité. Jusqu'au jour où (les yeux rivés sur une tasse vide, le fond taché par un excrément brun et délicat enroulé sur lui-même pareil un hippocampe), je ne sais comment, ça a pris un tour personnel."
Traduit de l'anglais (États-Unis) par Céline Leroy

Bleuets

Dans le sillage des Pensées de Pascal citées en exergue, Bleuets est un objet hybride quelque part entre l'essai, le récit, le poème. Deux cent quarante fragments composent cette méditation poétique, intime et obsessionnelle autour d'une couleur, le bleu. Le deuil, le sentiment amoureux, la mélancolie sont autant de thèmes chers à Maggie Nelson ici abordés dans une maïeutique convoquant l'art et la beauté entre deux digressions introspectives ou savantes, des fantasmes de l'auteure à des approfondissements autour de la pensée de Platon ou de Goethe, en passant par l'oeuvre d'un Warhol ou d'un Klein ou la musique de Leonard Cohen. Laissons-nous séduire par cette déclaration d'amour fou à une couleur, un livre à ranger précieusement entre les Fragments d'un discours amoureux de Roland Barthes et Notre besoin de consolation est impossible à rassasier de Stig Dagerman. 

"Et si je commençais en disant que je suis tombée amoureuse d'une couleur. Et si je le racontais comme une confession ; et si je déchiquetais ma serviette en papier pendant que nous discutons. C'est venu petit à petit. Par estime, affinité. Jusqu'au jour où (les yeux rivés sur une tasse vide, le fond taché par un excrément brun et délicat enroulé sur lui-même pareil un hippocampe), je ne sais comment, ça a pris un tour personnel." Traduit de l'anglais (États-Unis) par Céline Leroy

Les Argonautes, c'est d'abord une histoire d'amour. Deux êtres qui se rencontrent et tombent éperdument amoureux. Leur amour grandit, leurs deux corps se transforment, et avec leurs mutations d'autres grandes questions résonnent : qu'est-ce que la maternité ? Comment se construit le genre ? Comment vivre et penser la marge en construisant une famille ?
À la lisière de l'essai et de l'autofiction, Les Argonautes est à la fois amusant et indigné, souvent emporté, toujours brillant. Maggie Nelson nous y présente les penseurs qui l'ont aidée à vivre, Judith Butler, Susan Sontag, Gilles Deleuze ou Roland Barthes. Elle parvient à mêler histoire intime et réflexion, livrant un texte à nul autre pareil, brillant et solaire. Au fil de ses lectures, elle nous emmène en Floride sur la plage, au cabaret burlesque, dans une université de New York, dans le bureau d'un shérif en Californie, à la très kitsch chapelle de Hollywood... Et surtout, elle s'assure que nous ne verrons plus jamais de la même façon le mystère de la fabrication d'un corps par un autre.
"Les Argonautes l'a imposée aux États- Unis comme une star de la 'non-fiction'. (...) Surprenante, exigeante, la pensée de Maggie Nelson vogue à contre-courant, ne prend rien pour acquis et force à réfléchir. Non-fiction, mais oui-talent.' 
ELLE 
"Le portrait exceptionnel à la fois d'une relation amoureuse et de la collaboration entre le coeur et l'esprit de Maggie Nelson.' 
The New Yorker

2004. Maggie Nelson travaille à un recueil de poésie, Jane : A Murder, livre qui revisite l'histoire de sa tante Jane Mixer, assassinée en 1969 dans le Michigan. Trente-cinq ans plus tard, l'affaire est encore irrésolue. Tout va basculer lorsque l'auteur reçoit un appel de sa mère lui annonçant que la police a trouvé un nouveau suspect, un certain Leiterman, sexagénaire et infirmier à la retraite. Un procès aura lieu. Nelson va y assister avec sa mère et son grand-père, contraints de se confronter à nouveau aux images choquantes du meurtre et à un passé enfoui dans la mémoire familiale. Nelson n'oublie pas. Celle que son grand-père ne peut s'empêcher d'appeler «Jane» par mégarde se reconnaît dans cette femme qu'elle n'a pourtant jamais rencontrée, dont la vie et le destin font écho à ses propres questionnements.

Avec Une Partie rouge, Maggie Nelson nous offre une méditation sur ces fantômes qui peuplent nos vies et que l'on tait. L'auteur crée une forme hybride et poétique qui impose une réalité brutale au silence pesant, la juge, la confronte et la fait plier par l'écriture.

