Une situation de disette extrême peut-elle justifier le cannibalisme ? Sommes-nous propriétaires de nous-mêmes ? Une mère porteuse a-t-elle le droit de garder l'enfant qu'elle a mis au monde ? Quel travail mérite quel salaire ? Si Michael J. Sandel, professeur de philosophie à Harvard, passionne bien au-delà des campus, c'est parce qu'il excelle dans l'art de ramener les questions politiques les plus complexes à des enjeux dont chacun peut aisément se saisir. En opposant les différentes conceptions de la justice (utilitariste, libérale, communautarienne), il convoque tour à tour Aristote, Hume ou Kant à partir de cas concrets, parfois drôles et toujours imagés. Des dilemmes les plus ordinaires aux grandes questions qui agitent nos sociétés, il s'agit toujours d'interroger les principes d'équité, de citoyenneté, de justice. De remettre, en somme, la morale au coeur du débat.

Justice

Quel travail mérite salaire ? Un gouvernement devrait-il être moralement neutre ? Qu'est-ce que la liberté ? Sommes-nous propriétaires de nous-mêmes ? Le patriotisme est-il une vertu ?... Michael J. Sandel excelle dans l'art d'aborder, sous un angle éthique, les questions politiques les plus complexes en les ramenant à des enjeux dont chacun peut aisément se saisir. Michael J. Sandel est professeur de philosophie politique à l'Université de Harvard. Il compte parmi les personnalités américaines les plus influentes et les plus populaires. « Une légende des salles de conférences, le maître des grandes questions. » The Guardian « Brillante, accessible et profondément humaine, une lecture dont on sort transformé. » Publishers Weekly

Nous savons bien que l'argent ne saurait tout acheter. Et pourtant, la marchandisation des biens et des valeurs progresse sans cesse. Mais c'est en Amérique que cela se passe, pensons-nous. Là-bas, les écoles en sont à payer les enfants s'ils ont de bonnes notes ; les entreprises paient les travailleurs qui font des efforts pour améliorer leur santé... Serions-nous à l'abri de ces dérives ?

Nous sommes en réalité déjà contaminés. Il est mal de vendre le droit de faire du tort aux autres. Pourquoi alors acceptons-nous l'une des mesures phares sur le changement climatique, à savoir le marché des droits à polluer, qui permet à certains d'aller au-delà de leur permis d'émission en payant ceux qui se restreignent davantage ?

Nous ne confondons pas l'amour vénal et l'amour tout court. Pourquoi alors acceptons-nous que l'INSEE inclue dans la richesse nationale le temps que les parents passent à s'occuper des enfants au tarif de la baby-sitter ?

Nous n'avons pas encore réfléchi à ce que devrait être la place du marché dans une société démocratique et juste. Ce livre, déjà un best-seller mondial, nous y aide puissamment.

Retrouvez Michael Sandel dans une vidéo lors d'une table ronde au Collège des Bernardins. Cliquez ici.

Michael J. Sandel est l'un des plus importants philosophes américains. Il est professeur de philosophie politique à l'université Harvard. Il est l'auteur de Le Libéralisme et les limites de la justice (Seuil, 1999), une des critiques les plus incisives de la Théorie de la justice de John Rawls (Seuil, 1987).

Préface de Jean-Pierre Dupuy

Ce que l'argent ne saurait acheter - Les limites morales du marché

What Money Can't Buy - The Moral Limits of Markets

Je suis presque devenu journaliste politique, ayant travaillé comme journaliste au moment de Watergate. La proximité de ces événements m'a motivé, lorsque je finissais par faire de la philosophie, pour essayer de l'utiliser pour déplacer le débat public.

Je ne soutiens pas que la nature est sacro-sacrosée dans le sens où nous ne devons jamais altérer la nature. Ce serait vraiment la désintégration de la médecine. Cela signifierait que nous ne pouvons pas lutter contre les maladies redoutables - le paludisme, la polio, qui sont tous donnés par la nature, si l'on y pense.

J'inclurais la sélection des sexe non médicale comme l'une de ces pratiques qui, je pense, sont moralement discutables et qui peuvent avoir des conséquences sociales défavorables.

Si les parents visent à choisir des enfants qui seront de bons athlètes, ou de grands musiciens, ou qui entreront dans les écoles de la Ivy League, ou qui sera assez grand pour faire l'équipe de basket-ball, alors il y a un danger que la vie de l'enfant porter le fardeau de cette attente; Et le risque de déception et le coût de déception seront encore plus élevés qu'ils ne le sont actuellement, et même maintenant, ils peuvent être considérables.

Je pense que la raison pour laquelle nous pourrions hésiter à payer en espèces aux étudiants pour avoir bien réussi les tests ou obtenir de bonnes notes ou lire des livres est que nous sentons que le paiement monétaire est une récompense extrinsèque.

En grossesse naturelle, plus de la moitié des œufs fécondés ne parviennent pas à implanter ou sont autrement perdus. Devrions-nous considérer cela comme une instance de mortalité infantile? Et si oui, pourquoi ne montons-nous pas des campagnes ambitieuses de santé publique ambitieuses pour essayer de sauver et de sauver tous les œufs fécondés qui sont perdus dans une grossesse naturelle? Nous aurions besoin d'une campagne de santé publique aux proportions massives s'il y avait vraiment plus d'un taux de mortalité infantile de cinquante pour cent.

Les êtres humains sont autorisés à exercer la domination sur la nature et même à participer à la création; Et pourtant, en même temps, il y a des restrictions contre l'idolâtrie, qui est une sorte de rôle excessif et déroutant des êtres humains avec celui de Dieu.

