[Réédition] Publié pour la première fois en 1968, Changes : Notes on Choreography, illustré de plus de 170 photographies, propose une incursion révélatrice dans le processus de création de chorégraphies de Cunningham à travers ses cahiers de travail.

Merce cunningham changes

Figure artistique majeure de la seconde moitié du XXe siècle, le danseur et chorégraphe américain Merce Cunningham (1919-2009) s'intéressa aussi, tout au long de sa vie, aux progrès de la technologie - de l'audiovisuel à la modélisation en 3D et au multimédia - comme moyens d'enrichir sa création chorégraphique. Avec Westbeth et Blue Studio, les premiers films qu'il réalise avec Charles Atlas au milieu des années 1970, Merce Cunningham est considéré comme l'inventeur de la "vidéo-danse". C'est dire le prix de ses réflexions sur les singularités de la danse filmée, qu'il s'agisse d'adapter des œuvres créées pour la scène ou de chorégraphier directement pour la caméra. Le 17 novembre 1996, il était justement l'invité d'une rencontre publique au Centre Pompidou, organisée dans le cadre de la manifestation Vidéodanse, films de danse, sur le thème "Chorégraphier pour la caméra". Cet ouvrage reprend l'intégralité des propos tenus par Merce Cunningham à cette occasion et les prolonge par des textes de ses interlocuteurs d'alors, Annie Suquet et Jean Pomarès, qui reviennent, chacun à sa manière, sur l'œuvre filmée de cet immense artiste. Présenté par Myriam Bloedé, l'ensemble est illustré par des images de films réalisés par Cunningham avec Charles Atlas ou Elliot Caplan.

Chorégraphier pour la caméra

J'ai commencé à craindre que le travail de Graham ne soit pas suffisamment suffisant pour moi. Je suppose que cela est venu de regarder d'autres danses et de participer au ballet - quelque chose sur l'air et la façon dont elle pensait à la danse.

Mon processus a changé au fil des ans. Je dirais que cela a été amélioré.

L'utilisation des opérations de hasard a ouvert ma façon de travailler. Le corps a tendance à être habituel. L'utilisation du hasard nous a permis de trouver de nouvelles façons de se déplacer et de rassembler des mouvements qui n'auraient pas été autrement disponibles. Cela a révélé des possibilités qui étaient toujours là, sauf que mon esprit ne les avait pas vus.

Je n'aime pas enseigner, car c'est tellement répétitif - en particulier le début de la classe, qui est toujours plus ou moins la même et doit être soigneusement fait. C'est fastidieux. Mais je sais qu'il est nécessaire que les danseurs continuent de travailler sur la technique.

Mon travail vient toujours de la même source - du mouvement. Il ne vient pas nécessairement d'une idée extérieure, bien que la source puisse être quelque chose de petit ou de grand que j'ai vu, souvent des oiseaux ou d'autres animaux. La vue peut alors provoquer l'imagination.

La seule façon de le faire est de le faire.

Vous ne séparez pas l'être humain des actions qu'il fait ou des actions qui l'entourent, mais vous voyez ce que c'est que de rompre ces actions de différentes manières, pour permettre la passion - et c'est la passion - d'apparaître pour chaque personne dans sa propre façon.

Il n'y a aucune réflexion impliquée dans ma chorégraphie ... Je ne travaille pas à travers des images ou des idées. Je travaille à travers le corps ... si la danseuse danse, ce qui n'est pas la même chose que d'avoir des théories sur la danse ou le souhait de danser ou d'essayer de danser, tout est là. Quand je danse, cela signifie: c'est ce que je fais.

Il n'y a pas de points fixes dans l'espace.

La chose la plus essentielle dans la discipline de danse est la dévotion, la dévotion ferme et volontaire au travail qui fait du travail de classe non pas une heure de gymnastique et demi, ou au niveau le plus bas, une corvée quotidienne, mais une dévotion qui permet à la discipline en classe de devenir moments de danse aussi.

Je pense à la danse comme une transformation constante de la vie elle-même.

Vous pouvez obtenir des idées fixes et cela peut devenir restrictif. Donc, j'essaie de me mettre dans une position précaire.

Cage a toujours voulu savoir quelle était ma structure, si j'en avais une. J'avais souvent un certain sens de la structure temporelle. Ensuite, il en ferait un différent pour la musique.

Le mouvement est expressif. Je ne l'ai jamais nié. Je ne pense pas qu'il y ait une danse abstraite.

C'est sur la longueur et l'étendue et la durée d'un corps soutenu dans l'action musculaire que la danse invoque son image.

Toutes ces choses lugubres qui se passent dans le monde - l'isolement et la maladie et les gouvernements et la pollution - c'est si épouvantable, dans le monde entier.

Ce qui m'a vraiment fait penser à l'espace et commencer à réfléchir aux moyens de l'utiliser, c'est la déclaration d'Einstein selon laquelle il n'y a pas de points fixes dans l'espace. Tout dans l'univers se déplace tout le temps.

Heureusement, la danse a été ce qui m'a intéressé toute ma vie. Donc, que je sois confronté à des incapacités ou non, cela m'absorbe toujours.

La lumière ou la luminosité est créée par la façon dont les éléments sont juxtaposés. Ils deviennent réfléchissants et un rayonnement vient de mettre en place différentes choses.

En utilisant des opérations fortuites, l'esprit est enrichi.

J'ai commencé à faire ce que je fais de me donner un cours tous les jours, et d'essayer d'expérimenter et de pousser plus loin. Je ne veux pas dire que je savais tout, parce que je ne l'ai pas fait, mais je ferais ce que je savais, puis je vais au-delà et voir ce que je pouvais trouver d'autre.

J'ai toujours eu cette chose à propos de me déplacer, et cela vient de rester, indépendamment de mes changements physiques. Ce sentiment n'a jamais changé.

Je n'exprime rien. Je présente des gens qui déménagent.

On m'a dit que je devais donner des notes aux étudiants, ce que je n'étais pas particulièrement intéressé à faire.

Vous devez aimer danser pour vous y tenir. Il ne vous rend rien en retour, pas de manuscrits à stocker, pas de peintures à montrer sur les murs et peut-être accrocher dans des musées, pas de poèmes à imprimer et à vendre, rien d'autre que le moment éphémère où vous vous sentez vivant. Ce n'est pas pour les âmes instables.

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