Blèche

Ecrit de 1943 à 1944, c'est le dernier roman de Drieu la Rochelle. L'intrigue en est assez simple : la lutte, autour d'un dépôt d'armes caché dans une demeure mystérieuse, entre de petits groupes de Français activistes (gaullistes, collaborateurs, communistes, nationalistes). Constant, dernière incarnation des héros du romancier, regarde d'un oeil distant les intrigues de ces hommes de proie.

Les chiens de paille

L'Homme couvert de femmes

Beloukia

Drieu la Rochelle est un écrivain maudit, et à juste titre : collaborateur, partisan de Hitler, il a commis l'erreur suprême du XXe siècle, puis s'est suicidé après avoir écrit qu'il réclamait la mort comme traître.Son œuvre est celle d'un homme contradictoire, qui a hésité entre l'Action Française et les Surréalistes, entre le nationalisme et l'européisme, le communisme et le fascisme, le pacifisme et le culte des valeurs guerrières, la littérature et l'engagement politique.Mais la vraie passion de Drieu n'est pas la politique : c'est sa propre mort poursuivie avec une fascination lucide dans tous ses écrits et déjà dans État civil, un de ses premiers ouvrages (1921) : "Le sang, ce hiéroglyphe, se dessine partout sous ma peau comme le nom d'un dieu."Dans cette étonnante autobiographie, il raconte son enfance pendant la "Belle Époque", son adolescence, tous ses tourments déjà et la quête des idées qui mèneront ensuite toute sa vie.Étonnante biographie, car au lieu d'une narration du passé, des anecdotes, changements et atermoiements de la jeunesse, Drieu fait partager au lecteur tout à la fois, son malaise de naissance au monde, la velléité qui le handicapera durement et dont on peut trouver les conséquences dans son évolution ultérieure, mais aussi une analyse intéressante de la rencontre au monde et des influences que l'enfant peut subir sa vie durant. "Saurai-je un jour raconter autre chose que mon histoire ?", s’interroge Drieu au début d’État Civil.Mais, pourquoi publier son autobiographie à 28 ans ? C’est qu’entre les deux, il y a eu la "Grande Guerre" si meurtrière : la véritable boucherie industrielle.Drieu en sort, blessé deux fois, avec le besoin impérieux d’évacuer l’enfance, d’effectuer un bilan de cette société qui le conduira au suicide, et de sa place dans le monde.Étonnante biographie - appelée roman mais se révèle une confession, une étude, une recherche d’identité : qui est ce grand garçon blond aux yeux bleus, élevé à Paris et l’été à la campagne, mal aimé par un père absent, nul en affaires et qui préfère sa vieille maitresse, et une mère qui sort tous les soirs. Chagrin à la Proust du départ maternel, angoisses, peur du noir, soupçons. Pierre est un être mal aimé marqué à vie : à 6 ans il appuie un couteau sur sa poitrine jusqu’au sang. Il torture une poule, presque involontairement, jusqu’à la faire mourir, passant devant le "tribunal familial" qui lui jette le cadavre à la tête. Déchéance familiale, décadence collective, Pierre Drieu La Rochelle se sent "petit-fils d’une défaite", celle de Sedan sous Napoléon III, revanche de l’Allemagne sur Iéna, vaincu par Napoléon le grand. Pierre, enfant, était fou de Napoléon que lui comptait sa grand-mère. Mais, la réalité du jour est bien triste.

Etat civil

Gilles

Alain Leroy achève une cure de désintoxication dans la région parisienne dans une maison santé où l'on soigne surtout des neurasthéniques. Les grands thèmes de ce court roman sont l'amour des femmes, la séduction, le désir, trouver le goût de vivre. Il est séparé de sa femme, Dorothy, qui est à New York. Il déambule dans Paris, sans but. Il fréquente des soirées mondaines, revoit des amis du temps où il se droguait. Il se sent seul, l'ennui, le désespoir ... Plus de goût à la vie, le dégoût, peur de vieillir l'envie d'en finir, sont présents tout au long du roman.