Il est vrai que pour parler d'une éthique de la douère, qui est vraiment l'éthique que je déploie pour soulever des questions sur les enfants du designer et le génie génétique - une appréciation de la douère de l'enfant ou de la douane de la vie a une résonance religieuse, car un De nombreuses traditions religieuses soulignent le sens dans lequel les bonnes choses de la vie ne sont pas toutes nos propres faits; Ce sont des dons de Dieu.

Premièrement, les droits individuels ne peuvent pas être sacrifiés pour le bien du bien général, et deuxièmement, les principes de justice qui spécifient ces droits ne peuvent être fondés sur une vision particulière de la bonne vie. Ce qui justifie les droits, ce n'est pas qu'ils maximisent le bien-être général ou favorisent autrement le bien, mais plutôt qu'ils comprennent un cadre équitable dans lequel les individus et les groupes peuvent choisir leurs propres valeurs et fins, cohérentes avec une liberté similaire pour les autres.

J'essaie d'obtenir les arguments moraux et le statut éthique de diverses tentatives d'amélioration, de génie génétique, ou de l'offre pour les enfants des concepteurs. Mais il y a des implications pour la société dans son ensemble.

Je trouve cela dans tous ces endroits où je voyage - de l'Inde à la Chine, au Japon et en Europe et au Brésil - il y a une frustration avec les termes du discours public, avec une sorte d'absence de discussion sur les questions de justice et d'éthique et de valeurs.

La démocratie ne nécessite pas une égalité parfaite, mais il faut que les citoyens partagent une vie commune. Ce qui compte, c'est que des gens d'horizons et de positions sociales différents se rencontrent mutuellement et se heurtent les uns aux autres, au cours de la vie ordinaire.

Ce qui m'a le plus intrigué, ce n'était pas la technologie en tant que telle, mais les questions sur les biens humains, les valeurs humaines fondamentales et les vertus qui sont soulevées par les débats sur la biotechnologie.

Il est vrai que la tradition juive met l'accent sur le mandat moral pour sauver la vie. Il a également une position différente de l'Église catholique sur le statut moral de l'embryon. Il a une vision plus de développement du moment où la vie humaine, au sens de la personnalité, commence que l'Église catholique.

Visant à donner à nos enfants un avantage concurrentiel dans une société de consommation - c'est, en principe, un objectif sans limites.

J'ai grandi dans une famille juive et nous avons élevé nos enfants dans une tradition juive. La religion donne un cadre pour une enquête morale dans les jeunes esprits et nous souligne des questions au-delà du matériel.

Il y a vraiment des exercices dans une sorte d'éthique consumériste qui, je pense, n'a pas le même poids moral que la médecine ou la santé.

Une meilleure façon de respecter mutuellement est de s'engager directement avec les convictions morales que les citoyens apportent à la vie publique, plutôt que d'exiger que les gens laissent leurs convictions morales les plus profondes en dehors de la politique avant d'entrer.

Je suis un partisan de la recherche sur les cellules souches embryonnaires. Je pense qu'il existe des questions morales et religieuses très importantes en jeu dans le débat sur la recherche sur les cellules souches embryonnaires.

Je pense que les gens qui veulent utiliser des technologies génétiques pour gagner un avantage concurrentiel pour leurs enfants se livrent à une sorte de dépassement qui pourrait vraiment saper notre appréciation des enfants comme des cadeaux pour lesquels nous devons être reconnaissants et, plutôt, pour les considérer comme des produits ou des instruments qui sont là pour être moulés et dirigés.

L'économie est de plus en plus devenue la science du comportement humain en général, et il est d'autant plus peu susceptible de penser qu'elle peut être sans valeur - et, en fait, ce n'est pas le cas. L'économie repose sur des hypothèses non argumentées qui doivent être examinées.

Viser la santé, restaurer la santé - c'est un objectif à la fois moralement important et limité, car il vise à restaurer le fonctionnement humain normal, qui est une partie importante de l'épanouissement humain.

Si vous retournez à Adam Smith, vous trouvez l'idée que les marchés et les forces du marché fonctionnent comme une main invisible. Il s'agit de l'idée traditionnelle du marché du laissez-faire. Mais aujourd'hui, lorsque l'économie est de plus en plus définie comme la science de l'incitation, il devient clair que l'utilisation d'incitations implique une intervention très active, soit par un économiste, soit par un décideur, en utilisant des incitations financières pour motiver le comportement. En fait, tant que nous tenons maintenant presque pour acquis que les incitations sont au cœur du sujet de l'économie.

Il y a une tendance à penser que si nous nous engageons trop directement dans les questions morales en politique, c'est une recette de désaccord, et d'ailleurs, une recette d'intolérance et de coercition.

J'ai une expérience large mais pas experte ou savante dans la tradition juive. J'ai essayé d'apprendre ce que je peux depuis l'enfance, mais je ne suis pas un expert des enseignements juifs.

Très souvent, lorsque nous visons le meilleur, ou ce que nous pouvons penser est le meilleur pour nos enfants, nous visons vraiment des choses moindres, comme entrer dans un certain collège.

Si l'esprit de leurs rapports sexuels était toujours le même après leur rassemblement que lorsqu'ils vivaient à part '', écrit Aristote, leur association ne peut pas vraiment être considérée comme une polis ou une communauté politique. "Une polis n'est pas une association pour la résidence sur un site commun, ou pour prévenir l'injustice mutuelle et l'assouplissement des échanges. Bien que ces conditions soient nécessaires à une polis, elles ne sont pas suffisantes. «La fin et le but d'une polis sont la bonne vie, et les institutions de la vie sociale sont des moyens à cette fin.

Mon objectif est d'abord de promouvoir un débat public sur l'endroit où les marchés servent le bien public et où ils n'appartiennent pas. C'est mon premier objectif.

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