Les contributions réunies dans ce volume visent à explorer le champ des postérités généalogiques de . Dans cette perspective, il convient d'abord de faire une nette distinction entre la dimension programmatique de la Généalogie de la morale et les postérités effectives que le livre a eues par la suite aux XXe et XXIe siècles, pour tenter ensuite de comprendre comment le mot « généalogie » a pu se détacher de Nietzsche et acquérir progressivement des significations multiples, bien au-delà de ce que Nietzsche lui-même avait pu anticiper ou imaginer. Il s'agit ainsi de se confronter à un enjeu crucial pour l'historien des idées : celui de retracer les métamorphoses du supposé concept nietzschéen de généalogie, notamment après ses reprises décisives par Deleuze et Foucault, pour faire ressortir la créativité, l'originalité et peut-être aussi la pertinence contemporaine de ces nouveaux discours. Cheminant dans cette direction, notre volume esquisse une sorte de généalogie des « généalogies ». Il montre comment de nombreux lecteurs de Nietzsche ont fait « grincer » et « crier » sa pensée en se la réappropriant sous les espèces de la généalogie.

Les métamorphoses de la généalogie après Nietzsche

La morale se trouve aujourd'hui dans une situation équivoque. D'une part, les changements considérables subis par les conditions de l'action et des évaluations au XXe siècle la font apparemment tomber en désuétude : dissolution des structures sociales et institutionnelles, développement des techniques et de la puissance humaine, la pression irrésistible des idéologies-informations éclatées et simplifiées que diffusent les médias, enfin un cynisme snob ou un écoeurement blasé ou naïf face aux horreurs qui ont marqué le XXe siècle. Mais en même temps, paradoxalement, elle semble ressusciter, voire revenir en force : les fondamentalismes, les intégrismes, orthodoxies, traditionnalismes en témoignent, donnant raison à ceux qui depuis trois millénaires, de l'Ecclésiaste à Nietzsche, ont vu dans la morale un remède pire que le mal, la Circé de l'humanité. On se demandera d'abord où se situe le problème moral et s'il ne s'agit pas là d'un faux problème, quelque prestige que la morale s'arroge par son antiquité. Peut-on encore parler de biens, de fins, de vertus ? Le problème du mal s'avérera comme ce qui suscite la recherche d'un fondement de la morale. Mais tout au long du parcours, on s'efforcera de relier les traditions morales à ce qui concerne notre action et ses conditions aujourd'hui, en passant au crible notre présent, ses promesses et ses menaces, sous le double emblême des critiques de Rousseau et de l'intempestivité nietzschéenne. Texte de couverture

Le problème moral

Précis comme le célébre low-kick du triple champion du monde,  le propos fait mouche à chaque mot. Direct comme un combat, sincère et sans fioritures, il retrace. avec une grande clarté mentale, le remarquable parcours d'Eric Blondel. Au fil de paragraphes volontairement courts, apparaît le portrait d'un jeune homme qui grandit grâce à la discipline aux sacrifices et à l'hygiène de vie qu'il s'impose pour réussir. Cette aventure humaine a pour toile de fond l'extraordinaire mutation qu'a connue le sport de haut niveau au cours de ces 20 dernières années. Par sa forme surprenante et inhabituelle autant que par son contenu rude et sans concessions. L'appel du champion n'est pas un litre ordinaire. Il dépasse largement le cadre du sport et de la révélation douteuse ou croustillante qu'il évite soigneusement. En mettant d'accord tous les athlètes de haut niveau, ce livre d'équilibre et de bonne santé morale est un message d'espoir pour les jeunes et pour les moins jeunes. L'appel que lance Eric Blondel en guise de conclusion est signé par 11 champions emblématiques du sport et des valeurs qu'il défend.

L'appel du champion

Analyste de la civilisation occidentale dominée par Socrate et le platonisme-christianisme, Nietzsche en déchiffre le texte et en dénonce les grands mots et les notions imaginaires : il est et reste philologue. Mais ce texte, que Nietzsche désigne sous le nom de " morale ", est un symptôme de la décadence, désorganisation des affects conduisant à la négation de la réalité. Le psychologue-attrapeur de rats Nietzsche veut remonter au corps qui s'exprime et se nie : il est généalogiste. Mais de quel ordre est le texte de Nietzsche pour dire le corps qui, dans le langage et spécialement le discours des philosophes, dénie et vulgarise la vie ? Lire Nietzsche, c'est apprendre à lire le texte de la culture et, en " médicynique ", remonter à l'origine cachée de l'idéalisme moral : le corps. " La philologie est en effet cet art vénérable qui exige avant tout une chose de ses adeptes : se mettre en réserve, se laisser du temps, apprendre à se taire, apprendre la lenteur, cet art d'orfèvre et de connaisseur du mot, qui a pour tâche d'exécuter avec intégrité un travail de finesse et d'attention et n'arrive à rien s'il n'y arrive lento. Cet art enseigne à bien lire, c'est-à-dire lentement, en profondeur, en laissant les portes ouvertes, avec des doigts et des yeux délicats... Mes patients amis, ce livre ne désire rien d'autre que des lecteurs et des philologues accomplis : apprenez à bien me lire ! " (Aurore, Préface, § 5).

