Come un richiamo ancestrale, il sonaglio sacro del vudù fende l'aria con un suono ipnotico, rauco o stridulo, che si ripete prolungato, si unisce ai versi degli animali e rincorre l'oscurità per raggiungere un altro universo: quello dei morti. È un oggetto di fabbricazione semplice: una zucca la cui cavità viene riempita di ossa di serpenti e la cui superficie viene adornata con perle che mollemente ne ricalcano i contorni. Solo lo houngan, il sacerdote, può utilizzarlo. Quando Maya Deren nel 1947 da New York approda a Haiti, il vudù è ancora la religione dominante, e lei una giovane regista di film sperimentali e d'avanguardia. Il suo sguardo di artista viene catturato subito da quel conturbante pantheon di divinità, e Maya Deren si trova presto coinvolta nei riti notturni. Dopo i canti di apertura, gli inchini e i passi tradizionali, vede lo houngan intonare l'invocazione a Damballah, il grande dio serpente. Tra i bagliori dei fuochi sente levarsi i tamburi. Assiste a una danza simile all'acqua, in cui i corpi, fluttuando, si chinano lentamente verso terra, convergendo al centro come un'unica, magica corrente. Ma Maya Deren non si limita a osservare: alla fine del suo percorso iniziatico sperimenta la possessione, e le viene assegnato uno spirito guida, Erzulie, la divinità dell'amore. Secondo il vudù, infatti, lo spirito che è in ciascuno di noi non perisce insieme al corpo, ma può diventare un loa, uno spirito sacro, e sostituirsi temporaneamente a chi è ancora in vita attraverso la possessione: è allora che i cavalieri divini si impadroniscono dell'iniziato e lo cavalcano. Il prescelto può così accedere alla quinta dimensione, quella dell'eternità, diventare « pieno di dio » e ricreare in Terra il suo paradiso, ricevendo dalle divinità ispirazione, cura e consiglio. Con I cavalieri divini del vudù, arricchito della prefazione di Joseph Campbell, il Saggiatore restituisce al lettore una delle testimonianze a oggi più esaurienti sulla ritualità haitiana. Maya Deren, discostandosi dall'approccio dell'antropologia tradizionale e iniziandoci ai misteri dell'armonia cosmica, trascrive una realtà che, come ogni archetipo mitologico, vive nel cuore di ogni essere umano.

I cavalieri divini del vudù

Figure mythique et pionnière de l'avant-garde cinématographique américaine des années quarante, Maya Deren (1917-1962) affirme dans ses textes le caractère unique du cinéma comme forme d'art, dans la lignée des plus grands théoriciens du cinéma (Eisenstein, Dulac ou Epstein).
Deux textes théoriques essentiels sont traduits dans ce livre: Une Anagramme d'idées sur l'art, la forme et le cinéma, de 1946 et La Cinématographie comme usage créatif de la réalité, de 1960. Rédigé dans le contexte de l'après-guerre, l'Anagramme d'idées sur l'art, la forme et le cinéma est un essai d'esthétique à plusieurs entrées. La trame générale du texte positionne le cinéma comme rencontre essentielle de l'art et de la science. Pour Maya Deren, le travail de l'artiste doit entrer en communion avec la culture; l'œuvre d'art doit relever du rituel et refléter le mythe, d'où son rejet de l'"inconscient " surréaliste au profit d'un rapport privilégié de l'artiste avec la civilisation et la nature. Parallèlement, Maya Deren compare le cinéma aux autres formes d'art. Prenant appui sur sa pratique cinématographique, elle entend "libérer" le cinéma de ses entraves, et notamment de la littérature ou du théâtre qui l'emprisonnent dans de vieux schémas. En outre, elle développe pour le cinéma le concept de forme temporelle (time form), plus proche de la musique ou de la danse que des arts plastiques, qui relèvent davantage des arts de l'espace. Les films comme les textes de Maya Deren sont une source importante d'inspiration pour l'avant-garde en général, pour les femmes cinéastes et pour les féministes contemporaines.

Ecrits sur l'art et le cinéma

Je fais mes photos pour ce que Hollywood dépense en rouge à lèvres.

L'art est en fait basé sur l'idée que si vous célébriez vraiment une idée ou un principe, vous devez penser que vous devez planifier, vous devez vous mettre complètement dans l'état de dévotion, et pas simplement donner la première chose qui vous vient à la tête

Et que pourrais-je de plus demander en tant qu'artiste que vos visions les plus précieuses, aussi rares, assument parfois les formes de mes images.

Utilisez votre liberté pour expérimenter des idées visuelles.

Le mythe est les faits de l'esprit rendu manifeste dans une fiction de matière.

La tâche du cinéma ou toute autre forme d'art n'est pas de traduire des messages cachés de l'âme inconsciente en art mais d'expérimenter les effets que les dispositifs techniques contemporains ont sur les nerfs, les esprits ou les âmes.

Ce n'est pas la morbidité qui attire des foules à des scènes de catastrophe ou de joie inhabituelle. C'est le désir de participer à un moment où la vie se répercute à un niveau d'intensité plus élevé afin que sa propre vie puisse prendre le feu de cette flamme soudaine.

Je ne suis pas gourmand. Je ne cherche pas à posséder la grande partie de vos jours. Je me contente si, à ces rares occasions dont la vérité ne peut être énoncée que par la poésie, vous vous souviendrez peut-être une image, même seulement l'aura de mes films.

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