Takeshi Kitano, le réalisateur de Sonatine, Hana-bi et Kikujiro, raconte son enfance dans le Japon d'après-guerre. Une enfance en gris et rose, aux couleurs que son père, peintre en bâtiment, essayait sur la porte de la maison avant d'en couvrir les murs de ses clients. Kitano raconte les jouets, les objets, les fêtes, les rencontres de son enfance et ressuscite toute une époque dans un inventaire à la Pérec qui célèbre l'amitié et les jeux des gosses de pauvres, quand l'imagination et l'invention remplaçaient l'argent. Si c'est bien l'enfance qui détermine notre sensibilité d'adulte, alors la sienne a aussi les couleurs de son gobelet de cantine en bakélite rouge, des caramels aux prunes, des toupies beigoma à peine plus grosses que le pouce, des cerfs-volants ornés de guerriers du kabuki, de la chasse aux libellules, de son père brutal et ivrogne et de sa mère qui se battait en vain pour que son fils travaille en classe, alors que lui n'aurait jamais arrêté de jouer...

La Vie en gris et rose

« Qu'il est dur d'être un garçon ! » Tel pourrait être le sous-titre de ce recueil de trois histoires, mettant en scène des enfants et des adolescents, écrites par Takeshi Kitano à l'aube de sa carrière de cinéaste. Dans « Tête Creuse », deux frères se remémorent avec des bonheurs variés la fête des sports de l'école primaire ; mais ils s'accordent à reconnaître le courage de leur champion, surnommé Tête Creuse, qui avait voulu concourir malgré la grippe qui le terrassait... Dans « Nid d'étoiles », deux frères emménagent à Ôsaka après le décès de leur père. Maltraités par leurs nouveaux camarades, délaissés par leur mère, ils vont contempler le soir les étoiles avec un télescope que leur père, astronome amateur, leur avait offert... Dans « Okamé-san », un collégien tokyoïte passionné d'histoire fugue pour aller visiter les temples de Kyôto. Le jeune garçon y croise la route d'une bande de voyous, mais aussi d'une jeune fille délurée qui lui offre l'hospitalité... Ces trois fictions réalistes s'inscrivent dans la veine tendre et sensible de l'auteur-réalisateur de Kids Return et de L'Été de Kikujiro. D'une plume lucide, nostalgique et parfois cocasse, Kitano se met en quête de cette part d'enfance et d'innocence perdue qui hante ses plus beaux films. « On trouve dans les trois histoires que contient Boy les prémices du style unique de Kitano. Elles offrent un aperçu de ses films postérieurs, un combiné d'humour impassible et de sentimentalité mélancolique. » (Donald Richie, The Japan Times)

Takeshi Kitano a marqué les cinéphiles par ses films délicats et poétiques sur l'enfance. On redécouvre sa prédilection pour cette période douce-amère à travers ces trois nouvelles. Lors de la fête des sports de l'école primaire, deux frères hésitent entre crainte et excitation. Après la mort de leur père, deux orphelins contemplent les étoiles avec le télescope qu'il leur avait offert. Un collégien passionné d'histoire fugue pour aller visiter les temples de Kyôto et y rencontre une jeune fille...

Le cinéaste et acteur japonais Takeshi Kitano, alias Beat Takeshi, évoque son enfance et son univers artistique et raconte la conception de son exposition à la Fondation Cartier à travers des croquis d'objets qu'il a inventés, des plans d'installations, des peintures, etc.

Beat Takeshi Kitano - Gosse de peintre

" Kitano est de la race des poètes taciturnes. Nul mieux que lui ne sait introduire la digression au cœur de l'action, faisant alterner des plages contemplatives et des clignotements de violence sèche. " C'est par ces mots que Michel Boujut introduit les entretiens de Kitano avec Kurosawa, Imamura, Kassovitz et Hasumi. Créateurs et techniciens, ils sont à la fois du côté de ceux qui doutent et de ceux qui savent. Engagés dans la beauté et dans la violence du monde, ils placent leurs échanges sous un éclairage précis. Ils travaillent en artisan, jamais en théoricien. Ils ont des convictions, non des certitudes. Ils vont de l'avant.

