« Devant moi, je suis tentée de dire maintenant, il n’y a que le passé. Une tentative véritablement folle de faire s’écouler le temps à rebours. »Tout commence par le goût métallique d’une pièce de monnaie sur la langue d’une enfant, par le doigt de la mère lui fouillant la bouche pour lui ôter cette pièce, premier souvenir d’une conscience qui s’éveille parmi les chiens et les poules, dans une grande maison carrée de la Caroline du Sud, où derrière les rideaux de mousseline, sous les glycines et les magnolias, vivent Eve, ses frères, ses parents, tous ces êtres qui passent dans le monde comme des rêves. Et tout s’achèvera dans un autre siècle, dans les vieux paysages dévastés, lorsque la mère devenue poussière se sera abîmée dans sa vie intérieure, dans les décombres de ses poèmes.« Parfois, en lisant, elle était submergée par la beauté et pleurait. Parfois je pense que la beauté la rendait folle. »Devenue vieille et maigre à son tour, assise au même petit bureau où elle a vu sa mère souffrir de n’être pas Baudelaire, Mallarmé ou Rimbaud, Eve brûle ses dernières forces à ressusciter le passé, à exhumer le monde perdu dans l’espoir de parachever l’œuvre de sa mère et d’offrir un peu de paix à cette âme déchirée. C’est ainsi que du fond de cette terre tragique, dont rien de bon n’était censé sortir, s’élèvent les visages anciens, renaissent les parfums, les couleurs, les bruits et les sensations d’une vie en partage. Et c’est dans ces interstices de la pensée où toutes les époques convergent, dans le langage mystérieux du souvenir, et non pas dans les cahiers noircis de poèmes, que l’œuvre véritable s’élabore　 : la mère chercha l’art dans les espaces infinis de l’idéal, mais l’art était dans la vie et les choses minuscules, dans les mille petits riens de chacun, à la portée immédiate de la main.

Spring hope

Boston, années 1960, dans les caves d'une librairie d'occasion au bord de la faillite. Firmin, rat des villes, nourri (au sens propre comme au sens figuré) de Grande Littérature, se rêve en James Joyce ou au moins en Fred Astaire. Mais ses fantasmes de passion hollywoodienne, d'amitié virile et de gloire littéraire doivent affronter la dure réalité des tractopelles dans un quartier (et une époque) en pleine "réhabilitation.

Firmin

Firmin - Autobiographie d'un grignoteur de livres

Autobiographie d'un grignoteur de livres, Firmin raconte l'histoire d'un rongeur érudit qui a vu le jour dans les sous-sols d'une librairie de Scollay Square, vieux quartier en péril du Boston des années 1960. Plein d'appétit pour les mots, épris de nourritures spirituelles autant que terrestres, Firmin ne peut communiquer tous ses coups de coeur ni exprimer ses détresses, et voit avec révolte se déliter sa race comme son quartier, cernés par l'incompréhension des hommes et par les mécanismes du profit. Mais la rencontre avec un romancier marginal le sauve du pessimisme ambiant. Superbe hommage aux valeurs de l'écrit et aux singularités de toutes espèces, l'aventure de Firmin est aussi un fabuleux trait d'union entre littérature, exclusion et résistance.

Firmin ; autobiographie d'un grignoteur de livres

Firmin raconte l'histoire d'un rongeur érudit qui a vu le jour dans les sous-sols d'une librairie de Scollay Square, vieux quartier en péril du Boston des années 1960. Plein d'appétit pour les mots, épris de nourritures spirituelles autant que terrestres, Firmin ne peut communiquer tous ses coups de coeur ni exprimer ses détresses, et voit avec révolte se déliter sa race comme son quartier, cernés par l'incompréhension des hommes et par les mécanismes du profit. Mais la rencontre avec un romancier marginal le sauve du pessimisme ambiant.

Firmin:  Autobiographie d'un grignoteur de livres

Parfois, je pense que tout ce qui a besoin dans la vie est beaucoup de pop-corn et quelques amoureux

Je pense vraiment que l'art peut vous sauver dans un certain sens. C'est le dernier sens, à moins que vous ne soyez religieux et que je ne suis pas religieux. C'est le seul véhicule laïque pour la transcendance que nous avons. C'est une expérience d'auto-validation immédiate. Cela vous soulève au-delà de votre argile mortelle.

Je pense toujours que tout va durer pour toujours, mais rien ne fait jamais. En fait, rien n'existe plus longtemps qu'un instant sauf la chose que nous tenons en mémoire

J'avais appris de ma lecture que vous pouvez faire des choses vraiment horribles lorsque vous vous ennuyez, des choses qui ne vous rendent pas misérables. En fait, vous les faites pour devenir misérable, donc vous n'aurez plus à vous ennuyer.

C'est pratiquement un axiome en psychiatrie que l'intellect précoce combiné à une faiblesse physique peut donner naissance à de nombreux traits de caractère désagréables - avarice, délires de grandeur et masturbation obsessionnelle, pour n'en nommer que quelques-uns.

L'amour non partagé est mauvais, mais un amour non requitable peut vraiment vous abattre.

Ses oeuvres

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