Une partie rouge

2004. Maggie Nelson travaille à un recueil de poésie, Jane : A Murder, livre qui revisite l'histoire de sa tante Jane Mixer, assassinée en 1969 dans le Michigan. Trente-cinq ans plus tard, l'affaire est encore irrésolue. Tout va basculer lorsque l'auteur reçoit un appel de sa mère lui annonçant que la police a trouvé un nouveau suspect, un certain Leiterman, sexagénaire et infirmier à la retraite. Un procès aura lieu. Nelson va y assister avec sa mère et son grand-père, contraints de se confronter à nouveau aux images choquantes du meurtre et à un passé enfoui dans la mémoire familiale. Nelson n'oublie pas. Celle que son grand-père ne peut s'empêcher d'appeler "Jane' par mégarde se reconnaît dans cette femme qu'elle n'a pourtant jamais rencontrée, dont la vie et le destin font écho à ses propres questionnements. 

Avec Une Partie rouge, Maggie Nelson nous offre une méditation sur ces fantômes qui peuplent nos vies et que l'on tait. L'auteur crée une forme hybride et poétique qui impose une réalité brutale au silence pesant, la juge, la confronte et la fait plier par l'écriture.

Chaque fois que vous vous impliquez pour parler de droits, vous parlez d'être citoyen. Vous parlez d'être citoyen du capitalisme; Vous parlez de quels droits sont accordés à quelles identités, en vertu des lois et de tout ce qui est un grand mélange. Le mariage est, entre autres choses, une formalité pour canaliser le capital par le biais d'une famille. Et c'est pourquoi le procès Big Doma consistait à payer trop d'impôts! "Je n'aurais pas eu à payer toutes ces taxes si Theodora avait été Theo" - c'était le gros slogan. Il s'agit de protéger les actifs.

Pour des raisons pragmatiques, pour réduire la violence et pour avoir permis aux gens de vivre une meilleure vie, je pense que l'attaquant de marche pour les droits GLBTQ + est valable. Mais pour moi, j'espère que la frontière est en alliance sur tous les problèmes sociaux, par lequel les gens peuvent surmonter les préjugés qu'ils détiennent afin de garder les yeux sur la vie habitable pour les gens de tous les états de vulnérabilité, peu importe ce que leur Genre, sexualité, race, classe, origine, peu importe.

Dans la vie et l'art, il y a des distinctions à faire entre ce que consiste à un acte de cruauté.

Pour ne pas être trop doctrinaire, mais nous vivons dans le patriarcat! Et donc tout ce qui est explicitement associé au sexe féminin, y compris la maternité, doit être revendiqué sur le plan défensif, car il est soit dévalué, soit idéalisé, mais pas soutenu. Je crois tellement que les êtres humains valent que je ne ressens pas le besoin de le discuter, mais je pense qu'il y a une partie de moi qui veut très spécifiquement faire de la place pour que ces idées soient centralisées, ne serait-ce que pour le moment .

Les étiquettes peuvent être amusantes! Certaines personnes sont comme: "En tant qu'ours porteurs de cartes, où j'ai aussi un peu de fée en moi ..." Les gens s'amusent à les collager; Il y a des gens amusants avec leurs identifications. L'ironie d'eux peut être perdue si vous êtes tout simplement anti-identitaire.

La plupart des Bio Men sur Terre sont nés de femmes, donc c'est assez ordinaire! Mais je pense que parce que je venais d'une matriarcatte - mon père est mort quand j'étais jeune, et que je n'ai qu'une sœur et une demi-soeur - quand j'ai dit à ma mère et à ma sœur que j'avais un garçon, ils étaient tous les deux comme, " Cela ne calcule pas dans notre relation familiale! " C'était comme "les filles seulement ici!" Maintenant que tout me semble très étrange.

Je me sens excité en ce que je pense que les garçons nés de féministes ont une longueur d'avance. Au moins, ceux que j'ai rencontrés semblent qu'ils font. Il y a quelque chose de vraiment vital dans cet échange. Je pense que j'avais seulement imaginé, à l'avance, de remettre un féminisme à une jeune fille. Mais je suis nouvellement excité par le défi de lever un garçon.

Je ne pense pas qu'il y ait de formule pour ce qui fait un grand art.