Rencontres Du Septième Art

"Asakusa Kid" est le récit autobiographique des débuts de Kitano dans le métier de comédien. A 25 ans, voulant devenir acteur comique, il débarque à Asakusa, quartier chaud de Tokyo qui regorge de cabarets, de théâtres, de cinémas. Il effectue divers emplois dont garçon d'ascenseur, homme de ménage, régisseur d'un théâtre, il écrit des dialogues satiriques qui feront sa réputation.

Asakusa Kid

«Un après-midi d'été, un jeune homme en débardeur, short et sandales de plage débarqua à Asakusa. Ce type, c'était moi.»Ainsi débute le récit autobiographique de Takeshi Kitano, né 25 ans plus tôt dans ce quartier chaud de Tokyo - avec ses music-halls, ses boîtes porno et ses love-hotels - où tout se joue lorsque, comme lui, on veut devenir acteur. Pour accéder à ce rêve, il accepte les contre-emplois : garçon d'ascenseur, homme de ménage, ou encore régisseur d'un théâtre de strip-tease. De ce poste d'observation privilégié, Kitano, manière de Tarentino mâtiné de Coluche, traque le cocasse : la bonzesse dans le numéro de la bougie, le professeur d'anglais à la retraite devenu proxénète, les danseurs de buto au corps peint en blanc.Sous prétexte d'une dérive drolatique dans un Tokyo underground, Kitano démaquille le rêve japonais.

Asakusa kid

Je ne m'attends pas vraiment à ma vie. Donc, quand j'ai entendu que mes films étaient en première dans les circuits des festivals du film, j'étais heureux bien sûr, mais je pensais que c'était un accident chanceux.

J'arrive toujours à des conclusions très rapidement. Eh bien, c'est une façon de penser, et l'inverse serait que je n'ai pas la persévérance nécessaire pour m'en tenir à une chose qui me convient vraiment. Je ne sais pas si c'est une bonne ou une mauvaise chose.

Je fais toutes ces diverses activités comme la peinture et l'écriture, la comédie et les films probablement parce que non pas que je sois bon dans tout mais parce que je ne suis bon à aucune de ces choses.

Dans l'esprit des gens, je suis une bande dessinée, donc cela a pris beaucoup de temps avant d'être reconnu en tant que réalisateur. Je devais être patient jusqu'à ce que le public m'accepte. En conséquence, mes premiers films n'ont pas attiré beaucoup d'attention. En tant qu'acteur de cinéma sérieux, les choses n'ont pas non plus décollé. Seuls mes talents comiques ont été reconnus.

Je pense que je suis plus un lâche que quiconque. C'est un sentiment très bizarre. Plus je crains la violence, plus je suis enclin à le représenter dans les films.

Faire des émissions de télévision m'aide beaucoup dans mon scénario, écriture et cinéma, d'autant plus que mes émissions de télévision sont dans différents formats: des croquis de comédie, des talk-shows, des programmes de débat, des émissions de variétés d'art, des émissions de quiz. Ceux-ci me permettent de rencontrer des gens intéressants avec des histoires intéressantes et de découvrir des sujets intéressants, tous que je peux réfléchir dans le film.

Je crois que vous ne devriez pas forcer l'interprétation par le public d'un personnage ou d'une histoire. Plus vous expliquez des choses, moins ils sont intrigants et imaginables pour les téléspectateurs. . . . Le film pour moi, dans son essence, dans sa nature ultime, est silencieux. La musique et le dialogue sont là pour remplir ce qui manque dans l'image. Mais vous devriez pouvoir raconter l'histoire avec des images en mouvement seules. Pour mon prochain projet, cependant, j'aimerais faire le genre de film où les personnages blabber tout le temps.

Les combats à l'épée dans le cinéma ne concernent pas la qualité du combattant, mais à quel point l'acteur reçoit les coups.