Nietzsche, le corps et la culture - La philosophie comme généalogie philologique

Rousseau

La morale se trouve aujourd'hui dans une situation équivoque. D'une part, les changements considérables subis par les conditions de l'action et des évaluations au XXe siècle la font apparemment tomber en désuétude : dissolution des structures sociales et institutionnelles, développement des techniques et de la puissance humaine, la pression irrésistible des idéologies-informations éclatées et simplifiées que diffusent les médias, enfin un cynisme snob ou un écoeurement blasé ou naïf face aux horreurs qui ont marqué le XXe siècle. Mais en même temps, paradoxalement, elle semble ressusciter, voire revenir en force : les fondamentalismes, les intégrismes, orthodoxies, traditionnalismes en témoignent, donnant raison à ceux qui depuis trois millénaires, de l'Ecclésiaste à Nietzsche, ont vu dans la morale un remède pire que le mal, la Circé de l'humanité.

On se demandera d'abord où se situe le problème moral et s'il ne s'agit pas là d'un faux problème, quelque prestige que la morale s'arroge par son antiquité. Peut-on encore parler de biens, de fins, de vertus ? Le problème du mal s'avérera comme ce qui suscite la recherche d'un fondement de la morale. Mais tout au long du parcours, on s'efforcera de relier les traditions morales à ce qui concerne notre action et ses conditions aujourd'hui, en passant au crible notre présent, ses promesses et ses menaces, sous le double emblême des critiques de Rousseau et de l'intempestivité nietzschéenne.
Texte de couverture Table des matières Introduction Chapitre I / Le problème moral ou la morale comme problème Une fausse évidence dépassée ?, " Que dois-je faire ? ", Catégorique, hypothétique : morale, éthique (sagesse), Les moeurs et le conformisme, La conscience, Le devoir-être et l'absolu Chapitre II / Un faux problème ?

Quelques problématiques antimorales : du moralisme et de la belle âme, Cynisme et immoralisme, La sagesse Chapitre III / Les biens, les fins et les vertus III / Le débat, Problématique des fins et des biens, Le temps de l'épreuve : du relatif à l'absolu, L'illusion du bonheur, L'échelle des biens, Bonheur ou vertu ?, Pluralité et questionnement : la morale comme fausse évidence, III / Définitions et problématique, III / Tableau classique des biens, L'argent et les plaisirs, Le plaisir et le pouvoir, Arétê et paix de l'âme, La nature, Contemplation, Kierkegaard et les trois stades de l'existence, IV / La vertu (les vertus ?) et l'arétê aristotélicienne Chapitre IV / Le mal, la morale et les fondements III / Le Mal et le problème moral, Le mal comme injustice, Le mal comme finitude, III / L'absolu et la raison, Y a-t-il un absolu ?, Le mal et le devoir, Juste et bon, Éthique " de conviction " et éthique " de responsabilité ", Partialité, conséquentialisme, déontologisme, Absolu et relatif, La rationalisme intellectualiste, La notion de passion, III / Nietzsche et Freud contre l'intellectualisme moral, IV / Le sens moral, l'expérience et l'utilité, Rousseau, Locke et Leibniz, Hume, L'utilitarisme, Habermas et Apel : l'éthique de la discussion IV / Jean Nabert, 224 Chapitre V / Jadis, naguère et aujourd'hui : les traditions morales et l'actualisation III / L'action aujourd'hui, III / Notre époque, La désillusion, Les médias, a / La représentation, b / Le pathos, c / La passivité, La technique, a / Perte de l'idée de nature, b / Perte de la réalité, c / Perte de la résistance à la souffrance, d / L'indifférenciation, III / Les schèmes éducateurs, Transmettre L'admiration et le style Courage, risque et information Bonté, rectitude et humour Des postulats de la nouvelle raison pure pratique Bibliographie commentée Liste des ouvrages cités

I. Contestations de la morale II. Le devoir et les fins III. Bien et mal IV. La sagesse et les vertusV. Le fondement et les types de morale

La morale

I. L'amour, élan vers l'unité II. Le choix, le donIII. L'ardeur et la souffrance IV. L'illusionV. Les moralistes

Ses oeuvres

Ses derniers livres