L'art pour moi n'est pas assez précieux pour que je me sente territorial sur ce à quoi le mot s'applique. Les conversations sur ce qui est considéré comme de l'art et ce qui ne l'est pas ne captivent pas beaucoup mon attention.

Est-ce excitant d'avoir une identité codifiée, qui obtient alors un ensemble codifié de droits et de reconnaissances et de visibilité? Sommes-nous censés le prendre à partir de là, dans le même système? Ou essayons-nous de bouleverser la table avant de vouloir une place?

Oui, j'écris sur la maternité, mais je se hérisse un peu, surtout de vivre avec quelqu'un dont la parentalité se situe entre les fissures de ce que la culture est prête à reconnaître comme maternité ou paresse, mais qui est très certainement un excellent parent.

Je pense que l'écriture d'épuise la question flamboyante. Parfois, cela peut ressembler lorsque vous vivez avec certains paradoxes et qu'ils ne sont pas articulés, vous ressentez la pression de choisir. Je me sens plus à l'aise de vivre dans les paradoxes que j'ai nommés et disposés, tandis que lorsque j'ai commencé, ils auraient pu ressentir de vraies agitations. Au moins, je les vois plus clairement après les avoir esquissés pour moi et j'ai fait un endroit pour se tenir en relation avec eux qui se sentait assez bien pour durer au cours d'un livre.

Car pour vouloir oublier à quel point vous aimiez quelqu'un - et ensuite, pour oublier - peut ressentir, parfois, comme l'abattage d'un bel oiseau qui a choisi, par une grâce, pour faire un habitat de votre cœur.

Je ne sais pas comment mettre cela, mais je ne voulais pas que des choses comme la transition entre les sexes soient, comme, l'argent qui a tiré sur le changement corporel. La vérité est que nous changeons tous tout le temps les uns aux autres. Quiconque est en couple depuis plus d'un an, plus de cinq ans, le sait.

Il y a cette superposition de moi que nous pouvons avoir avec quelqu'un d'autre à travers une longue relation. Je vais aux bains, le spa coréen. J'adore regarder les cartes du corps des gens. Les femmes ont tellement de cicatrices de mastectomie et de cicatrices et d'étirements de grossesse extra-utérines, et toutes ces choses sont incroyables et merveilleuses pour moi. Je suppose que je trouve que ce n'est pas étranger de ne pas s'occuper du flux que de s'y assister. Mais dans une relation, c'est aussi effrayant - vous ne savez pas où vous allez finir lorsque vous passez par le changement.

Je sais que beaucoup de craintes féministes au sujet du mouvement trans ont été: "Attendez, nous ne sommes jamais arrivés dans la partie où nous nous concentrons sur les femmes! Nous avons essayé pendant une minute, mais nous ne voulons pas perdre la catégorie tout d'un coup . Nous n'avons pas encore entendu les femmes avec des enfants appelés mères, nous n'avons pas encore entendu de tous ces groupes! " D'une part, je suis très sympathique à cela, mais la catégorie des femmes ou des mères, l'une de ces catégories, est sur des sables à déplacement et l'ont toujours été.

Nous sommes tous des êtres humains ayant des besoins corporels vivant dans un système. Nous n'avons pas besoin de prouver que nous ne faisons pas partie du tissu de la culture afin de vouloir le changer.

Nos enfants ne vivent tout simplement pas dans la même génération, et s'ils ne sont pas initiés à l'identité de genre comme un problème, ils ne les intériorisent pas comme un problème. Ce qui ne veut pas dire qu'ils ne rencontrent pas le fanatisme dans leur vie.

J'adore le langage. Cela ne me dérange pas que ses effets soient partiels. Pour moi, c'est très produisant de la santé mentale. Ce serait bizarre si les effets du langage étaient plus que partiels, si toute votre vie existait dans vos textes. Ce serait beaucoup plus effrayant pour moi que la langue étant un outil inadéquat à représenter.

Je ne crois jamais à la violence comme une sorte de médicament.

Il est bien sûr plus facile de trouver la dignité dans sa solitude. La solitude est la solitude avec un problème. Blue peut-il résoudre le problème, ou peut-il au moins me garder en compagnie de lui? -No, pas exactement. Il ne peut pas m'aimer de cette façon; il n'a pas de bras. Mais parfois, je pense que sa présence est une sorte de clin d'œil, si vous êtes à nouveau, dit-il, et moi aussi.

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