Le feu follet suivi de Adieu à Gonzague

Pierre Drieu la Rochelle a écrit les Mémoires de Dirk Raspe pendant le dernier hiver de la guerre. C'est son dernier roman. En novembre 1944, il écrivait à une amie : «Je travaille et cela devient une grande machine très importante. Cela va très bien, je suis en pleine forme et crois faire mieux que je n'ai fait jusqu'ici.» Quatre mois après, il se tuait.C'est la vie de Van Gogh qui a inspiré à Drieu les Mémoires de Dirk Raspe. Dans ces semaines où il est hanté par la mort, il voit dans Vincent Van Gogh un grand compagnon fraternel. Comme lui, Van Gogh a voulu voir le dessous des cartes, ce qu'il y a derrière l'écorce de la vie et, pour cela, il ne s'est pas épargné. Les Mémoires de Dirk Raspe, où Drieu et Van Gogh, se tenant par la main, descendent côte à côte vers la mort, sont le récit d'une ascèse, d'une lente marche vers la délivrance à travers les mirages et les miroitements de la vie : l'amour des femmes, la passion des pauvres, l'éblouissement de l'art. Pierre Drieu la Rochelle nous en dit plus long sur lui-même dans ce roman secret que dans tant d'autobiographies appuyées.L'œuvre est inachevée. Drieu prévoyait d'écrire encore trois parties et, d'après la vie de Van Gogh, on peut assez aisément les imaginer. Tels que Drieu nous les a laissés, les Mémoires de Dirk Raspe sont cependant le livre qui éclaire le mieux la dernière démarche spirituelle du romancier du Feu follet.

Mémoires de Dirk Raspe

Pierre Eugène Drieu la Rochelle, né le 3 janvier 1893 dans le 10e arrondissement de Paris et mort suicidé le 15 mars 1945 dans le 17e arrondissement de Paris, est un écrivain français.
Ancien combattant de la Grande Guerre, il est romancier, essayiste et journaliste, dandy et séducteur, européiste avant la lettre, socialisant puis fascisant. 
Les œuvres de Drieu ont pour thèmes la décadence d'une certaine bourgeoisie, l'expérience de la séduction et l'engagement dans le siècle, tout en alternant l'illusion lyrique avec une lucidité désespérée, portée aux comportements suicidaires. Le Feu follet (1931), La Comédie de Charleroi (1934) et surtout Gilles (1939) sont généralement considérés comme ses œuvres majeures.

L'art, en donnant du prix aux sensations, offre aux hommes leur seule chance de réaliser la vie.

La plus grande joie d'une femme, dont elle peut tirer les conséquences sensuelles les plus profondes, c'est la certitude que lui donne un homme de sa virilité morale.

L'homme n'existe que dans le combat, l'homme ne vit que s'il risque la mort.

On reste avec ses parents comme plus tard avec une femme. Les habitudes tournent parfois en passions.

Le drame de l'amitié entre les hommes, c'est tout le coeur de la politique.

Dans le sport, l'homme reprend ses droits. Il reconquiert la discipline, la seule liberté qui soit douce.

Lorsqu'on couche longtemps avec une femme mariée, il y a toujours un moment où l'on est pour le mari.

Que soit bénie la foi des hommes qui osent renouveler la figure du monde selon l'idéal qu'ils chérissent.

Je n'ai jamais vu la dignité de l'homme que dans la sincérité de ses passions.

Le suicide, c'est un acte de ceux qui n'ont pu en accomplir d'autres.

Un objet, un meuble, ne peut être viable et durable que s'il naît à la manière des hommes. Il doit être conçu comme un enfant.

Nos parents ne nous donnent pas plus que les animaux à leurs petits. Ils nous mettent au monde avec leur péché et ils ne s'inquiètent guère de notre rédemption.

Le suicide c'est la ressource des hommes dont le ressort a été rongé par la rouille.

L'idée de patrie est liée à l'idée de guerre. Etant donné ce qu'est devenue la guerre dans le monde actuel, elle fait de la Patrie la force la plus immédiatement dangereuse qui circule au milieu de nous.

La vie est aux passionnés, aux démesurés.

La guerre moderne est une révolte maléfique de la matière asservie par l'homme.

Un signe de vieillissement que je remarque depuis assez longtemps : mes oreilles s'agrandissent. L'homme montre en prenant de l'âge qu'il n'est qu'un âne.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Pierre_Drieu_la_Rochelle

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