Le 10 juin 2014, l'État islamique de l'Irak et du Levant (l'EILL), dirigé par le sunnite Abu Bakr al Baghdaoui, prend la capitale nord de l'Irak, Mossoul. 1300  insurgés défont 350000 soldats de l'armée irakienne. C'est l'une des plus grandes débâcles militaires de tous les temps. Une date cruciale qui marque la fin d'un processus de libération commencé avec la mort de Saddam Hussein en 2003. 

Cet événement est un véritable choc pour l'Occident qui n'a rien vu venir :

la plupart des observateurs avaient dû quitter la région et la « guerre contre la terreur » s'était focalisée essentiellement sur Al Qaeda, trop longtemps considérée comme une organisation unique et structurée et non comme la « base » d'où ont émergé une pluralité de groupes armés. Résultat : l'Etat islamique de l'Irak et du Levant contrôle maintenant le nord et l'ouest de l'Irak et le nord et l'est de la Syrie. Soit un état de la taille de l'Angleterre ou du Michigan. 

Patrick Cockburn, grand reporter spécialiste du Moyen-Orient retrace la montée en puissance de ce Djihad similaire à l'avènement du fascisme dans les années 1930. Il montre que ce mouvement, à ses origines peu important et affaibli par l'intervention américaine en 2001, s'est nourri de la politique de l'Occident. Au lendemain du 11 septembre notamment, les alliances avec l'Arabie Saoudite et le Pakistan n'ont jamais été remises en causes alors que ces deux pays sont aujourd'hui les principaux bailleurs de fonds du Djihad.  Parallèlement, la vente d'armes aux rebelles syriens aujourd'hui dominés par des combattants sunnites - qui ont peu à peu relégué au second plan les autres mouvements de résistance à Bachar el Assad - ont contribué à renforcer le mouvement. 

Loin de tout manichéisme, fort de son expérience sur le terrain, Cockburn nous livre une analyse extrêmement fine de la situation au Moyen Orient. Démontrant une à une les idées reçues véhiculées notamment par la presse internationale, il expose de manière claire la superposition de différents niveaux de conflits dans cette région. C'est désormais le principal Enjeu stratégique pour les grandes puissances et une terre de rivalités historiques entre différents courants religieux, notamment chiites et sunnites. 

Il explique aussi comment ces conflits, parallèlement à la montée du wahhabisme dans la communauté sunnite affectent les 1, 6 milliards de musulmans dans le monde, un quart de la population du globe.  Un bouleversement qui redistribue toutes les cartes entre Orient et Occident.

Le retour des djihadstes - Aux racines de l'Etat islamique

Le 10 juin 2014, l'État islamique de l'Irak et du Levant (l'EILL), dirigé par le sunnite Abu Bakr al Baghdaoui, prend la capitale nord de l'Irak, Mossoul. 1300  insurgés défont 350000 soldats de l'armée irakienne. C'est l'une des plus grandes débâcles militaires de tous les temps. Une date cruciale qui marque la fin d'un processus de libération commencé avec la mort de Saddam Hussein en 2003.
 Cet événement est un véritable choc pour l'Occident qui n'a rien vu venir :
la plupart des observateurs avaient dû quitter la région et la « guerre contre la terreur » s'était focalisée essentiellement sur  Al Qaeda, trop longtemps considérée comme une organisation unique et structurée et non comme la « base » d'où ont émergé une pluralité de groupes armés. Résultat : l'Etat islamique de l'Irak et du Levant contrôle maintenant le nord et l'ouest de l'Irak et le nord et l'est de la Syrie. Soit un état de la taille de l'Angleterre ou du Michigan.
Patrick Cockburn, grand reporter spécialiste du Moyen-Orient retrace la montée en puissance de ce Djihad similaire à l'avènement du fascisme dans les années 1930. Il montre que ce mouvement, à ses origines peu important et affaibli par l'intervention américaine en 2001, s'est nourri de la politique de l'Occident. Au lendemain du 11 septembre notamment, les alliances avec l'Arabie Saoudite et le Pakistan n'ont jamais été remises en causes alors que ces deux pays sont aujourd'hui les principaux bailleurs de fonds du Djihad.  Parallèlement, la vente d'armes aux rebelles syriens aujourd'hui dominés par des combattants sunnites — qui ont peu à peu relégué au second plan les autres mouvements de résistance à Bachar el Assad — ont contribué à renforcer le mouvement.
Loin de tout manichéisme, fort de son expérience sur le terrain,  Cockburn nous livre une analyse extrêmement fine de la situation au Moyen Orient. Démontrant une à une les idées reçues véhiculées notamment par la presse internationale, il expose de manière claire la superposition de différents niveaux de conflits dans cette région. C'est désormais le principal Enjeu stratégique pour les grandes puissances et une terre de rivalités historiques entre différents courants religieux, notamment chiites et sunnites.
 Il explique aussi comment ces conflits, parallèlement à la montée du wahhabisme dans la communauté sunnite affectent les 1, 6 milliards de musulmans dans le monde, un quart de la population du globe.  Un bouleversement qui redistribue toutes les cartes entre Orient et Occident.

