Schiaparelli et les artistes

«5 juin 2008  Comme le matin de Paris était jeune et beau la fois où nous nous sommes rencontrés ! Tu menais ton premier combat. Ce jour-là, tu as rencontré la gloire et depuis, elle et toi, ne vous êtes plus quittés. Comment aurais-je pu imaginer que cinquante années plus tard nous serions là, face à face, et que je m'adresserais à toi pour un dernier adieu ? C'est la dernière fois que je te parle, la dernière fois que je le peux. Bientôt, tes cendres rejoindront la sépulture qui t'attend dans les jardins de Marrakech.»

Lettres à Yves

La boutique est installée au 21, rue de Tournon, à Paris, dans le Vie arrondissement. Catherine Deneuve en est la marraine. Le succès est foudroyant, on se bouscule pour acheter des choses simples, à des prix imbattables, impeccablement coupées que l'on emporte dans un shopping bag griffé des carrés orange et roses, qui sont le logo de Saint Laurent rive gauche. En faisant ce choix de la rive gauche, synonyme de jeunesse, de liberté, de vie de bohème, Yves Saint Laurent et Pierre Bergé accomplissaient un acte révolutionnaire. Ils ouvraient tout grand les portes de leur boutique à des femmes jeunes, actives, élégantes, mais qui n'avaient ni le goût ni les moyens de s'habiller haute couture. C'était bien une révolution sociale, une révolution dans le monde de la mode. Photographies de mode, articles de presse, documents et dessins, citations d'Yves Saint Laurent animent les pages de ce livre, véritable témoignage de l'étonnante aventure de la rive gauche.

Saint-Laurent rive gauche, la révolution de la mode

«Du plus loin qu'il m'en souvienne, j'ai toujours aimé les préfaces. La première que j'ai lue est celle de Mérimée pour Mademoiselle de Maupin. Elle n'est pas dans ce livre parce qu'elle serait trop longue, mais je ne l'ai pas oubliée. C'était la première fois que j'étais confronté à cette idée de l'art pour l'art qui devait depuis me poursuivre. Je peux dire la même chose et pour les mêmes raisons de la préface de Marcel Proust à La Bible d'Amiens de Ruskin. Si j'ai choisi d'intituler cette anthologie L'art de la préface, c'est bien pour montrer qu'une préface n'est pas un texte ordinaire : hommage d'admiration à l'auteur, explication de texte, recherche attentive du détail. C'est tout cela à la fois et beaucoup plus encore. L'expression "c'est tout un art!" trouve ici sa place.»

L'Art de la préface

Comme Claude Monet, le peintre Majorelle fut l'un des plus importants collectionneurs de végétaux de son époque et son jardin, abondant de toutes formes végétales, lui servit de toile de fond pour ses tableaux.

Majorelle - Une oasis marocaine

" Oui, décidément, j'aime la beauté. " Cette déclaration de Jean-Pierre Brossmann pourrait résumer sa démarche artistique durant ses sept années à la direction du Théâtre du Châtelet (1999-2006). Un " festival permanent " d'opéra, de danse et de musique sur l'une des plus importantes scènes culturelles de la capitale. La variété des genres, les choix raffinés et diversifiés du répertoire, l'association de chefs d'orchestre et de metteurs en scène dont les partis pris renouvellent la perception des œuvres ont été la préoccupation et la priorité de Jean-Pierre Brossmann. Créativité dont témoignent, entre autres, les créations mondiales d'El Nirio, de John Adams, d'Angels in America de Peter Eötvös, et de nouvelles productions telles que Les Troyens d'Hector Berlioz, jusqu'à cette saison 2006 qui culmine avec l'intégrale du Ring de Richard Wagner. En contrepoint des créations, le répertoire lyrique emprunte des sentiers peu fréquentés: Orphée et Eurydice de Gluck, Mitridate de Mozart, Les Paladins de Rameau, La Femme silencieuse ou encore Arabella de Richard Strauss. La rogrammation de la danse a répondu à cette même exigence de variété et de qualité avec l'invitation des meilleures compagnies du monde, sans exclusive, du Ballet et Orchestre du Théâtre Mariinski de Saint-Pétersbourg aux Ballets Trockadero de Monte-Carlo, et du Tanztheater de Pina Bausch aux comédies musicales de Bob Fosse. Le choix des photographies reflète cette exceptionnelle diversité et la magie des spectacles.

Théâtre du Châtelet : Un festival permanent (1999-2006)

Mémoires ? Confessions ? Souvenirs politiques et personnels ? Pamphlets ? Programme ? Liberté, j'écris ton nom est un peu tout cela à la fois. Mais c'est surtout le livre d'un homme libre qui dit haut ce que d'aucuns pensent bas et qui ne s'embarrasse d'aucune des prudences ou des pudeurs coutumières du discours politique. Ce livre était en projet depuis de longues années. L'ancien secrétaire de Giono, amoureux de la littérature, avait, depuis longtemps donc, le dessein d'offrir sa contribution au débat public. Sur la guerre et la paix, le racisme et les banlieues, la crise du politique, la morale et l'argent, la culture et l'entreprise, les jeux politiques et leurs rites, François Mitterrand, Michel Rocard, beaucoup d'autres, Pierre Bergé apporte des points de vue originaux, des informations, des analyses.