Je déteste voir les gens se blesser ou blesser les autres. Je déteste voir le sang. Je suis très intolérant à la douleur physique. Je trouve la violence horrible, à tel point que je ne peux pas m'empêcher d'être intrigué par elle.

Je tire intentionnellement la violence pour faire en sorte que le public ressente une vraie douleur. Je ne l'ai jamais et je ne tirerai jamais sur la violence comme si c'était une sorte de jeu vidéo d'action.

Le cinéma est un art composite dans lequel vous pouvez inclure toutes les formes d'art ou de divertissement imaginables. Dans le film, je peux travailler avec des éléments romanesques, de la comédie, du théâtre, de la musique et d'autres formes de divertissement. Le film est une expression polyvalente, combinant tous les éléments en une seule forme d'art.

Comparaison du cinéma à un modèle en plastique, le tournage est le processus où vous façonnez et colorez chaque pièce, et l'édition est l'endroit où vous construisez un tout fini à partir des pièces que vous avez moulées et colorées. De toute évidence, ce dernier est la partie la plus agréable de la fabrication de modèles en plastique, donc l'édition est le processus dans le cinéma que j'apprécie le plus. Mais en même temps, l'édition peut également être une tâche minutieuse.

Le film est ambigu, une ambiguïté qui réfléchit sur le Japon aujourd'hui et un monde dans lequel rien n'est clair. Une fois que j'ai réalisé le film [Takeshis '], j'ai réalisé qu'il s'agissait de ce sentiment d'une vague inquiétude au Japon et dans le reste du monde, un sentiment qui nous gagne, devenant moins vague.

Pour moi, la comédie et la violence ont beaucoup en commun. Tout comme vous vous attendez, la comédie se cache toujours derrière les circonstances les plus inattendues.

Je pense que ma façon de montrer la violence est unique de celle des autres cinéastes, en ce que lorsque je le montre, ça fait mal. Cela se produit de façon inattendue et a l'air douloureux. C'est ainsi que c'est dans la vraie vie, et c'est ainsi que cela devrait être exprimé. Je ne le glamour pas, et je ne le représente pas sans nécessité ni inévitabilité.

Ma philosophie est que l'on ne doit pas recourir à la violence à moins que l'on ne soit résolu à faire l'objet de violence à tout moment.

Je pensais que je pourrais peut-être devenir comme le prochain van Gogh. J'ai acheté un tournesol et je l'ai peint, et cela ressemblait au travail d'un enfant de 6 ans.

Ma carrière de réalisateur de film n'a été que la répétition d'un échec après l'autre!

Être un comédien, un acteur, un écrivain, un chroniqueur de télévision, et tout ce qui m'est très utile pour acquérir de larges variétés de connaissances, ce qui est crucial pour le cinéma.

Finalement, c'est comme ça que j'aimerais que je me souvienne à la fin de ma carrière: il n'a jamais été le meilleur de tout ce qu'il a fait - comédie, jeu, cinéma, écriture, etc. Mais personne n'était mieux pour faire des choses différentes en même temps que lui.

L'humour est comme la violence. Ils viennent tous les deux de façon inattendue, et plus ils sont imprévisibles, mieux c'est.

Quand les gens me disent que je suis un artiste, je dis: "Quoi?" Il m'est impossible de prendre l'idée au sérieux.

La chose à propos de l'art pour moi, c'est que vous pouvez continuer à théoriser votre travail pour toujours, car il est ouvert à l'interprétation.

Avoir la liberté totale de réaliser mes propres films est plus difficile que ceux pour lesquels j'ai été embauché, où le cadre a déjà été meublé. Contrairement à mon propre travail, je n'ai pas à nier ou à me sentir gêné par la simplicité ou l'orthodoxie du style de réalisateur, parce que je peux dire en excuse: "C'est ainsi qu'on m'a demandé de diriger par ces personnes."

Une chose que je déteste dans les films, c'est quand la caméra commence à tourner autour des personnages. Je trouve ce totalement faux.

Je peins pour la joie de la peinture. Je n'ai jamais vendu aucune de mes peintures. Je préfère les donner gratuitement aux gens.

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