L'un des problèmes avec les médias couvrant cet endroit est qu'il existe des stéréotypes des nouvelles, dont l'une est la «guerre rage» et que l'autre est «Peace Dawns». Et il n'y a pas grand-chose entre les deux. Lorsque je parle à des journalistes étrangers, ils servent souvent les dents parce qu'on leur a demandé un article sur la réouverture des magasins et que les restaurants rouvrent et ainsi de suite - des pièces heureuses. Et ce n'est pas le cas.

Les utilisateurs de clichés ont souvent des intentions plus sinistres au-delà de la paresse et de la pensée conventionnelle. Les événements de réétiquetage impliquent souvent des changements de sens subtils. La guerre produit de nombreux euphémismes, minimisant ou donnant une respectabilité verbale à la sauvagerie et à l'abattage.

Il y a beaucoup d'attentes au Moyen-Orient que Post-Obama, il y aura une sorte de ligne américaine plus difficile sur Assad, il y aura plus d'intervention et ainsi de suite. Mais je ne sais pas si cela va être accompli. S'il y a plus d'intervention, alors je pense que cela va aller dans le même chemin que ces autres interventions que nous avons vues en Irak, nous avons vu, dans une certaine mesure, en Syrie, nous avons vu en Libye, vous savez, qu'ils font vraiment mal. Ils aggravent les mauvaises situations.

Il y a certaines choses qui pourraient le maintenir ensemble, notamment les revenus pétroliers. Mais pour le moment, la vague de choses très vantée a connu une mesure de succès principalement, à mon avis, parce que les Irakiens sunnites et chiites se détestent et se craignent plus ces jours-ci qu'ils ne détestent et ne craignent pas les Américains.

Mossoul se rassemble à une sorte de jonction de différences sectaires et ethniques.

Je ne pense pas que l'ensemble de l'Irak serait sous Al-Sadr, mais je pense qu'il serait la force prédominante du côté chiite. Tout à fait contrairement à son genre de franc-tireur, l'image de brands de tir, il a montré une propension à faire face à l'autre côté, à rechercher des compromis, à négocier. Vous pourriez avoir une fédération lâche [en Irak].

Vous savez, si vous voulez rencontrer beaucoup de dirigeants irakiens, les meilleurs endroits sont les hôtels d'Amman ou de Londres. En général, le gouvernement ici est incroyablement impopulaire.

Les jeunes chiites qui ont été élevés avec rien, qui sont assez anarchiques, assez dangereux. En 2004, quand ils ont failli me tuer, et bien sûr, ils ont tué un très grand nombre d'autres Irakiens. C'est une source majeure de force pour Muqtada.

Muqtada mène le seul véritable mouvement de masse en Irak. C'est un mouvement de masse des chiites, qui représentent 60% de la population, et des mauvaises chiites - et la plupart des chiites sont pauvres. Sinon, l'endroit est plein de dirigeants auto-déclarés, dont beaucoup passent la plupart de leur temps en dehors de l'Irak.

Muqtada est radical dans le sens où il veut que l'occupation américaine se termine et l'a toujours dit depuis le début. Deuxièmement, son soutien parmi les chiites sort vraiment le long des lignes de classe; Ce sont principalement les pauvres qui le soutiennent. Son organisation gère un énorme réseau social.

Il y a une sorte de districts kurdes là-bas à Mossoul, ou il y en avait, mais les Kurdes se sont principalement fui ou ont été chassés. Il en va de même pour les chrétiens.

La Turquie dit qu'elle veut préserver la domination sunnite à Mossoul. De toute évidence, là, les Kurdes, les chiites, le gouvernement irakien ont leurs propres programmes.

En 2014, tout le monde sait que l'armée irakienne s'est enfuie lorsqu'elle a été attaquée par l'Etat islamique. Mais en fait, les Peshmerga kurdes, bien qu'ils aient eu une meilleure réputation, ont fui encore plus vite, environ un mois plus tard, lorsqu'ils ont été attaqués.

Tout ce qui se passe en Irak affecte les pays à l'extérieur.

Une défaite de l'Etat islamique en Irak sera une défaite de l'Etat islamique en Syrie.

Malgré le fait qu'il y a des milliards de dollars assis dans les réserves du gouvernement irakien, ils sont en quelque sorte incapables de le faire passer au peuple. Il y a un très grand nombre de personnes ici qui sont au bord de la famine. Pour ce genre de personnes - une grande partie de personnes - ce service les fait considérer Muqtada comme une sorte de Dieu.

Muqtada appartient à la famille religieuse la plus célèbre d'Irak, qui est la famille al-Sadr. Il est vraiment le troisième en ligne. [Le père de Muqtada] a tiré son pouvoir du premier al-Sadr vraiment important, Muhammad Baqir, qui a été exécuté par Saddam en 1980, avec sa sœur. C'est donc vraiment une famille de martyrs, et c'est pourquoi Muqtada a soudainement émergé de nulle part avec la chute de Saddam.

Mais à partir du moment où George Bush a décidé de renverser Saddam, les personnes qui en bénéficient ici étaient les chiites, qui représentent 60% de la population. Donc, si vous alliez avoir une élection, alors les chiites prendraient le relais.

C'est toujours un peu incroyable, assis à Bagdad, pour regarder les dignitaires de visite reçus dans la zone verte par des politiciens qui ont généralement très peu de soutien et qui sortent rarement de la zone verte.

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