Liberte, j'ecris ton nom

L'Ordre dans le chaos: vers une approche déterministe de la turbulence

Je déteste le sentiment quand c'est inapproprié. J'ai vu quelqu'un qui est allé voir une exposition et est sorti en larmes. Si une exposition vous pousse aux larmes, vous devez voir un psychiatre immédiatement. C'est ce que je pense.

Yves Saint Laurent détestait la mode. Il aimait le style.

Vous ne possédez pas d'art. Qu'est-ce que cela signifie? Nous sommes des administrateurs de l'art. L'art est en transit avec nous. C'est pourquoi une vente aux enchères est une chose merveilleuse. Vous applaudissez les mains et les objets s'envolent comme des colombes et trouvez d'autres endroits où ils seront protégés, aimés. C'est ce que je crois.

J'ai déjà acheté une autre maison à Tanger et celle de Deauville est en vente depuis un certain temps. Quant à l'appartement Saint Laurent de Yves, il est vendu parce qu'il est mort. Mais je ne fournirai pas ma maison d'Ikea.

Parlons-en un instant, du couple que Yves Saint Laurent et moi étions. Comme tous les couples, nous avons traversé des «tempêtes», comme le dit la chanson de Jacques Brel. Mais s'il y a un domaine où nous n'avons jamais eu le moindre désaccord, c'était de l'art. Jamais. Pas une fois. Pas sur la peinture, pas sur l'opéra, pas sur le théâtre. Nous étions toujours en communion complète. Bien sûr, c'est ainsi que toute la collection a vu le jour.

J'adore Marcel Proust, mais je le laisse à sa nostalgie. Je n'approche pas de l'art comme la plupart des gens. Je n'entre pas dans Proust en imaginant que je suis Charlus ou quiconque. C'est la même chose dans la peinture - j'essaie de le regarder objectivement. Il n'y a pas de pathos là-dedans. C'est comme les "Variations Goldberg" de Bach. Ils doivent être approchés avec un scalpel.

Je n'ai jamais abandonné Yves Saint Laurent. J'avais l'habitude de déjeuner avec lui deux fois par semaine. Je l'ai également vu tous les samedis. Ma présence à côté de lui était encore plus importante dans ses mauvais moments. Mais cela ne m'a pas laissé beaucoup de place pour manœuvrer. La liberté est un espace intellectuel. Mais je ne l'utilise pas.

J'ai continué à acheter des peintures, des œuvres d'art et Yves Saint Laurent, si je peux le dire, avait un droit d'inspection. Nous avons même partagé une lecture commune de l'histoire de l'art. Cela n'aurait jamais traversé l'esprit de Yves de me dire: "Ah, j'ai vu un Pablo Picasso ..." Il savait parfaitement ce qui était intéressant avec Picasso, tout comme moi.

Pour mon propre compte, je ne serais certainement pas devenu le directeur d'une maison de couture. Je n'avais pas eu suffisamment d'admiration pour que la mode en tant que tel l'ait fait.

Je déteste la nostalgie. Aujourd'hui est toujours meilleur qu'hier.

Je suis fidèle au point de la mort. C'est la seule chose que je respecte. Je n'abandonne personne. Je ne parle pas de relations sexuelles. Je suis fidèle dans mon amitié, mon admiration.

Les chiens aimants sont une question d'anthropomorphisme. Nous sommes attachés aux chiens en raison des sentiments que nous projetés sur eux.

Il y avait un échange entre moi et Andy Warhol. Nous nous sommes rencontrés, nous nous aimions, nous nous sommes appréciés. Il viendrait chez nous pour Pâques à Marrakech. En septembre, nous nous retrouvions à Venise. Et chaque fois que j'allais à New York, je passais du temps avec lui à l'usine, où nous dînions ensemble. C'est un homme que j'admirais profondément. Il a secoué la notion de peinture - pas autant que Marcel Duchamp l'avait fait, mais il faisait partie du même mouvement général. Et puis nous avons tous deux admiré Art Deco.

En avril 2007, j'ai appris que Yves Saint Laurent avait une tumeur au cerveau et il est décédé le 1er juin 2008. Pendant ces 14 mois, j'ai eu beaucoup de temps pour réfléchir à ce qui se passerait. Il n'y avait qu'une seule solution: la vente aux enchères. Une vente aux enchères établit de la mémoire. C'est ce que je veux faire.

Une collection, c'est comme un dîner. Il est composé des personnes que vous invitez, mais aussi des personnes que vous n'invitez pas.

Le problème avec Yves Saint Laurent était qu'il était un homme qui comprenait mieux sa période de temps que quiconque, mais il n'aimait pas ça. Les vrais artistes vivent leur propre vie en parallèle. C'est l'artiste qui transforme son temps.

Lorsque les journalistes viennent m'interviewer, cela fait partie de ma vie qui est exposée, comme si des pièces de vêtements étaient enlevées une par une. Mais ce n'est pas vraiment très important.

J'ai rencontré Andy Warhol dans les années 60, un moment merveilleux, avec des gens merveilleux. Il y avait Fred Hughes, et Jed Johnson, que j'ai beaucoup aimé. Jed Johnson a décoré mon appartement à New York, au Pierre. C'était son premier emploi.

Je ne suis pas un ascète et je n'utilise pas le mot zen, qui est si légèrement bandé ces jours-ci. Être zen. . . C'est honteux de parler de cette manière. Je ne suis pas devenu un ascète mais je ne vais pas construire une autre collection. Je vais créer mon nouvel environnement. Je sais déjà ce que je veux.

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